Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'Gs Rlpô1'fe du Clergl de France: 6~ r un long-temps aflligé les églifes de tré affez combien ce rervice lui éroit F:ance, les dépouillant d'une grande par- agréable, les ayant récompenf és de cc tiede Jeursbiens,fevoyanren grand dan- beau & augu!1e titre de princes Très– ger Je jour de la bataille qu'il eut contre Chrétiens, & d'une concinuacion de fuc· Je comte de Flandres à Bouvines, voua ceffion plus longue, qu'autres princes de folemnellement de rellicuer après la ba- de fa chrétienté. Et puce que les monar– taille tout ce 9u'il tenoir du bien & pa· chies & républiques f<h!t plus volontiers: trimoine de l'cglife, ce qu'il fic. Et da- confervées par les mêmes moyens & ver– vancage, en mémoire de la bataille qu'il tus, par lefquelles elles ont été agran– obtint, comme il enimoit, par fon vœu, dies, il faut croire certainement que cc fonda & édifia une abblye fous le nom de bonheur & félicité durera à la France• la viétoire. Er depuis etant follicicé par tant & fi longuement, qu'elle maintien– quelques-uns de fon confcil, d'inquieter dra cette ancienne vertu , de confen·ec les ecclélianiques, qui comme on lui \'OU- l'égliîe en fes privileges & immunités • loir faire entendre, entreprenaient fur fcs entre lefquels le premier a toujours été • droits & autorités, il leur fit réponfe , que les ecclélianiques ont été toujours: qu'encore que ce qui lui étoit propofé edr exempts de tous fublides & impolitions ert quelque apparence de vérité; li en-ce que toutes les républiques bien in Ili ruées : & fe retfouvenant des bienfaits qu'il avoir pournepJrlerde nos'.druïdesque;Cefarra– reçus de Dieu ; il aimoit mieux perdre conte avoir en tout & par-tout ùé exempts quelque peu de chofe, 'l!le de molener fon de charges publiques, ni des prêtres d'E– églife & fes ferviceurs. Chofe qui en d'au- gypte, qui, comme dit Arinore en fa. tant plus mémorable, que le Roi S. Louis metaphyJique, éraient avec tout honneur laiffa ce bel exemple à fon fils, écrit en- en repos, & fans aucune charge, entre• tre certains préceptes, par lefquels il le tenus aux dépens de b république; je 'Vouloir infiruire, comment il fe devoir mettrai feulement en avant le grand pri– conduire au gouvernement du royaume vilege que Pharaon,Roi infidele donna aulC su' il lui laiffoit. Si n'omettrai -je ce bon prêtres, exemptant leurs biens & pof– Philippes·de-Valois, qui fufcité par Me. feffions des grands & nécetfaircs tributs: Pierre de Cu~nieres, d'ôter la JUrifdic- qu'il impofoit deffus fon peuple. Et corn· tion aux eccléfianiques, apri's avoir en- me les chrétiens eulfent eu honte de favo– tendu leurs raifons & remontrances par riîer moins leurs prêtres que ne faifoienc la bouche des archevêque de les idolâtres, ç'a été toujours une loi• & évêque d'Aucun , prononça que [on comme naairelle à tous les chrétiens ~ intention n'était point de di;ninucr les que les prêtres & eccléliafliqucs ayenc été biens & autoric~s ·,fo l'églife, ains les exenipts de toutes cl1Jrges & fublides. augmenter & agrandir. Er cette entre- Je n'alléguerai les loix impériales que prife fuccéda fi mal audit Pierre de Cu- vous favez trop mieux, je ne mettrai e~ gnieres, que la pollérité l'a en q:iémoire avant les courumes de cous les peuples: honceuîe, étant repréfenté dans l'églife chrétiens, lefquelles font atfez connues. Notre-Dame de Paris, par un fameux & Je n'alléguerai les anciennes mœurs des ridicule marmoufet. François, vu que vous, Mon lieur, le fa- Voili donc quels les Rois de France vez affez, & en avez donné bon cémoi– ont été envers l'églife de Dieu, laquelle gnage var la publique protellation que ils ont non feulement dotée de grands vous fites dcrniérement en ce lieu, que biens ; mais encore l'ont tant défendue l'égliîe ne devoit être tenue pour cribu– de toutes les oppreffions de ceux qui l'ont taire. En quoi, Mon lieur, cette compa– voulu dépouiller de [es biens, ou lui Ôter gnie a reconnu votre bon zeleenvers icel– de fes ptivileges & immunités, chofe qui le, duquel elle vous demeure obligée, & en, par maniere de dire, li fatale & pro- efpérons que Dieu vous en récompenîera. pre aux Rois de France, que ceux mê- en ce monde & en l'autre. mes qui ont été induits de faire Je con- Or bien que l'églife eût de droit co1n– tre, n'ont longuement perfillê' en ce pro- rnun, & quali comme nJturel ce droit pos, ains font aifément retournés i cetre d'indemnité, li eH-cegu'elle a penfé qu'il ancienne venu, qui leur écoitcomme hé- ne fa li oit qu'elle le tînt li étroit, qu'en réditaire. Au!T1 Dieu qui récompenfe nos cas d'une extrême néceflité, elle n'élar– hienfaits avec une grande 11fure, a mon- gît de fes biens pour les befoins publics, E http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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