Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

• • 5 9 Rlponfe du C/efgl de Frane1." ,;~ nom des Souverains Pontifes , & exer- ce de gouvernement & conduite, efi celle çoienc l.1 (acrilicJture. Et depuis ces peu- fous laquelle ils ont été les plus heureux, pics affeéloient la di~nité de Poncifts, &; one, r_eç.u .de plus ~randes & ligna– comme l'une des prem1eres & plus hono- lees bened1él1ons de Dieu, comme auffi rables qui fût en la république. De quoi c'écoit la focme qui lui étoit la plus fervira de témoignage cerce intlanrc pour- plaifance & agréable, & laquelle il chan– fuice que fic Jules Céfar , homme de li gea mal-volontiers, & plus par impor· grand cœur, qu'il n'a~~tè?Jt rien de ba~ cunicé. de ce peup_le revêche , curbul~nt, & de petit, pour obcemr 1etat& digmre & qui ne pouvo1t ~emeu~er ~~ un et~t, de Pontife Souverain. que pour aucune neceffite qu 11 en fut: L'on fair alf.:z qu'Alexandre avoit le & encore ~endant le gouvernement des courage li gra;!d 8'; fuperbe , qu'il etli- Rois , la repu,bligu,e a conc_inué .~n fon moit la conouere d un feu! monde comme bonheur & frhc1te , candis qu ils ont chofe de peric mérite pour lui. Toutefois, ufé en I'adminillracion de leur écar, çe glorieux cui venoir en JéruCalem en du confeil des prêtres & Poncifès , le– inr~ncion de I~ donner au pillage à Ces Col- quel ils ne laitferenr fi-rôt qu'ils ne rom– dats, voyant ~c gra.nd facrificaceur du b_atfe!'t inconci_nenr après fous la cap– cempl.e , qui lui veno1c au-devant, en Ce~ ~1v1Ce babylomque , pendant laquel~e habits pontificaux , comme cour change ils fe gouverno1ent encore par les prc– decourage, pourla majellé de la préfence tres & Pontifes , comme Efdras & Né– de ce prêtre, bien qu'il fût d'une religion hemias , par la conduite defquels ils contraire , s'humilia devant lui, jufqu'à furent délivrés de cette miférable fer– J'adorer; cho(e que Parmenides, l'un de virude, & concinuerent fous l'obéilfancc fes favoris, trouva fore étrange & nou- & gouvernement de la prêtrile , juf– velle : pour ce qu'il ne l'avoic jamais vu qu'à ce que Pompée ayant pris d'atfaut faire compte d'aucun prince qui fût de (on la ville de Jérufalem, emmena prifon– temps. Mais Alexandre lui répondit, qu'il nier à Rome Arillobulus , qui par fuc– vouloit rendre cet honneur au Dieu du- ceffion héréditaire éroit Roi, prêtre & quel il éroic facrificareur , & donna de Pontife toue enfemble. grands privileges & immwiicés pour ce Ce font donc les prééminences & di– ref peél: à la n>tion judaïque: chofe qui gnités que la loi narurelle, & le com– montre atfez combien etl propre à l'hom- mun confentemcnt de tous les peuples me cette révérence de prêtri[e, que Dieu donnoienc, cane aux prêtres de la loi a narurellemenc engravé dans l'efprit de gencile, qui écoient à-peu-près honorés tous les hommes raifonnables. comme Rois ; comme aux Pontifes de Mais plus que tous les autres peuples, la loi mofaïque, qui one écé non feu– la nation hébraïque a donné plus de pu if- lemenc minillres des cérémonies & fa– fance & d'autorité à [es prêtres & facri- crifices ; mais encore adminillrareurs, ficateurs, car roue ainfi comme Dieu avoit & comme gouverneurs de route la po– élu. cerce gent & nation pour fon parcage lice & république. Mais approchant & héritage , auxquels il avoir de fa pro- maintenant de plus près de ce que j'ai pre bouche donné [a fainre loi, &exercice propofé , je dirai que combien que les cice de la cérémonie qui feule écoic agréa- prêtres & eccléfialliques en la primi– ble: ainfi écoit-il raifonnable que les prê- cive églife , & pendant que les Empe– tres &miniilres de cette fainre & véritable reurs , Rois & Princes , écoienc encore loi futfent en plus grand prix & eftime idolâtres , & perfécucoienc le nom de que les facrificaceurs des peuples gentils Jefus- Chrill , ayenr été merveilleul'ec & idolâtres; ainfi, depuis Moyfe & Jo[ué, ment abjeéh , tourmentés & affligés ; ce peuple fut conduit par la fagetfe, pru- li ell:-ce qu'auffi-côc que les Empereurs dence , & adminill:ration des prêtres de & les Rois ont été avancés à la con– Ja loi, j_ufqu'à Samuël, qui étant prêtre noilfance de la vérité évangélique, les &: Ponnfe. de la loi, avoit comme coos minillres & prêtres d'icelle font ren– fes prédécetfeurs lachar&e, n:on•feulement crés en cette autorité & grandeur, que ~e l'exercice d_e la religion & cér6monie le droit des nations & des gens donne Jll.da1que , mais encore le gouvernement aux prêtres & facrificareurs de la reli– ~e c_out ce qui apparre~oit à· la police;& çion : & s'ils nen étoienc auparavat~t JU!Üce de 'etçe repubhque; &.tctt;çfpe· iouüfans , il vcnoit de <:e que ra rel1· http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence