Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

s J ~ Duc Je Rhûm1. M. DCC. . ! 3 .f. qu'elleaimeroit beaucoup mieux enten- blier ou taire ce que vous avez fait, ou dre de la bouche des evêques un avis plutôt ce que Dieu a fait par vous &: falutaire , qu·un éloge flarreut; autli ne pour vous dans cette detniere guerre • lieroit-il pas à un fucce!feur du grand que la piété feule vous a fait fou tenir~ faint Remi , de flatter l'augulle fuccef- Votre repos facrifié de nouveau après feur de Clovis : non vous ne fouffrirez tant de fatigues, votre vie précieufe ex· jamais, S1RE , que ni moi ni nul autre, pofée , les efforts inouïs de tant de puif– éblouis des rayons de la majellé qui vous fances confédérées redoutables par leur environne, nous venions à oublier la nombre, par leur valeur & par leurs ri– fource de la lumiere d'où découle tout cheffes; aux malheurs de la guerre les don parfait , felon l'exprellion d'un llé•ux de la famine & de la mortalité apotre. ajourés , pour punir les crimes de l'Eu- Que vos autres fujets , que les écran- rope : voilà ce oue nous avons vu, & ce gers mêmes s'épuifent donc :1 vous don- qui nous 1frappés d'horreur & de cuinte. ner des louanges telles que vous les mé- Dans ces temps de défolation, où tout rirez, & que l'éloquence les flic do~ner étoit conllerné, vous a-t·on i•mais vu aux grands hommes du fiecle. Qu'ils ab1ttu i votre fermeté n'a-t-elle pas fait vous nomment Louis le Conquérant, le courage de vos foldats & )J confiance le Belgique, le Batavique, le Sequani- d' votre peuple ? Vous vous êtes humi· que, le Germanique; qu'ils impriment lié dev,nc Dieu comme David fous les fur l'or, fur le bronze & le marbre, les lléJ1tX de fa jullice; & perfuadé que le .célebres monumens de votre hilloice& de moyen de vaincre n' ell pas de préfumer votre gloire , pour nous, S1RE, il nous de les forces, vous avez mis route vorre convient de louer en evêques un Roi efpéra~ce dans la grace de Dieu, & le grand, mais Très - Chrétien, il nous Seigneur a exaucé le Roi dans le jour COilVient de vous nommer le pacifique, de la tribulation; le Dieu de Jacob l'a le pere de la patrie, le dellrulteur du protégé avec éclat. Dieu vous a fait fchifme & de l'héréfie, le protelteur de triompher, S1RE, des obllacles les plus la religion. Ce font là les titres que les infurmontables, de la rigueur des faifons plus grands des Empereurs chrétiens ont les plus facheufes , & des advedités qui aimés. Les annales de l'églife, monu- devoient éprouver votre conllance,ainli mens plus précieux & plus durables que que la profpéri té· a prefquc rouiours l'or & le bronze : ces anna!es facrées <'prouvé votre modération. Le Sei3neur remplies de ce que vous avez fait pour des armées vous a délivré des périls de la religion , vous affurent plus que roue la guerre; le Dieu de la paix vous a pro– ie relle des prodiges de voire vie, une curé & à vos fujets, les douceurs de la glorieufe immortalité. Les autres monu- paix. Puilliez - vous, ainfi que David , mens fe détruifent dans le cours des fie- après tant de travaux, tant de com– cles; & riennefoutienttantle caraltere bats & tant d'alarmes, jouirjufquesaux de l'immortalité, que ce qui fe fait dans dernieres bornes d'une heureufe vieil– J'églife & pour l'églife, qui feule a reçu lelfe; puilliez·vous iouir du reoos que la prome!fe d'être é:ernelle. Dieu vous a donné , & qu'il 3 voulu C'ell dans ces facrées annales qu'on donner par vous à tant de peuples; puif– verra, S1RE, fous votre regne, la fu- fiez-vous enfin, fuivant vos royales in– reur des duels étouffée, le blafpheme clinations, vous appliquer dorénavant confondu, l'irreligion profcrire, l"hé- toue entier à faire refleurir votre royau· réfie éteinte, la piété honorée, la dif- me & l'églife. · cipline eccléfiallique rétablie, l'épifco· Elle n'a garde, S1RE, de fe plaindre pat foucenu, le facerdoce & l'empire de l'épuifemenc où la derniere guerre l'a faintement unis, pour bannir l'erreur & réduite; ces contributions immenfes, né– le d-'fordre ' & pour maintenir lajullice ceaaires dans les prelîans befoins de & la v~rité. l'état, ont éré toutes volontaires par la On y vr.rra auffi des guerres & des vive affeltion de nos cœurs. Comme trio.nphes. Il en cil , dont la mémoire, nous fommes le premier ordre de votre felon le langage de l'écriture , mérite royaume par notre caratlere, nous ofons d"être confervée dans le livre des guer· dire que dans les louables effort< de tous res du Seij3neur. Qui pourra jamais 011- vos fujets , notre zele ne nous •pas Ggg http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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