Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

< 7 1 Remontrance de Mon.fleur de Beaune ; 72. par laquelle il déclare qu'il ne veut que très-hun:iblement S. l\1. q~'elle peut ~t· ferdites lettres portent préjudice, fans, tendre deux ce.que lui d?1voot fes tres· die-il que ce puilfe être tiré à confé- humble~ & obé11fans rerv1teurs, tels que quenJc, & à nous. & à nos [uccelfcurs nous lui Commes & voulons demeurer. arrribuer aucun droit de lever aucuns de- niers rur lerdits gens d'églire , contre & au préJ11dice des libenJs & immunités d'icelle, calfJnt & annullant Ierdires let– tres; par où il Ce voit alfez que les lettres· patentes du Roi faites pour lever déci– mes fans autres folemnités, font contrai– res aux privileges de l'Eglire Gallicane ; & ne veut le Hoi qu'elles lui acquierent aucun droit ou polfellion en ce cas. ()r, Monfieur, nous avons dit toutes ces chofes, parce que nous voyons que Remontrance du Clergé dé France , faite au Roi Henri III. à Fontai– nebleau, le 17.juillet 15!2. par illujlri.flime & révérendi.flime mef– fire Arnaud de Beaune, archevê– que de Bourges , patriarche & pri– mat d'Aquitaine, affiflé des évê– ques de Ba" f.as , & de Noyon, & autres députés dudit Clergé. nos privileges & immunités eccléfialli– ques font aujourd'hui, plus qu'elles ne furent jamais mires en doute ; & partant s nous avons plus que nous n'eûmes one- l RE, ques beroin de les défendre, pour les con– ferver & garder. Et pource que nos af– faires ont éré par ci-devant traitées en– forte que nous les avons ignorées, nous craignons avec julle raifon , que dedans cette involution de tant de contrats & traitcis qui ont éré faits par les particu- 1iers, il n'y ait beaucoup de chofes qui foient contre nos privilcges & immuni– Tés. Et tout ainfi, comme nous Cavons bien que tels particuliers n'ont rien pu f.1ire i notre préjudice, ainfi n'ignorons· nous pas que fi étant alfcmblés mainte– nant en corps de l'églire, nous confir– mons quelque chofe de ce qui s'ell paf– fé, on en pourrait faire par ci-après un grand préjudice contre nos privileges & immunités, lefquels nous avons plus chers que notre propre vie. Et pour ce nous ne devons rien réfoudre , finon avec une grande connoilfance de caufe & d'inqui- 1ition, pour ne faire aucun préjudice i nous & à nos fuccelfeurs. Ces confidérations, Monlieur, font que cette compagnie , qui ne voudrait rien faire qui pût apporter préjudice aux priviler;es & immunités de l'églife, ne peut faire réfolurion, jufqu'à ce qu'ils auront bien exaltement examiné I' érat de leurs affaires '· les moyens qui leur .ref– tent, & ce qm Ce peut pour la conferva– tion de leurs privileges; à quoi ils tra– vailleront avec toure la diligence qu'il leur fera pollible, & bientôt envoyerorn quelques perfonnes vers Sa Majellé, pour lui faire leurs remontrances & réponfe. .Çependant ils vous fupplient d'alfUioo Cerre petite compagnie alfemblée fous votre auroriré & permillion, repréCentant J'Eglife de Dieu, pauvre & affiigée en ce monde, mais grande & abondanredes dons & graces du S. Efprit, qu'elle dé– pare largement à tous les enfans de Dieu, aux Rois, Princes , grands & perirs, fe– lon Ca bon ré & miféricorde; au ~iron de laquelle vous avez été reçu des votre naiJTance & appellé à l'héritage immor– rel du royaume des Cieux : celle qui eft )'époufe de Dieu , la colonne & pillier ferme de coure vérité & jutlice, hors la– quelle n'y a aucun efpoir de falut ni con– folation. Cette églife fupplie S. M. di– vine vouloir exciter en vous, S1RE, fon S. Efprit, pour émouvoir votre bonté & piété, à ce queprenantl'honneur & gloire cle Dieu en main, la défenfe & tuirion de fon églife, & la confervation de les fer– vireurs, vous vous acquériez au Ciel la couronne de jutlice, que S. Paul s'etl af– furé lui être réfervée, & à rous ceux qui perrévéreront au S. œuvre de l'avance– ment de la gloire de Dieu. Certe confer– vation de I' églife, & des fervireurs de Dieu , apparrient principalement aux Rois , auxquels Dieu a mis en main le glaive matériel, lequel étant uni & joint avec le glaive fpiriruel, conduit par les apôtres & leurs fuccelfeurs, en l'admi– ni!harion de la parole de Dieu & efficace de les facremens, feront enfemble fleurir cerce piété & jullice. Cerre petire navire de l'églife, ell & fera agirée des /lors du monde, jufqu'à 'e qu'elle foil re~ue al!. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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