Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

907 Harangue de nos dons font immenfes, nos réfolutions font promptes & unanimes; & que pou– vons· nous trouver d'impoffible pour un Prince qui nous honore toujours de fa royale proteétion , & nous regarde comme le premier obiet de fa bienveil– lance; qui ne nous alf<mble qu'à regret, & ne nous demande qu'avec peine; qui ne touche qu'avec fcrupule à ces biens temporels dellinés pour la fubfillance des pauvres & des minillres du Dieu vivant; qui ménage avec bonté notre liberté & nos privileges; qui voit mieux que nous-mêmes les ruines· du fanc– tu3Îre; qui fent nos malheurs; qui ne penfe qu'à les foulager, & qui par fes ex- • Au corn- prellions*tendres & paternelles , dont mcnccm,n< nos falles conferveront un fouvenir pré– c!blc' l'a 1 lfeRm: cieux , nous remplit de confolation & ee, c 01 eue la bontc de confiance. de faire :i la Nous louons, S1RE, le pere célelle 'harangue de d'où découle tout bien parfait d'avoir M. le catd1- . d l d V M , naldcNoail- mis ans e cœL1r e . . cec amatir les, une ré- filial pour l'églife, dont vous êres l'é– ponfe pleine dification & le foutien: ce zele ardent de " 1 "dcreltfe pour le cuire des autels, dont vous êtes pour e Cl· • d'h . ) d 'fi r c . , 1 é. au1our ut e e en1eur; cette 101 vive & fupérieure à tous les événemens de la vie h~maine; cette pi,été conlhnte qui vous fait fentir qu'il n'y a que Dieu qui po!fcde '3 véritable grandeur; que fon regne feu! dl immuable & éternel ; que les Rois, ainfi que les autres hom– mes, foat alfujenis à fon pouvoir & à fes décrets; que le bonheur des empi– res ell dans fa main toute-puilfante, & & que les révolutions qui ~rrivent fur la face de l'univers, font l'ouvrage de fa mifé1icorde ou de fa jullice. 1 C'ell cette piété fincere, SIRE, dont V. M. donne de fi grands exemples, qui vous a engagé à defirer la paix, que vous avez cru ne pouvoir acheter trop cher, à gémir îur les malheurs d'une guerre donc Dieu demandera compte aux Puif– fances qui vous attaquent, à ra,rifier vos conquêtes les plus cheres , & ces pl~ces importantes qui avaient été le pr,1x ~e votre valeur, à ôter par une mo– derauon fi digne de votre lH;nté tous les prétextes odieux qu'inrpirent la crain– t~ & h défiance, à offrir des condi– tions ~ue des e.nnemis moins jaloux & moms orgueilleux auraient accep– tées , & à préférer un repos auffi récelfaire à l'Eu.rope qu'à vos fujets, aux vues mondaines , & fouvenc in- Monfeigneur 901 julles de la politique & de l'ambition. ,V. M; S1RE, n~ fa!t la guerre que par nece~t.e, & fes ~oufs font la 1ullice & la religion. Fallon-il qu'une maifon in– quiete & jaloufe vînt troubler la paix & le calme heureux dont nous jouiGions? qu'elle form:Ît contre vous une ligue re– doutable, dont la durée ell le prodi•e de ce fiecle; qu'elle rallumât un f~Jl que dep~is.dix ans t~nt d~ fan~ réplnd11 ne peut cre•ndre? quelle etab!it la domi– nation de l'erreur & de l'héréfie dJns des pa~·s qui furent toujours fi catholi– ques? qu'elle ofàt difpurer une couron– ne que le droit des fucceGions lui avoit autrefois donnée, & que le même droit lui a ôtée? falloit-il enfin que l'Europe entiere devînt le théâtre infortuné de fon ambition & de fes projets? Auffi Dieu répand fcs bénéditlions fur le Roi, vorre augulle petit· fils, & fa couroni;e s'affermit tous les jours mal– gré les oblbcles. Une journée malheureu· fe & l'invafion de la capitale de fa monar– chie f<mbloiem avoir décidé de la detlinée de l'Efpagne: mais le .Seigneur prépa– roit fes voies dans le fecret & dans le filence. Sa providence avoit mis ce prin– ce fur le trône, & fa protetlion l'y fou– tient. Il a confondu l'orgueil & les ef– pérances de fes ennemis. L'imprudence & la préfomption (fuites ordinaires de la témérité ) ont borné bientôt Jeurs progrès, & leurs premiers fuccès ont été la caufe même de leur défaite. Quelle joie pour t1ne nation fi fidele ~ fon prince légitime, de le voir à la tê– te de fes armées ramener fous fes é1en– darts la viétoire fugitive, anim~r fes foldats par fes ordres & par fa préfence, tromper le ravoir & l'expérience des ca– piraines les plus confommés, emporter par la célérité d'une marche précipitée une ville importante que défendoienc des troupes aguerries, gagner une ba– taille prefque dans le méme jour, de– venir, pour ainfi dire, le conquérant d: fes propres royaumes, donner à fon compétiteur de grands exemples d'ac· tivité & de courage, & lailfcr à l'Euro– pe équitable (fi elle peut l'éne) le foin de décider qui des deux ell le plus digne de régner, ou du rival ou du n.aîrre? Dans le même temps en Catalogne une place, fameufe antrefois par n~s difgraces, fe foumettoit à votre domi– nation. Les difficulcés d'un fiege long http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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