Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

• s 91 Har1tngue cle Monfligneur 8 9 a· ne trouve dans aucun bien périlfable une frent , & que vos ennemis avec toute I~ digne réc?mpenfe pour fes élus j ainfi joie de leur fucc.~s , n'en ont e·~ moins il ne leur ore la faulfc gloire de ce mon· la douleur de voir leur pays 1·u1ne, leurs de que les hommes ont beau appeller peuples gémir comme les autres, & qu'ils im;,,oncl:e, & qui palfe toujours , que n'ont que les événemens pour eux, tanc pour les prrparer à la .sloir< de l'éter- il ell vrai qu7 la guerre ell un mal uni– niré , feule folid~, & ventablement 1m- verfel que Dieu f.11 fenur aux heureux mortelle. comme aux malheureux, pour les pu· C'eft ce que nous envifageons, S1RE, nir r.':'us. dans vos peines, ?ous y voyons avec .sil vo~s en colite, donc, St1!"E, pour confolltion la bonre de Dieu pour vous, faire b paix, fi vous 1 achetez. cherement, & nous y admirons avec vénération. le que. vous en fe~ez. avant~geufement & cour•ge & la foi que vous y faites gloneufement dedommage par la gnn· paroîrre. ' deur d'aine que vous y ferez. paroîrre, par Elle mérite fans doute beaucoup le bien infini que vous procurerez. à tanc mieux que les exploits militaires d'Ale- de peuples accablés , & fur tout par le xandre , ce filence d'admir~tion où tau· tréfor précieux que vous acquérerez. de te la terre tomba devant lui , & elle eft nouveau , en vous attachant plus forte• encore plus digne du refpeét, de l'amour mentque jamais lescœurs de vos fujets. • & du z.ele de vos évêques , & de cout Quelle richelfe & quelle force pour le Clergé attaché à V. M. par des un Roi , que la tendrelfe & la confiance liens plus pur & plus facrés que vos au- de Ces fujets ; que ne trouve-t· il pas tres fuiets. dans leurs cœurs, quand ils font véri· Mais ce qui doit les remplir tous, de tablement à lui 1 quel 1ue profeffion qu'ils foienc, de re· Quel empire, écrivait un grand évêque connoilfance , auffi·bien que d'admira- à un Empereur, y a-t·il mieux éiabli, fi A Sy., • tion pour V. M. eft le grand defir qu'elle dont les fundemtns foitnt plus fobdts (J ""'• a de le ut donner la paix. Ils fa vent tous plus fars qut celui qui ejl muni par t affec- ce qu'elle veut bien facrifier pour leur tian (J r attaclttment des peuples ! Qui tft· procurer un bien fi précieux & fi nécef· ce qui ejl plus tn af!urance & a moins à faire , & qu'elle ne l'a retardé que pour craindre, qa'un prince qu'on nt craùu point• le rendre plus f11r & plus folide , & ne & pour qui tous fis fajets craignent ? pasprendre l'ombre & l'apparence d'une Que n'avez.-vous donc pas à attendre, paix pour une paix réelle & véritable. S1RE , des v8tres , leur donnant des Perfonne n'ignore que V. M. s'oublie preuves fi elfeétives de votre bonté pour elle-même, pout rre fe fouvenir que de eux? Que ne devons· nous pas faire en l'extrême befoin de (es peuples, qu'elle notre particulier , pour vous en marquer abandonne généreurement Ces propres notre reconnoilfance ; nous oui fommes intérêts pour leur repps ; que même la les palleurs & les peres (pi rituels de vos tendrelfe paternelle , fentiment fi jufte , peuples, plus incérelfés & plus fenfibles fi vif & fi puilfant , fur· roue pour les que d'autres à leurs miferes, nous qui bons cœurs , ne peut l'emporrer fur le par notre caraétere Commes des minillres defir que vous avez. de foulager vos de paix obligés à la defirer, à lademan– peuples. der & à la procurer par tous les mo~ Quel fac ri fi ce & quel effort de votre yens qui peuvent dépendre de nous ? bonté pour eux; mais il ell vrai qu'ils Heureux fi nous pouvons y contri• l'ont bien mérité par tout ce qu'ils ont buer par quelqu'endroit , non feul~­ fait & foulfert pour votre fervice dans ment par nos vœux & nos prieres, mais des guerres fi fréquentes , fi longues & auffi par nos biens. Nous les riendro~s fi dures; & il ell jutle qu'étant les meil- bien employés à payer un don fi pre· leurs de tous les peuples , ils trouvent cieux, & nous ne craindrons point d'en en vo~s le meilleur de tous les Roi~. changer la deftinarion, ce que nous n.e Mais ce n'ell pas feulement l'intérêt pourrions faire fans crime , en les fa1· de vos fu1ets, c'eft la cau(e de tous les fane fervir à fouhger vos peuples , ,à peuples que vous foutenez. , en travail- les faire jouir de I• paix, ou :1 les de· lant fi for~ement à la paix de l'Europe ; fendre par une bonne guerre, de la car ne fa1t·on pas que pa,·1011t ils fcuf- fureu.r çle vos ennemis , & en def,ndrc http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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