Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

:Harangue de ]}fonfaigneur ldo Harangue faite au Roi a Tria_non le 10.juil/et 1701. par 111onfe1gneur l'archevêque d' Alhy, pour la clô– ture de L'affemhlee 1c;én!rale ex– traordinaire du Clergi de Frano·e. Nous avons terminé cette a[emblée avec autant d'emprelfement que nos pro– vinces ecclélialliques en ont eu pour la former , apr~s que les ordres de V. M. leur ont été connus, & les effets de no· ne zele ont répondu· à cette diligence. Si ja1nais J'Eglife de France n'eut l'a– vantage de fe préfenter auffi fréquem– ment devant le trône de fon Roi, qu'elle l'a fait fous votre glorieux empire, ja– mais elle n'eut un Roi.dont elle appro– chât avec un amour plus refpeélueux &: une confiance plus tendre. Jamais elle ne trouva qu'en V. M. une rdfemblance plus heureufe à celui des Rois dont l'ef- 1. Reg. 1o. P.rit faine fait un éloge accompli, quand ••· il alfure que fes peuples ne les voyoient jamais alf«z. Couvent à leur gré, mais rot: jours avec admiration; & que h terre enriere.fouhaitoit avec ardeur de voir l'éclat de fes yeux·. & la majellé de fon vifa~e. Ce bonheur , S1RE, pour nous être ordinaire n'en elt pas moins fenlible, ni moins à delirer. Eblouis, en vous quit– tant , de la gloire qui vous environne , on ell affuré de la trouver au retour en– core plus brillante & plus étendue: ainli le Clergé de votre royaume fut à peine féparé l'année derniere, qu'un événe– ment auffi grand qu'il étoit imprevu, nous a fait appercevoir à quel point Je Seigneur fe rend favorable de plus en plus aux vœux continuels de fes minifires pour votre perfonne facrée , & pour la profpéri té de votre augulle maifon. Ce que la providence pouvait faire de plus furprenant dans la diltribution des couronnes qu'elle tient en fa main, elle l'a fait, &dans un temps où la jalou– fte même de nos ennemis fecrets bien loin de le prévoir, toute foupço~neufe qu'elle ell, n'avoir pu s'en défier. Dieu feul, qui ravoir eotnbien il avoit réfolu Je vous élever au-delTus de tous les Rois , travailloit en lilence à vous ouvrir de nouvelles defiinées, lorfque les hommes s:y attendaient le moins. Il lfaïeH.•; marchait devant vous. Les voies s'ap– planiffoient chaque jour fous les pas d,. Seigneur & fous les vôtres. Il fe hâcoit de tracer une vive image de vos royales qualités dans le prince qu'il avoir choili pour l'accomplilfoment de [es delfeins. Il formait fur un li grand modele un Mo. narque parfJit au milieu des exerckes de la jeune1Te; & les occupations ordi– naires à cet âge fervoient de voile à la prudence infufe qui devoir bientôt fe faire admirer en toutes les démarches de ce héros nailfant. Il a conduit enfin aux pieds de V. M. pour vous demander un Roi , cette na– tion qui n'afpiroit à rien moins qu'à I• monarchie de l'univers ; & d'une feule parole , vous avez donné plus de royau– mes, avec plus de grandeu<, quoiqu'avec ·moins de faite, que les Augulles & les Trajans ne le firent jamais, dans toute I~ pompe qu'ils affeétoient en cette ac· t1on. Ces régions, où les Romains eurent tant à négocier & à combattre pour y étendre leur domination; ces peuples fi fiers ont cru ne pouvoir trouver le fa lut de leur état que dans une foumillion fan5 rc.'ferve. Rcmede nouveau pour eux , dont la vertu non encore éprouvée a eu tout le fuccès qu'ils en pouvoient efpé– rer. Un moment heureux a fait en leur faveur le contraire de ce que leurs peres avaient pendant tant de liecles inutile– m.ent projetré contre la France; & plus jul1ement que ces rr.êmes Romains , vous avez. mérité , S1RE, les louanges " dont le texte fac ré les honore: Quelles Q"'"" fr' merveilles, dit· il , n~ ont-ilspas fait tn Ef ceruotin re-– pagnc? L'Efpagnefeconde en mines d'or fJ gioncHifp~ ti'argent. lt.s ont trouvé n:oyen par /tJfa- ~iz,&:q~: .. ,tr, . r,. • \ J 1 n pou:n geJJe. dt leur conJerl dt commander a tant ae tcm redcge- provincts, & par cttte patience habile qui runt rnc~l· leur a fait attendre & ménaoer le temps la argcou &: , 0 auri , qu& 'Dn'Venable pour y reuj/ir. illic funt , Voilà, StRE, ce qui fait l'éronnrment & poffed•– de l'Europe; ce que l'envie ne voit qu'a- runromocm h - ·r V Md lowo><•O· vec ~ agrm; ~e q~1 1orc; •. - ere- filiofuo,I< cot1r1r aux precauttons necelfa1res pour pacicnda. la défenfe des royaumes dont I~ protec- ,_ Madl· 1• tian vous etl confiée; & ce qui doit re- I· veiller toute la bonne volonté de vos http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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