Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~91 le Cartl.inal Je Noaille1. M. DCC. X. - . même l'églire, qui n'ell: pas moins atta– quée que votre royaume , & dont les inrérêts ne peuvent être féparés de ceux de V. M. parce qu'elle en ell le plus fer– me & le plus folide appui. Faire le ciel que les grands & impor– tans fervices que V. M. a rendus & rend encore to11s les jours à la religion , foient promptement récompenfés par une paix fure & durable ; que Dieu de qui feu! elle dépend, & qui l"a refufé juf– qu"à préfent dans fa jufüce en punition des péchés du monde , appaifé par les prieres & les gémilfemens de tant de peuples affiigés, l'accorde enfin dans fa miféricorde; que V. M. après avoir été long temps un David guerrier & géné– reux , foit le relle de fes jours un paci– fique Salomon; que fes jours fi précieux pour nous & pour tous fes fujets , ap– prochent autant qu'il fera pofiible de ceux des patriarches avant le déluge ; qu'elle voie naître encore dans fa fa– mille royale plufieurs princes qui perpé– tuent fa race, & la falfent durer jufqu'à la confommation du fiecle; qu'elle ait la joie de les former elle même , & de leur infpirer par fes grands exemples & fes fages maximes des fentimens dignes de leur augutle nailfance : mais qu'elle ait aulli la confolation de voir fes peu– ples heureux; qu'ils pui!Te11t fe repofer tranquillement, Celon l'exprellion d'un . 6 prophere, chacun fous fa vigne & fous fan tfac ·1-· 3•4 • ftguitr , fo11.s craina'rt aucun ennerrti; qu•ils fa/fent de leurs lplts dts focs de charuts , tl de leurs lances de.s inftrumens à remuer la terre. Que V. M. regne de plus en plus dans leur cœur, & qu'elle y fou– tienne toujours plus fortement le ro– yau:ne de Dieu pu une religion pure & fans tache, & une piété lincere & foli– de , telle qui convient à un Roi & à un royau:ne très- chrétien. refpelts. C'ell: un devoir où nous ne ~ro~vons pas moins de plaifir que de 1ull1ce. Nous reconnoiff"ons cc qui eft dû au rang que vous donne votre augulle naif– fance, mais nous ne fentons pas moins ce que demande de nous votre bonté na– turelle, qualité fi rare, quoique nécef– faire, dans une fi grande élévation, par– ce que le cœur s"éleve ordinairement :l. proportion de ce qu'il fe voit au-de!Tus des autres. Combien de princes croient n'être fur le trone que pour eux-mêmes , que pour fatisfaire leurs delirs, ne re– gardent leurs fujets que comme leurs efclaves , & font inrenlibles à leurs peines. Votre religion, MONSEIGNEUR , & votre bon cœur vous donnent d'autres fentimens ; vous favez que Dieu n'a mis les Souverains fur la tête des auttes hom– mes ' que pour les protéger ' les recou– rir & les foulager dans leurs maux, qu'ils doivent comme lui defce11dre de leur élévation pour voir ce que les peuples fouffrent, entrer dans leurs peines , & travailler à les en délivrer. En rempliff"ant un li julle devoir , non feulement ils rendent à Dieu ce qu'ils lui doivent, mais ils fe foutien– nent & fe fortifient eux-mêmes , parce qu'ils gagnent le cœur & l'attache– ment des peuples , qui fait h plus grande force des Rois. La mifëricordt sl'rov. ''1 61 la vérité gardent le Roi , fJ la cf,:1nence 1 ' • affermit fan trône, difoit le plus fage & le plus heureux de tous les Rois , unt qu'il s'ell lailfé conduire par la fagelfc de Dieu. Confervez donc , MONSEIGNEUR , cette bonté li agréable à Dieu, fi aima– ble pour tous ceux qui dépendent de vous , & fi utile pour vous - même ; Harangue faite à monfeigneur Dauphin par mondit faigneur Cardinal. augmentez là pout le Clergé attaché à vous par tant de liens , par religion , le rar reconnoiff"ance , par zele pour Ici Roi, dont on ne peut vous féparer , le puifque le cœur & la tendrelfe vous unir à Sa Majellé encore plus que la naiff"•nce & le devoir. MoNSEJGNEUR, C'etl toujours avec la même joie & le même empreff"ement que nous ve– nons vous re11drc nos très-profonds Vous favez à quel point nous lui fommes dévoués , quels efforts nous avons fait & voulons faire encore pour fon fervlce • & que nous ne confulrons plus que nos cœurs & point nos fot~ ces , d'abord qu'il a befoi11 de nous. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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