Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

!'(,; Harangue de 'Votre piété ne doi~ p~s atte~dre, S1RE, du Dieu Tout-pu11Tant, lui qui prend plaifir de couronner fes àons en votre perlonne, &: qui, ,t~~dis que vous cher– chez fa gloire preterablement :'t tocr:, ne celTera jamais de travailler pour la " votre. Harangue faite au Roi à l7erfail!es le 31. mai; 1702. par fan éminen– ce monlèiuneur le cardinal de :r ·" Noailles , ·archevêque de Paris , préjident de !' ajfemh/ée gàu!rale extr..zordi.naire du Cierge rie·Fran– ce, convoquee en. J ;o.z. S1R E, ' · .. - ., Quoique V.1'![. n'alTemble jamais ex– traordin•irement le Cler~é qu'àvec pei· ne, pour ne le point detourner de fes fonélions , nous venons toujours avec joie recevoir fes ordres , & lui rendre les hommages de notre attachement & de notre zele. La ptéfence d'un fi bon maître nous confoie, fa fermeté nous a!fure : lorfque nous avons l'honneur de l'opprocher , nous croyons n'avoir tien i craindre dans les évenemens dou· teux: d'une guerre qui alarme toute l'Eu– rope ; & nous portons enfuire av~c plus d'tfficace notre confiance dans l'efprit · & dans le cœur des peuples que Dieu· nous a donnés à inllruire, pour les dif· pofer à la foumiffion qu'ils doivent à Votre Majellé. Ils Cavent comme nous · <jU'elle ell plus fenfible aux malheurs de la guerre, qu'à toute la gloire dont on la voudrait flatter : perfnadée que la vraie gloire des Rois confille, non pas à augmenter leur pui!fance aux dépens de leurs peuples, mais à l'employer toute entiere à les rendre heureux. Tout le monde fait combien Votre 11.ajellé fouhaitoit de faire jouir fes fuJets des douceurs de h paix qu'elle leur avoit procurée: une nouvelle guer– re empêche l'effet de vos julles defirs ; ce qui vous attire l'admiracion de vos fujets , excite l'envie de vos ennemis & leur fait redouter une pui!fance qu~ \•ous ne voulc:r. faire fervir qu'à leur rc· Monflignear il6"'4 pos comme à celui de votre royaume. La crainte, la jaloufie , la cuµidité, & peut-être plus que tour le rel\e, la fu– reur d'une fctl:e fchifmatique , qui en– traîne contre Jérufalem , felon l'expref– fion de l'écriture , de fideles enfans de Juda , troublenr une paix que tant de grands pr;nces viennent de jurer. L'on court aux armes de toutes pans. parce qu'il a plu à la divine providence de placer un prince de votre fang fur le trône d'Efpogne. Le droit de la nai!fance, d'un telbment royal , titre encore plus julle ', difoit un ancien dans un cas fem- Fior"', lilt; blable , que I~ titre d'une conquête; '· "P· "• l'acceptarion générale des peuples con- forme en cette rencontre :'i toutes les loix ; .b reconnoi!fJnce de ce droit fa. cré par la pius grande partie de ceux qui paroilf~nt armés pour le détruire. rien n'ell capable d'arrêter les ennemis d'e Votre itrguffc maifon. ' Qu'ils me,nent donc leur confiance dans leurs forces & dans leur politique, que Dieu a tant de fois confondue par la fagc!fe &·par la force dont il vous " a revetn : pour nous , nous mettrons non.: efpérance dans le nom du Dieu des armées. Le Seigneur fe fouviendra, S1RE, des facrifices que vous avez fai1s de vos intérêts particuliers pour le repos des peuples , & pour la gloire de fon nom. L'hil\oire facrée marque par tout la proteélion de Dieu fur les princes qui obfervent & foutiennent fes loix, & fa vengeance contre ceux qui violent la jul\ice , & qui affoiblilfçnt le culte divin. · Jofaphar, Roi très-religieux , fe voir rout prêt de périr pour avoir joint Ces armes :1 celles des fchifmariques de Sa- marie: Vous vous êtts ligué avtc (i1npie; 1. Par. 111 dit un prophete , vous aver faù allianc~ avtc ceux qui haï/[ent le Stigneur, & qui fe font féparés de fon temple; c'ell: par-là que vous avez irrité fa colere. Achab, l'appui & l'efpérance des faux propheres & des fchi!inar;ques de Sa· matie ; l'injulle Achab qui a opprimé le julle Naboth, & ufurpé fon héritage, a fenti le coup terrible de la main route· pui!fante qui l'a écrafé. Quelles efpérances ne nous fait pas concevoir la conduite de Dieu dans cer exemple , & dans tant d'au: tres femblables , contre les prin,ces qui mepr1fen1 http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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