Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

le Cardinal de Noailles. M. DCC. XI. -;o' Harangue à madame la Dauphine ~ par mondit fligneur le Cardinal. M ADA11E' Vous ave>. été jufqu'ici plus d'une fois pour nous & pour tout l'état le fu– jet d'une gnnde joie, & vous nous avez donné lieu d'en rendre à Dieu des atlio11s {~e gr.ices, & au Roi des té1noi– gnages d'une fincere congratulation; . . . . niais nous n avions po1nt encore eu I'h,rnncur de piroître devant vous, & de vous <looner des marques de notre profond refpdl. N<>us le faifons aujourd'hui avec un renfible plJifir' quoique ce foit un fu– jet de douleur qlii nous le procure puif– que c'en la perte de ce prince fi aima– b!e & fi aimé , que nous venons de plet1rer avec vous. Nous fommes ravis, 11ADAME, d'a– voir la liberté de vous rendre nos très– humbles hommages, & de vous faire connoître notre vénération & notre ellime. Notre canél:ere ne nous permet pas de louer en vous ce que le monde y ad– mire ; nos louanges ne doivent avoir d'autre objet que la piété & la vertu. Ainfi nous louerons la foi & le ref– peft que Dieu vous a donné pour lare– ligio11, votre attachement à vos devoirs, h droiture de vos intentions, la délica– telfe & la folidité de votre efprit, la bonté de votre cœur, votre union avec le grand Prince que le ciel vous a don– né pour époux, qui vous rend heureufe, & que vous rendez heureux, le foin que vous avez de p!Jire au Roi, d'aider votre augulle époux à confoler S. 11. à prolonger fes jours. & à lui faire trouver dans fa famille royale toute la douceur qui ell due o un fi bon pere & à un moître fi refpell:able; en un mot tout ce que produit déji & que )'on peut attendre d1ns la fuite d'un naturel aulli grand & au!ll heureux, qt:e celui qui p>roÎt en vous , cultivé d'abord par une fainte mere , & depuis par des mains fi hobiles & fi fages. Nous demanderons fans ceffe à Dieu 111u'il faire croître tous les jours en vous les plus folides venus qu'il vous rende l'édification de la cou~, comme vous en. êtes les délices, que votre piété y brille comme vos autres rares qualités & que vous y fallie>. revivre les grande~ & pieufes Reines dont vous deve>. te- nir la place. · C'en à quoi, MADAME, rendronc condnuellement nos vœux ,& ils feronc toujours foutenus par un attachement inviolable & un très-profond refpe& pour vous. llarangue faite au Roi à i'darly, le 12. j11il!.:1 TJ TT. par monfliuneur i'archevéq11~ d'Aiby, pour I; clé– t11re de l'aflèmb!ée gJnéra!e ex– traordinaire du Clergé de France, Le Clergé de France approche V. M; avec un profond refpelt & avec une par– faite confiance: il vous offre fes vœux: & fes acclamations ordinaires. Ses der– nieres féanccs font toujours defiinées i une fonttion qui lui en aulli chere que glorieufe; & quel honneur pour moi de vous préfenter encore en ce jour les très-humbles hommages d'un corps il– Iunre , dont des preuves éclatantes vien– nenr de fignaler la fidélité, & dont les remps les plus difficiles ne fauroient ra-. li:ntir le zele & l'obéitîance. Quel fpeltacle édifiant pour tous vos peuples! Quel fujet, S1RE , de furprife & d'envie pour vos ennemis, de voir l'EglifeGal licane fe facrifiertous les jours p(!Ur la défen'e de votre état, oublier fes propres befoinspourne penfer qu'à ceux de la monarchie. ne connoître dans fes délibérations d'autres bornes que vos volontés, d'autres motifs que la nécef– fité publique, fe mettre malgré fon épui– fement & fon indigence, au· de If us de l'inquiétude de l'avenir, & des retoursfe– crets de la réRexion, trouver dans fondé– vouement & dJnS fon amour des ref• fources inefpérées, & dans l'efpacede peu d'années, faire des efforts qu'en deux fie– cles entiers nos prédécelîeurs n'avaient pu faire! Nous les faifons, St RE, ces effort! avec emprelfement &: ave' ardeur. Si http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=