Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

si:, le Cardinal de Noailles. M. DCC. V. 870 pour avoir de quoi y fatisfaire, & nous fommes c.onvaincus que religieux com– me vous etes , vous ne nous demandez; un nouveau recours que dans un prefiant befom , & pour le bien de la religion autant que pour le vôtre. nous louerons rans cetfe les grands dons de gracc dont Dieu a rempli voire .ame. ~ . . . 1 , • Cette 101 vive, qui ma gre vos im- portantes & difficiles occupations, vous tient toujours attentif à ce que vous devez à Dieu, qui vous éleve au-delfus .de cous les événemens, conferve dans votre cœur une li grande modell:ie au milieu d'une li grande gloire , & vous fait recevoir avec tant d'égalité tout ce que Dieu vous cr.voie de joie ou de dou· leur, d'avantage ou de perte: cezelepur & ardent pour la religion qui vous atta– che fi fortement à elle, vous fait mépti– fer la fanlfe fagelfe des politiques du lie– cle, lorfqu'il s·agit de h foutenir, vous rend fi ferme contre tout ce qui peut al– térer la pureté de fa doéhine, & trou– bler la paix de l'églife ; cet amour pour la vertu qui vous la fait préférer à tout, & vous donne autant d'emprelfement pouc la découvrir, qu'elle en a pour fe cacher, vous failànt chercher le mérite jufques dans les provinces les plus recu– lées, pour l'élever & le rendre utile. Cette vérité enfin, & cette droiture, qui paroît dans toutes vos aél:ions , & fans laquelle il n'y a point de vraie vertu. Ce font-li, S1RE, des qualités dignes d'un Roi Très· Chrétien , dignes d"être louées par les minill:res de JEsus– CHRIST; ce font celles que nous ref– peél:ons & que nous admirons en Votre Majell:é, & dont nous rendons avec elle d"immortelles allions de graces à Di~u auteur de tout bien. C'ell ce qui augmente notré attache– menr pour Votre Majell:é, & nous rend plus hardis à lui offrir les recours qui dé– pendent de nous : votre religion ralfure no! confciences jnllement alarmées de voir fi fouvent les biens de l'églife con– facrés à Dieu, & dont nous n'avons que ia dirpenfation , employés à des ufages fi différens de leur dell:ination. Ces biens font les vœux des fideles , le prix de leurs péchés, le jJatrimoine des pauvres, qllÎ ne doivent fervir qu'à leur nourriture , à la Cubfilhnce des mi– nill:res de l'autel, & à l'entretien Jes églifes. Mais nous Cavons que JEsus-CHRIST lui-même, tout exempt qu'il étoit de Mattb. 17 , tri~ut , voulut s'y foumettre afn de ne ''· point fiandalifir, Je paya pour lut·& pour faine Pierre. 8' fic même un mirad11 Il ell: julle d'ailleurs que tenant de fa libéralité de Votre Majellé & des Rois fes prédécelfeurs une grande partie de nos biens, ils foient employés i fon fer– vice, quand il elt nécelfaire: il e!l julle que les aumônes que l'églife a reçues des li deles, fervent à leur foulagement quimd ils fouffrenr: il efl jufie enfin que le Clergé contribue à la défenfe de l'état, puifqu'il en fait une partie, & qu'ayant même l'honneur d'en être le premier corps, il foit auffi toujours le premier à le recourir. Nous remettons donc avec confiance r.os biens entre les mains de Votre Ma– jellé, perfuadés qu'elle les employera ; non à augmenter fa gloire, mais :i Jou– tenir la religion & la jullice, à éloigner de vos frontieres les ennemis de l't'.glife comme les vôtres, & à lui procurer !e repos & la Cureté qu"elle ne reut tenir Gue d'un proteéteur auffi puilfJnt que vous. Vous pouvez, S1nE, lui donner mieux qu'elle ne vou< donne, fi vous êtes obligé dela dépouiller, li cettegt1er~ re cruelle que Dieu permet d.rns fa cole·. re pour punir les péchés du monde • pour arrêter les torrens d'iniquité qui inondent toute la terre. Si cette guerre, dis-je, vous force de prendre !'cr du fanél:uaire ( ce que vous ne ferez ni fai;s néceffité. ni fans douleur ) vous pouvti lui faire trou~er d'autres ornemens plus. précieux & plus· a~réJbles à Dieu, en nous aidant par ·votre autorité à lui for– mer des minillres dignes de ·1ui, nous pro:égeant touj9_urs pour éloigner du fanlluaire ceux qui feroienc capables de le p_rofaner, ne permettant jamais qu"on nous lie les mains, quand nous ne les faifons fervir qu'i emp~cher que l'abo– mination de la défolation n'entre ou ne demeure dans le lieu faine, nous lailfJnt en un mot le libre exezcice de la jutif– diétion facréeque nous tenons de JESUS· CHJUST, & qui ell le feu! bien inalié– nnble dont il nous a chargés. C'cll:, S1RE, ce que nous demandons à Votre Maje!lé avec be•ucoup plu$ Q'UQÇ\lt quç Ja CQl!ferv 1 ~~j'?.n de llL'~ Il IJ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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