Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

j;' Arclzev;que de Bourges. M. D. LXXIT. 7~ Ciel auprès de fon époux. Et combien par la force de la parole, il en élevé en qu'elle ait affurance certaine, fondée fur tel honneur, qu'il ell fait femblable aux ]es promeffes de Dieu, de n'être jamais anges, par le témoignage du même Pfal– fubmergée' toutefois en admonell:ée mifie' & paffe de la condition humaine par fa fa inte parole, d'avoir recours en & mortelle, à une qualité immortelle & fes alfliétions & infirmités aux Princes divine. Ainli toutes nations, tant barbares temporels, auxquels Dieu a mis la force qu'elles ayent été, comme dit Ciceron, en main pour conferver les bons, & ré- onteu quelque fenrimentdeladivinité. Et primer les mauvais. Car encore que fous combien qu'ils n'euffent cette grace di– Ja proteétion des Rois foient toutes les vine de pouvoir atteindre à fa vraie con– créatures de Dieu, & que tous hommes noiffance, li ont-ils cru, rédouté fa puif– foient bons ou mauvais, veuillent ou Cance, & révéré cout ce qu'ils ont penfé non , foient ferviteurs ou fujecs de Dieu; appartenir à fon honneur, & être voué toutefois ceux que Dieu par fa grace a à fon fervice. Ce que l'on peut juger par appellé à cette fainte vocation de l'égli- les grands honneurs ciueportoient ancien– fe, auxquels il a communiqué fes fecrets nement les f.uiffans Rois d'Alie aux tem– par la fuccellion des apôtres, qu'il a en- pies tant cé ébrés en Delphos, en Ephe– voyé au monde pour annoncer fon S. fe, & autres lieux célébrés ès hilloires, Nom montant au Ciel, ceux-là fpécia- lefquels ils ont fou vent vilité avec rrès– lement doivent être en la proteétion des grande révérence, iceux augmenté & en– bons Rois & Princes; ce font ceux que richi de grands dons & dotations, vénéré Dieu a honoré du nom de fes amis , les prêtres & facrificateurs par toutes for– oubliJnt & poll-pofant le nom de fes fer- tes d'honneurs & libéralités. Les Romains vireurs, parce, dit-il ,qu'ils avoient connu ( nation encore plus puiffante & plus avi– tous les fecrets & affaires de Dieu fon fée en fes loix & polices) ont tant eu de Fere; ce font ceux :l qui Dieu a dit, que refpeét & révérence à leurs prêtres & fa. quiconque les méprife, il méprife Dieu, crificateurs, qu'ils ont tenu le grand pon– & qui les écoute & leur obéit, obéit à tificat de Rome pour le premier & le plus Dieu , aulli Samuël le prophete fo pl ai- digne magifhat de la république; de forte gnant à Dieu du mépris que le peuple qu'étant la forme de la république chan– d'lfraël, & le Roi Saiil faifoient de lui , gée en empire, le premier honneur qui & le peu de compte qu'ils tenaient de fa étoit attribué aux Empereurs, :ivec le ti– parole eut réponfe de Dieu, qu'il n'elli- tre d'empire, étoit la dignité de grand rnoit l'injure faite à Samud, mais à fa Pontife, avec le manteau pontifical, du– divine Maiefié; & dès-lors prononça une q_uel fuccellivement ils ont ufé jufqu'à loi éternelle & inviolable; que quicon- Conllantin, qui encore ne le refufa; mais que honorerait & glorifierait fon Nom, Gratian reconnoi(fant ce magifirat être aulli il J'honoreroit & exalteroit; & au éloigné du chrillianifme, changeJ cette contraire, quiconque le penferoit désho- coutume avec la forme de la religion. Or norer, il lui Ôteroit l'honneur. C'ell pour- fans guetes nous arrêter aux exemples du quoi tous les Rois, Princes, & toutes na- paganifme, les bons Rois du peuple de tions, voire les payens touchés de la Dieu en lfraël & Juda (comme David, crainte de Dieu, ont honoré les chofe! Ezéchias, Jofaphat & autres) nous four– divines & facrées, & les adminifhateurs niront affez d'exemples de l'honneur & d'icelles. Car comme ainli foit que tout révérence qu'ils ont rendue i Dieu & à l'honneur & excellence de l'homme con- Jeurs prophetes. Mais parce que les fille en la connoiffance de Dieu, parce exemples domefiiques font de plus que l'homme qui ne le connaît & recon- grande efficace, & ont plus de poids noît, ne peut connaître l'honneur qu'il a envers nous, comme nous touchant d'être appellé à l'immortalité; mais fe de plus près que les étrangers; li nous plongeant en la fange de la terre , ell en recherchons en notre nation Gau– fait femblable (comme dit le Pfalmille ) loife , nous y remarquerons & recon– auxiugemens & autres animaux, qui n'ont naîtrons une perpétuelle révérence aux aucun fentiment de raifon ni d'intelli- chofes divines & facrées, voire dès gence. Au contraire, l'homme relevé en· le commencement du temps des payens , efprit vers le Ciel, connoilfant Dieu par que les druïdes , prêtres & facrifica– fes œL1vres, pu f~ .fainte r~v~latiop, & teuss de l~ 19i de )ellf temps étoien~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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