Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

' !! 4 7 Harangue Je rre zele. Le Clergé de France n'a con– fulré fes befoins que pour vous en faire un facrifice plus parfait & plus abfolu. Prefque accablés fous le poids de nos contributions & de tanr de dettes con– rraélées depuis quinze annres • nous avons épuifé routes nos reŒources: heu– reux d'avoir pu par 1105 biens_fouremr la gloire de la religion, & ferv1r à vos ex· ploirs & à vos viltoires ! . Nous ne doutions pas que b pa11 ne nous ramenSr un temps plus heureux ; & par vos bienfaits • S1RE , norre ar· rente n'a p1s été vaine. i'vlalgré les dépen– fes excellives d'une guerre fi longue & fi opiniâtre, vous avez oublié vos pro– pres intérêts dans l'impatience de nous foulager. En nous remeuant une par– tie du don que norre alfeiHblée vous avoir offert • Votre Majellè a connu nos be foins, prévenu nos defirs, & fur– pa(['é nos efpérances. Les minillres du Seigneur touchés de cette marque écla– tante de votre confiance & de votre cllime , ont redoublé par-rout leurs ac– clamations , & les fentimens de leur refpeltueufe reconnoifiànce. Nos re– gifrres conferveront avec foin le fouve– nir précieux de votre bonté , & nous apprendrons à la pollériré, jaloufe des douceurs donr nous jouiŒons , que ja– mais prince ne commanda à des fujers fi fideles & fi dé,·oués , & que jamais fujets n'obéirent à un prince fi julle & fi bienfaifant. En effer , quel Monarque mérita corn· me Yorre Majefré l'hommage & l'a– mour des peuples qui lui font fournis. C'eü fous vorre regne auffi puiŒant que religieux, que nous voyons la fu– reur des duels, plus fatale à la France que les guerres les plus cruelles, abo– lie & prefque oubliée; la licence des mœurs & l'impiété • profcrites ou du moins forcées de fe cacher ; la jullice & les loix, écoutées avec refpelt, & fuivies avec foumillion ; les dignités ecclélialliques , & même la pourpre ro– ma~ne, fous des Rois moins pieux & moins atrenrifs , l'objet de l'ambition & de, ~a faveur, aujourd'hui le prix du mente & de la vertu ; l'autorité des évê– que5 en tant de lieux , la viél:ime des faucres ~xem_ptions & des privileges abu– fif~, retablte dans les droits que Dieu meme leur a c?nfiés ; la piété que la cour ne conno11fo1t guere , · pratiquée Monfeigntur !48 dans tous les états & honorée de vo– tre ellime & de vos bienfaits, & l'hé– réfie enfin expirante , moins par votre autorité que par vos exemples & par votre l.ele. Le ciel vous avait réfervé, SIRE• po11r détruire dans votre royaume le fchifme de ces dernieres fiecles , com– me il choifit autrefois Salomon pour bâ– tir Je temple matériel de Jérufalem : il vous deüina par une vocation perfon– nelle l'honneur immortel d'augmenter l'édifice fpirituel de l'églife, où s'unif– fent les vrais fideles. Votre Nlajeilé n'emploie pour ce grand ouvrage que le feu! recours de la charité, des bien– fair.; & de la patience. Vos édits ont aboli le faux culte , & vos bonrés dif– pofent les cœurs à la vériré. Chaque jour reviennent dans nos troupeaux ces brebis difperfées que les préjugés d'une malheureufe naiŒance avoienr féduites. Ces néophytes finceres vous regardent comme le minillre de la providence, & avouent qu'ils vous doivent leur con· verlion. Vous contribuez à leur falut, & ils fervent à votre fanétification; & pour me fervir des paroles de S. Paul , s'ils font la joie & la confolation de l'é– glife, ils font auffi votre récompenfe & votre gloire. Vos augulles prédécelfeurs auroient· ils cru , S1RE , que ce parti li lier & fi redouté dès les premiers temps de fon origine, verroit bientôt fa chi1te & fa fin dans tout ce royaume ; que ces villes fameufes , autrefois l'afyle de l'iniquité & du menfonge, & quelquefois de la rebellion , deviendraient & foumifes & catholiques; que les en fans par leur do– cilité & par leur foi. répareroient la dé– fobéilfance & l'incrédulité de Jeurs pe· res; que la croix de J. C. feroit plantée fur les ruines des temples démolis, 8c que !' églife feroit florilfante dans les lieux même où elle avoit été l'obiet d'une injulle perfécution? Telles font les bornes que Dieu a prefcrires à tou– tes les feél:es. Tels étoient fes detfeins fur vous. S1RE; & par votre piété nous approchons de ce temps fi defiré, do~r parloit autrefois S. Jérôme, quand il di· fait, que la France, l'heureufe France, inaccellible aux erreurs d'Arius & de Pélage, ignorait jufquesau nom fatal du fchifme & de l'hérélie. Que n'a point fait Votre Majetlé polll http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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