Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

!'Archevêque d'Alhy. M. DCC. V. 874 Harangue faite au l{oi à Verfailles le g.faptembre 1705.par monfai– gneur !' ar,hevêque d'Alby , pour la ,ïoîure d.: /' affemblie ginirale du Clergé de Fra1Ke. Le Clergé de France fe préfente à. Votre Mlje!té dans tout l'.ippareil de res cérémonies les plus au,;ulles. Tous ces palleurs qui font une portion illullre de cette ég:i1è illullre que JESUS-CHRIST aime comme ron époure, & que les Rais de la terrererpeélent comme leur mere, viennent aux pieds du premier trône du monde, vous renouveller leurs homma– ges accoutumés. lis me co~fient eilcore en ce jour la glorieure, mais difficile fonélion de la parole ; j'exécute leurs ordres avec joie, puirque j'ai l'honneur de parler au plus gund & au meilleur de tous les maîtres, & pour un corps qui a ru fe rendre digne de votre affec– tion & de votre ellime. Notre alfemblée, S1RE, a commencé par de très-hu:11bles remercimens de la grace que Vorre Maiellé nous a fait de nous la permett1« ; d1ns le cours de nos féances, 11otre attention a écé de vous obéir & de vous plaire; nous les finif– fons par nos acclamations & par nos vœux: nous venons en prérence de Vo– tre lvlajëllé invoquer le Seigneur pour la p·orpérité du plus beau regne, qui fut pmais, lever nos mains au Ciel, pen– d.uit que vous co:·nbattez contre les en– neniis de votre état & de votre foi, r~­ prn'dre· rur votre perronne f.icr<e ces bé– nédiétions ,Je grace & de fainteté que nolis recueillons de JESUS-CHRIST mê– me 'd.ins le faint r.1crifice de nos autels' & ·demander à Dieu quît finilfe une guerre faule, que vous foutenez moins pour vos intérêts , que pour iJ gloire & p<>ur il défenrc du f.inltuaire. qcund j'eus l'honneur de parler à Vo– tre ,. h;dlé il y a cinq ans, dans la même céi.·émoni:;-: qui nous amenc aujoltrd'hui,. elle ve;ioit de donner la paix i Con rov•ume & àtoure l'Europe. L'abondan– ce & li ioie re1JJilfoient dans toutes les provinces de votre florilfanc empire. Quels projets ne faitiez-vous pas pour le bo!1he,ur de,,la. religion & pour la prorpcrite de 1eglire ! au milieu ·d'une augulle famille , dont vous êtes le mo– dele dans l'art de régner, & fur- tour dans la fcience du falur, vous ne fouhaitiez que c~ qu7 d.efirent to~s le~ bons prin– ces, c ell-a-dire, de retablir la félicité publique , & perruadé que la dignité fuprême des Rois n'a rien de plus grand que de pouvoir faire du bien, ni rien de meilleur que de le vouloir, vous ne fongicz plus qu'à rendre à vos peuples votre regne auAi aimable par vos bien– faits, qu'il ell redout>ble i vos ennemis par votre puiffance. Qu'il en coute, S1nE, à un cœur auffi te11dre que le vôtre l'dl pour nous , quand il ne peut remplir tous les detirs de fa paternelle bonté. Fal:oir-il que l'envie nous Ôtat les beaux jours que vous nous préµaritz, qu'une mairon in– qu1ere & 1aloure allumât le feu d'une guerre que tant de fang réµandu ne peut éteindre, qu'elle formât contre nous une ligue puiiT.mte & formidable pour tout aurre prince moins grand que vous, qu'elle facrifiit les droits les plus flcrés de la religion aux vnes intéreffées de fa politique ,qu'après avoir autrefois protégé l'injullice & l'ur~rpation, elle orât encore au:ourd'hui att.1quer un Roi légitime? Et fallait il enfin que l'Euro– pe entiere devînt, ou la comµlice, ou la viélime de fon ambition & de fes pro)ets ? Votre piété, S11\E, nous dirpenre de ces éloges profanes & peu chrétiens donc le monde re rerr pour louer los héros du monde, & dont un prince auffi religieux que vous, connoît Ji bien le néant & la vanité. D'autres que nous appre•1dront à la poltérité, curieurc des mervei:Jes de votre regne' que vous reul aujom.l'hui réfillez i routes les puilfJnces con; urées contre vous, qu'avec la couron·1e que vous avez reçu de Dieu, vous portez encore rans trouble & fans emblrras le poids de certe v.dle n>onuchie, dont le ciel vous a confié 11 proteélion & les delliiées, que vous fovez tJntôt attaqutr avec rupériorité • tantôt vous défendre avec mé11:igeme11t & avec pltience, que des places quel'art & la nature rembloient rendre impren.1bles, ont cédé à 13 v.1leut de vos uoupes & à l'expérience de vos ' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence