Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

c J Répohjê du Clergé de France.' 64 de la France dépend de cette libéralité & fils Henri IV. auffi Empereur dè Rome • bénéficence que les Rois ont eu envers fuivanc les traces de fon pere, en laper– I'égliïe , & du foucenement & appui fécution & guerre contre J'églife, & ra– qu'ils lui ont fait ; pource que Dieu , v.ilfement de fon bien & patrimoine, ou– outrc la récompenfe qu'il leur apprête tre que fon hilloire remarque, qu'il mou· en fa gloire étenlelle pour ce bienfait , r~t ~ans lignée, eut ce malheur & '."al~­ leur a voulu faire reifentir quelque par- d1éè1on fur la fin de fes )ours , qu 11 vit tic du lorer en cette vie mortelle. Ce une telle pelle & famine fur la terre, que qui fe peut voir en ce que depuis la la tierce partie du monde en mourut, & publication de la foi & religion évangéli- lui en prit un tel regret, s'en Jugeant la que, il n'y a eu empire, royaume, ou premiere caufe & origine , que de ce. république continue par une li longue deuil , il en finit fes jours de répentan– fuccellion de te:n;>s & de princes : & ces & lamentations de fes fautes & vie l'on ne trouvera pc;>int étrange , li je ré- paifée. Meilleure fin n'eut pas Frédéric fcre & rapport<.! telles félicités ddaFran- premier, furnommé Barberouffe , qui ce , à cette linguliere affeétion que les pourfuivant les vetliges & exemples de Rois ont eu à défendre l'églife apotloli- ces deux, continua la même opprellion. que & ro1ilaine , contre la violence de Car par un merveilleux jugement de ceux qui voulaient s'enrichir de fes dé- Dieu , voulant boire dans un petit ruif– pouilles. Si on vient à conlidérer, que feau, il fe noya en la préfence de tous les tout ainli comme les princes proteéteurs liens, fans pouvoir avoir aucun fecours. des biens & privileges de l'églife, ont, Telles font doncques les vengeances du comme j'ai dit ci-deffus , été favorifés jutle jugement de Dieu, contre ceux qui de bons & heureux fuccès ; ainli tous mettent la main fur les chofcs facrées, ceux qui fe font voulu emparer & & aux biens qui font dédiés pour le mi-. ~grandir du patrimoine de l'églife, &du nillre de fan églife faince. bien confacré à Dieu, ou les molefter Cela ne fe peut certainement dire de en fes droits, privileges & immunités , nos Rois de France; car c'etl une chofe ont fenti la main rigoureufe & venge- grandement mémorable , qu'il ne s'en relfe de Dieu s'étendre deffus eux; & trouve aucun qui ait voulu dépouiller l'é– pour ne parler des exemples anciens d'un glife de fes biens , par voies injulles: 011 Baltafar médecin, d'un Antiocbus , d'un s'il s'en etl trouvé quelques-uns, qui mal liéliodorus, & autres qui fe trouvent de confeillés, ayent pris & occupé quelque pareils · exemples en !' écrinirc fainte , chofe appartenant à icelle; ils ont eu cet nous lifons qlie !'Empereur Henri li); heur de fe ravifer avant que mourir , & avoi.t été en fon temps UI) des plus heu- d'en faire entiere & pleine rellitution. rcux princes qui ait commandé l'empire, Louis, furnommé le Gros, qui pendant ayant eu cet honneur de .combattre fep- les premiers ans de fon regne , avait ôté tante-deux fois en bataille rangée , & beaucoup de biens aux eccléiialliques • quali toujours demeuré viétorieux; à quoi après avoir été admonetlé de fa faute par jamais n'approchent .Marcus • Marcel" S. Bernard, & autres, fentitle châtiment lus , & 'Jùles Céfar, célobrés entre les tel que ce faine perfonnage lui avait pré– Ro!Jl.ai,ns, pour le grand nombre . de <lit par la mort de fan fils aîné, prit fur leurs batailles & rencontres ; toutefois h fin de fes jours les armes contre ceux ce grand prince s'étant oublié jufques- qui raviffoient le bien de l'èglife, com– là, de, faire guerre à l'églife & fan pa- me le comte de Clermont, & mourant ; i:rimoine, fon bonheur fe changea tel- montra: affez combien il fentoit fa conf– lement endifgracés. fur la fin de fes jours, cience chargée , de ce qu'il avoit ap– q~e fes. erifans l'ayant combattu & dé- JJ!iqué le bien de l'églife à fan ufage. fair, lui ·8cerent fan empire, & le reffer- D'autant qu'entre les plus grandes ré– r~~ent e,n un c,hâteau où il mourut bien- commandati?ns qu'il fit à r on fils e,n tot apres. ~t e1l,chofe fort canlidérable, mourant , 1! le chargea trcs-expreffe– que tout amli c'omme il avait voulu ôter ment d'être tant qu'il pourrait, défen– le bien & patrimoine à l'églife, fa mere feur des gens d'églife, & voulut que la & fes enfans en .concr'échange lui ravi- plus grande part de fes meubles fuff"e~t rent le lien.• & lui 8terent fa couronne de ditlribués aux églifes. De même Ph1- delfus fa tête, & cauferent ra mon. Son lippes II. f11rnom111é Augufie, qui avoit paI http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=