Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~'8 i: le Cardinal de NoaU!e.r. M.DCC. Vil. dépofitaires de leurs traditions & de leur doétrine. Pénérrés, S1RE , pour V. M. des fen– timens les plus vifs de refpeél:, d'amour & d'admirarion , nous retournons dans nos diocefes. Tous ces Pontifes que leurs vertus rendent· aufli vénérables que leur caraaere , tous ces aunes mini!l:res du Seigneur, li dignes par leur piété de vo· tre e!l:ime & de vos bienfaits , vont offrir à Dieu pour vous leurs vœux & leurs facrifices : nous lui demanderons fans ceffe avec ardeur qu'il béniffc à jamais votre perfonne facrée& tous vos delfeins, 9_UC vous foyez auffi faint aux yeux de Dieu que vous êtes grand aux yeux des hommes , qu'une heureufe & nouvelle po!l:érité faffe votre confolation & notre Joie, que le temps & les infirmités puif– fent refpelier une vie li précieufe & li nécelfaire, que vous ayez la plénitude de jours des patriarches, comme vous en avez tontes les autres bénédiéiions , & que le ciel conferve long· temps pour nos neveux un Roi que fes fujets ne peuvent jamais _alfez aimer, & que fes ennemis ne peuvent jamais alfez craindre. Harangue faice au Roi à Vaflril!es le 23. mars J 70 7. par fan énzi– nence monfeigneur le cardinal de Noailles, arch/vêque de Paris , préjidenc de l'aJfèmhlée générale e:.:Craordinaire du Clergé de Fran– ce, convoquée à Paris en 111.dice année 1707. s IRE, Le Clergé toujours prêt à obéir à Votre MJjc!lé, & invio!Jb!ement ana· ché à fon fervice, vient par fes dépurés avec •utant d'emprelfemenr que de zele recevoir fes ordres : heureux s'il pe"t vous donner de nouvelles marques de fan dévouement & de fan affeliion lin· cere : heureux s'il peut par fon exemple fortifier tous les éta'5 de votre ror~ume dans l'obéilfance & la fou1niffion qu'ils vous doivent: heureux enfin s'il peut vous aid~r par fon crédit, ne le poli· Yone autrement , à. foutenir la religion & la ju!l:ice dont vous Etes le feu) pro– telieur. · Nous Cavons tous combien l'une & l'autre e!l: •traquée dans cette guerre fan·. glanre que V. M. eft forcée de foutenir• . On veut violer les droits les plus na– turels, on veut arracher à une nation que l'honneur, la julhce , & la fidélitê conduifent toujours , un Roi légitime que la nature·& les loix lui ont donné > au lieu de recevoir les Rois de la main de Dieu, comme faifoit autrefois fon pre– mier peuple, c'e!l: aujourd"hui la force, la violence , la politique du prince de ténebres , & l'intérêt. des particuliers , plus Couvent que celui des peuples, qui en décide. On n'en veut pas moins fans doute 1. l'églife catholique. Ses ennemis enflés de leur fuccès s'éleventconrre elle avec une nouvelle fureur ; mais ils ont beau faire, les portes de l'enfer ne prévaudront ja– mais fur elle. Si Je divin époux de cette fainre époufe paroît endormi quelque– fois , & la Jaiffe dans Je péril , ce n'eŒ que pour l'en tirer avec plus de gloire• dans le moment qu'il a réfolu de le faire: ce _n'e!l: que po~r mieux montrer le pou· voirabfolu qu'il a fur la mer& les vents, & faire voir que c'e!l: à lui feul à leur commander de rendre Je calme quand il lui ~laîr. C'ell par V. M. qu'il veut faire ces mi– racles, elle e!l: depuis long temps le plus fidele inflrument de fi puilfJnce & de fa bonté pour fon églife , & c'e!l: pour le rendre plus digne de lui , & plus urile à. fes deffeins, également impénétrables & •dorables, qu'il paroîr vous abandonner quelquefois : c'efl pour augmenter votre foi, pour purifier votre vertu, lui donner un nou\•el écl•t, & la récompenfer en fuite gloriet:fement , qu'il 1' ép1·ouve par quel· ques adverfités; c'efl pour \'ous rendre plus vérita.blement grand. Car c'ell peu de chofeque d'être grand dans le bonheur & la profpùité; il n'en coure rien à la nature: mais être ferme dans ce qui l'afflige , comme dJllS ce qui la flatte , être inébranlable aux plus grJnds coups, (je ne dirai pas de la for– tune, car il n'efl pas permis à un ch ré· tien, encore n1oins à un évêque, d'em– ployer un rerme li poye11) mais aux p!u' grandes épreuves de lo jollice & de la miféricorde de Dieu, qui Ile bleffe que pour guérir ; recevoir 10111 de fa main Kkk http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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