Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1'rmJ• ... ·s g 3 Harangue âe Monfeigneur le Cardinal de Noail!eJ ; Ge: "S84 avec la même foi & la même foumiffion, Roi , qui la garde même à fa ennemis• conf<rver en tout état le même <:oura- qui ne foutient la guerre que pour par– ge c'eft la vraie force & la véritable venir à la paix, & qui veut toujours l'a– gra'nd<ur. cheter aux dépens de fes propres inté- C'eft poarquoi ce grand Roi de l'an- rêts, étant plus fenfible aux maux de cien reftament qui s'y connoiffoit fi bien, fes peuples qu'à fa gloire. pro<1once nerrement , que celui qui eft , , C_'ell travai\l~r à leur repo~, &. fervir maitre de fan efpril, ejl btaucoup au·dtjfus 1 egltfe que d aider V. M. a finir une ' 6 • de ctfui qui force lu villes. gue!re, où la religion ne foulfre pas On voit l'un & l'autre dans V. M. on moms que votre royaume. l'a vu pendant long-temps non feulement Dieu yeui.JI ~, S1RE, vous donner la forcer les villes, & prendre des places confolanon d y mettre une prompte&: imprenables , mais conquérir des pro- heureufe lin, bénir vos juftes & pieufes vin ces entieres , & vaincre les plus for- intentions, vous accorder la liberté de res armées ; & on la voit aujourd'hui fe foulager votre peuple , qui porte depuis vaincre elle·même, & furmonter égale- long-temps, avec autant d'alfellion & ment les fentimens de la nature dans le de fidélité, que de peine & de foulfran– bonheur & dans le malheur. ce, le poids de votre gloire & de l'envie Rien ne peut , S1RE, effacer vos vie- qu'elle a excitée dans vos ennemis. roires palfées , la potlérité aura de la Plaife à Dieu, qui ell le Dieu des ar– peine à les croire; mais ç'en etl une bien mées, comme le Dieu de paix, vous plus glorieufe de foumerrre un cœur ac- donner la villoire que vous ne voule:r; coutumé à vaincre , de le foutenir dans que pour donner b paix; mais fur-tout les difgraces & les pertes inévitables qu'il conferve , autant que nous le defi– dans la guerre , avec autant de force, rons, votre vie & votre fan té plus nécef· que fi l'habitude l'y avoit préparé , & de faire que jamais, qu'il vous faffe jouir pouvoir dire, comme David, ce Roi fe- encore un grand nombre d'années de la Ion le cœur de Dieu, élevé à un fi haut douce & fol ide joie , que vous goute:r; point de gloire , & éprouvé par tant au milieu de votre augulle famille , fi at• f/. 11 9, d'aflliél:ions. Je fais prà & point troublé. tachée à vous, & fi digne de votre ten- C'eft un fpeél:acle bien plus digne de dreffe, qu'il vous faffe voir les enfans l'admiration & des louanges des minif- du prince qui vient de naître, & qu'ils tres de J. C. de voir V. M. foumife à apprennent de vous à faire régner Dieu Dieu, maîtrelfe d'elle-même, & fupé- dans vos états, & à conferver jufques à. rieure à tout événement, que de la voir la confommation du fiecle à votretrbne, dompter fes ennemis , & les mtttre à fes la glorieufe qualité de très-chrétien, que pieds, comme elle a fait tant de fois. vous y avez. fou tenue fi dignement. C'ell: une nouvelle grandeur que Dieu donne à V. M. & la feule que la foi nous permet d'etlimer. JI n'y en a de vraie ni de folide que celle qui conduit à la gran– deur éternelle; coure autre n'eft qu'une ombre & une fumée qui difparoît en un inlhnr. Harangue à monfaigneur le Dau~ phin , par mondit faigneur le Cardinal. Ain li nous regardons V. M. avec une 11ouvelle vénération dans ce no11veau M mérite, que lui donne fa foi & fon cou- ONSEIGNEUR, rage dans lesévénemens les plus fàcheux, & nous venons , édifiés de vos grands exempl~s, vo~s off~ir tous les fecours que le cred1t du Cierge peur nous fournir. Nous Cavons que V. M. ne veut rien de l'~g~ife, dont tout eft fac ré, que dans un verirable befom. Nous connoiffons fa droiture & fa piété, & nous nous y abandonnons a\•ec confü1nce affurés fur la bonté , la religion & la parole d'un C'eft toujours avec une fenfible joie que le Clergé de France vient vous ren– dre fes très- humbles hommages: quelque fàcheux que foit le fujet qui oblig~ le Roi de nous affembler exrraordina1re– ment, nous n'en fentons pas moins le plaifir de vous renouveller les affuranres de notre profond refpell & de none at– uchemcnt inviolable; fenumens que no-:- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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