Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

15 5 Har.tngue de Mv11flig12eur le Cardinal de Noaille.r. . 8 s 6 Mais li l'ambicion, l'envie , & peut- tus que de votre puilfance, vous Jouiî– êcre l'héréfie , par des praciques fecre- liez. de la jullice , de !"abondance & de tes , lemportent fur les regles de la JUf- tous les autres fruits de la paix que vous ri ce & de b religion, nous vous offrons, nous aurez. rendue. S1RE, tour ce qui peut dépendre. de nous , pour foutenir la caufe de Dieu, des Rois & des peuples. Nous ne pouvons changer la delli– nation des biens eccléfiaftiques : nous n'en fo:nmes pas les maîtres, mais les difpenfJteurs. Vous Cavez comme nous, S1RE , que ces biens facrés font de!linés :l l'entretien du culce de Dieu, de fes mini!hcs & des pauvres. 1'1alheur à rio1.1ç .. fi nou~ en f.1ifons un autre tlfJgc; mais nous croyons employer nos reve– nus conformément aux intentions de l'églife , en les fJiflnt fervir i défendre la religio:1 catholique, à em;iêcher les peuples de fuccomlier fous les charges inévir"liles de l'état, & de tomber d.1ns une plus grande pauyreté. Nous Cavons jurquesoù les faines évê– qu~s ont pouffé leur companion pour les pa·1vres. Ils ont dépouille leurs ég 1ifes, & vendu ce qu'elles avoientde plus pré– cieux, quand il a été nécelfaire pour les Coulager; mais ils nous apprennent auffi que ce qu'ils one fair comme un alle de ch.1riré parfaire dans les grands be– foins, elt d•ns les autres temps un lar– cin , un facrilegc. C'e!l i vous, SIRE, à juger des remps & des befoins , & à nous à nous fou– mettre; vorre _tiiéré nous le fait faire fans fcrupule. Nous voyons que loin de dé?ouiller les églifes , V. 1'1. les orne avec magnificence; l'églife de Paris en fera un monument perpétuel à la pollé– r:ré. Nous fommes convaincus que vous ne vous préparez à la guerre que dans un cfprir de paix, comme nous fommes les an3cs & le:; mini!lres de la paix , fdon les paroles de l'écriture, nous la fouhai– rons, nous y devons contribuer de cou– res nos forces. Puilf1ez vous , S1RE , avec (J protec– tion du Dieu des armées, procurer encore b.ienrôr à l'Europe cerce paix qui fair ffeu– rir les états & l'églife. Puiffiez- vous, en confervant plufieurs couronnes au Roi vorre petit fil, , en mériter une , dont coures celles de la terre enfemble !'le font ,que ~·ombre. Falfe le ciel que Jllfques J la v1eil!elfe la plus reculée & h plus heureufe, au miliea d'une fa– mille augulle, plus touchée de vos ver- Harangue à monfeigneur le Dauphin,· par niondil feigneur le Cardinal. MoNSEIGNEUR, Après avoir rendu nos très-humbles hommages au Roi , nous n'avons rien plus à cœur que de vous rendre le mê– me devoir. Le Clergé avoir de l'impa– tience de fe voir alfemblé pour vous témoii:ner en corps fa joie fenfible fur le rérablilfement de votre fanré. Notre joie ell auffi grande , tvloNSEIGKEUR, que l'a éré notre affiiél:ion dans les pre– miers momens de votre mal. La feule pcnfée de pouvoir perdre un prince li cher au Roi, i l'érat, à l'églife; un prince que fa bonré , fa religion , fa va– leur & tant d'autres grandes qualités rendent fi digne d'ètre honoré , avoir jetté b conllernacion parmi nous. Le Roi , que les événemens les plus difficiles , & les plus grandes douleurs d.ins fes propres maux n'ont jam•is alarmé; \'DUS le favez, l\1oNSE!GNEUR, ce que vous lui avez co1îré; mais Dieu a exaucé le Roi dans le jour de fa plus grande rribulacion ; il a écouté les prie– res ard,,ncts du Clergé, les tendres vœux du peuple; il a eu piriéde l'églife. Le cid s'ell conrenré de nous faire fen– tir que la jeunelfe , la fanté , la plus grande force , les couronnes mêmes ne mettent point à couvert des accidens d~ cette vie périlfable, & qu'il n'y a rie.n de fiable en ce monde, que la fouvera1- ne volonté de celui qui fair roue ce qu'il veut dans le ciel & dans la terre. Vivez, MoNsE1GNEUR, vivez , puifque Dieu d ' • vous a ren u a ce royaume, pour erre le lien de la famille royale , & le gage d'une paix durable dans toure l'Europe. En quittant vos droits légitimes fur tant de couronnes, vous nous avez fait voir un cœur élevé au delfus de touces l~s couronnes ; & un amour pour la p~IJC qui fait b plus grande gloire des prin– ces. Vous nous montiez. votre bon godt' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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