Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

·g 7 ') Harangue de En v3in la ligue menaçnit les rives de )a iv!ofelle, & cette partie d~ nos fron– tieres la plus ;;rc~!lible à leurs armos: votre prévoyance a Cu dilliper Jeurs pro– jets & leur~ efp.éranccs ; <lll débri_s des troupes qu une fournée vous avoir fair perdre, on a vu fortir de nouvelles lé· gions auAi aguerries que les premieres; ces prodii;es font réfervés à votre puif– fance: toue cer appareil formidable de vos ennemis qui renoir toute l'Europe attentive aux premiers événemens de cerre campogne, a été réduit à une re– traire précipitée : les places de la Flan– dre ne craignent point les va Iles delfeins dont fe flane leur vanité. Si Dieu a mê– lé quelq\lefois ailleurs i votre bonheur quelque amertume imprévue, il l'a per– mis pour votre fanél:ification, & même pour votre gloire ; c'en dans les tribu– lations que les princes font grands & magnanimes; les adverlirés font voir toute leur vertu, au lieu que les profpé– rirés ne font Couvent connaitre que leur fortune. le Seigneur vient de répandre fes bé– nédiélions fur vos entreprifes, & il ne fauroit oublier pour vous fes anciennes miféricordes. le prince à qui vous avez confié la défenfe de la Lombardie, a fignalé vos armes par de nouveaux ex– ploits; l'orgueil de vos ennemis ne fau– roit dillimuler ni leur perte ni leur dé– faire; que ne peut point exécuter un grand capitaine qui agit par vos ordres, & qui fait joindre à la prudence & à la valeur, la confiance & l'amour des tron– pes. la viéloire, SIRE, fe reconci!ie bientôt avec votre vertu; vorre afcendant fe déclare toujours malgré les caprices de la fortune, & l'Italie autrefois fi fu– nelle anx guerriers François, ell aujour– d'hui le théâtre le plus ordinaire de leur courage & de leurs trophées. Tous les états d'un prince, que tant de raifons devaient attacher i vos in– térêts , font prefque fournis à votre obéitfance ; fon aélivité & fa valeur n'ont pu arrêter vos progrès, & tout l'effort de fa réJillance n'a fervi qu'à ren_dre votre conquêre plus éclatante : mais, SIRE., l'oferai·ie dire, la condui– te. de ce pn~ce nous affiige, & d'autres triomphes ailleurs nous donnero:ent une joie plus pure ; de mauv~is confeils ont Pl! le. féd,uire, fon ~épentir faura vous lkch1r. L augufie prmcelfe qui l~i doit Monfeigntar 881> le jour, & que le ciel donna à la France pour notre bonheur, fera encore une fois le lien d'une paix plus durable que la premiere. En bvcur d'un gai;c fi pré– cieux & fi chéri, vous oublierez vos juHes rclfentimens; & toujours prêt de céder aux motifr du chri!lianifme, après avoir humilié cet ennemi par vos armes, vous vaincrez la viél:oire m[·me par va• tre clémence. Ce font, S1RE, les bénédiétions que Dieu verfe i pleine mair.s fur \'otre per– fonne facrée. De quelles graces ne vous a t-il point prévenu , & quel Monarque fut plus grand & plus admiré que vous~ le ciel vous a donné ce qu'il n'accorde qu'à peu de princes, des jours ulfus de profpérités & de bonheur , des armées aguerries & belliqueufes, un confeil Ca– ge & éclairé, parce qu'il ell dirigé par vos ordres, des peuples fournis & fi deles, une augulle famille digne de commander à toute la rerre; vous fûtes prefque tou– jours l'arbitre de la paix, le maître de la guerre, heureux dans tous les événe– mens qui compofenr votre regne, plus heureux encore de craindre & de fervir Dieu, & de marcher avec ferveur dans les fentiers ~rroirs de Ces loix & de fa jullice. Üferons- nous, SrRE , en linitfant ~ importuner encore Votre ?\1ajcllé pour le rérablilfemenr des conciles provin· ciaux ? le Clergé de France foupire depuis long-temps pour une pratique li pieufe & fi nécelTaire. Serait· il polftblc que nos efpérances fulfent confondues , & fous un Roi auffi religieux que vous, que peut· il manquer à notre parfaite fé– licité? Nous regarderions la renailTance de ces alfemblées canoniques avec la même joie que nos peres apjlrirent autrefois la convocation du Concile de Chalcédoine , & nous l'appelle· rions avec faint Léon la premiere fête du chrillianifme. Quelle gloire pour vous , SIRE, quelle confolation pour nous de rennuveller l'exaéte obfer· varion des faints canons, de voir l'E– glife Gallicane auffi refpeébble dans fa difcipline, qu'elle ell éclairée dans fes déci fions, de rappellerdans ce temps de dépravation &· d'iniquité les régl~­ mens ecclélialliques que nos préde· cetfenrs nous ont tracés , & de deve· nir les imitateurs de leur zele & de leur piété , comme nous fommes _les 1 dépofitaires http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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