Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

,,9 Remontrancês du Clergé faites à nos Rois~ "roo~ Les racremens, les peines contre les habitans des lieux, lerquels reront te· perfonnes qui tiennent & qui donnent nus répondre en leur propre & privé )es bénéfices en garde & confidence, la nom des outrages & inJures faites aux– fimonie, portion congrue, unions, ref- dits eccléfialliques en leurs terres & taurations & entretenemens des églifes feigneuries, des droits & jurifdiliions, & édifices eccléfialliques, ufures, for- au cas qu'ils n'en auroient fait faire tileges, iDcantations & autres délits jutlice , Cauf leur recours contre les communs, dixmes & autres droits fpi- coupables. rituels, lettres commendatiffes, des or- Pour la pourfuite defquels excès & dinaires,degrès prohibés ès mariages, & outrages, enfemble des droits du Cler– toutes autres matieres eccléfialliques , gé , tant en général1qu'en particulier, defquels par lefd. faints décrets, la ju- parce que les particuliers le plus Couvent rifdiétion & connoiffance en appartient n'ofent furement parler des torts qu'ils aux prélats & autres juges fuperieurs de foulfrent, & font contraints s'abfentcr )'églife; plaife à Votre Majellé leu~ per- du pays, foit permis ·aux évêques, fol– mettre librement exercer chacun en fon liciteurs ou bénéficiers de chacun dio– endroit, felon le pouvoir à eux donné cefe où ils n'ont fyndics, d'élire un oa du confentement de l'églife univerfel- deux fyndics généraux pour faire ladite le, fans que vos officiers ni autres les pourfuite, & qu'ils la puiffent intenter y puiffent aucunement troubler ni em- en la premiere inllance aux cours fou– pêcher. veraines ou pardevant les juges préfi"'. Et que nonobtlant les édits faits aux diauz, aux frais communs duditClergé •· états d'Orléans, les ordres facrés fe & pour ce faire, lefd. eccléfialliques, puiffent prendre en l'âge prefcrit par les par l'avis & autorité de leurs prélats 8.: faintes conllitutions canoniques, favoir des députés du Clergé de leurs dio-. ell, l'ordre de fous diacre ;\ vingt-deux cefes', puiffent prendre lefd. frais fur led. ans, & de diacre ;\ vingt trois, & de Cierge de leurs diocefes. prêtrife à vingt-cinq ans, comme auffi Et parce que la réformation de l'état fe pourront faire les profeffions régu- cccléfi;dlique dépend principalement Jieres, tant de religieux que de religieu- des chefs & prélats, fupplient très- hum– fes , en l'âge de feize ans. blement V. M. ne trouver mauvais s'ifs Et foient lefdites profellions ainli difent que le plus grand abus qui foit faites, déclarées valables, & les fufdits commis en l'églife, ell. que pervertif– e'<lits d'Orléans révoqués dès-à-pré- fant tout ancien bon ordre par lequel. fent, en ce qu'ils contreviennent à ce felon les flints & facrés conciles & dê– que deffus , & auxdites conllirutions cre rsde l'Eglife Univerfelle, une chacune canoniques, & parce que pour le mal- églife élifoit fon palleur, & un cha· heur des troubles , les églifes de plu- cun couvent fon abbé; les Rois, à fa lieurs p3ys font dellituées de prêtres grande charge de leurs confciences, ont _& perfonnes ecdéfialliques, ayant été entrepris de nommer aux prélatures & une grande partie cruellement meur- abbayes telles perfonnes que bon leur tris, les autres s'étant retirés aux vil- fembleroit, le plus fouvent indignes 011 les & autres lieux en fureté pour évi- incapables, en faveur ou par importu·. ter la fureur des guerres, dont il avient nité des feigneurs, dames ou autres per· que le fervice divin ell difcontinué : fonnes, lefquelles, au fcandale du peu– foir enjoint à tous les curés de fe rcti- pie de Dieu & péril de leurs ames & _rer & réfider fur leurs cures, & à tous de ceux qui les y ont introduites, di– prêtres, excep ré ceux qui ont bénéfi- lapident miférablement, & appliquent ces ou b'en fuffifant pour s'entretenir à leurs voluptés & plaifirs mondains felon l'état, ou qui font habitués, ou les biens voués & dédiés à plus faints qui fervent atluellement en quelque égli- ufages, tant par les gens de bien qui les fe, de fe retirer auffi en leur diocefe y ont aumônés, que par les eccléfiaf– ou pnoitfe. tiques qui les y ont confervés & accrus Et .1fin que ci-après ils y puilfent de· pn leur bon ména~ement ; de façon ~curer &_ ~é!i 1er en plus grande _fur~- qu'à prélent tout y en en ruine ~~~dé­ te, les bail.er en garde aux hauts 1ull1- fordre, rant pour le regard du lp1r1tuel tiers & autres feigneurs ~ officiers ~ que du 1empo1el i çar en uop grantl http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence