Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Harangue Je Monfeigneur r Archev~quê 8 J z.' Harangue faite au Roi à Ver:fail/es le 11. de juin 1700.par monfli– gneur l'ar,hevêque duc de Rheùns, premier pair de France , pr~/ider~t de/'a.ffemhlée ginéra/e du Cierge, tenue à S. Germain en Laye en ladite année 1700. pour /'ouver– ture de ladite aj]èmh/ie. Je viens préfenter à V. M. les pro· fonds refpelts de l'Eglife de France, dont vous êtes le proteeteur ; ces facrés mi· nitlres qui m'accompagnent, font les fide· les dépolitaires des fentimens de leurs provinces; j'ai l'honneur de parler au nom de tous, puce qu'ils m'ont fair ce· lui de me mettre à leur tête; mais animé de leur même efprir , je ne puis expri– mer la joie que nous avons d'approcher en corps du plus augul~e trône que Dieu ait élevé fur la terre. Pleins d'admiration & de reconnoif– fance , pénétrés de ces fentimens vifs , tendres & refpeetueux, qu'Eufebe re– marqua dans les évêques atfemb!és en préfence du grand Confiantin, nous ap– portons aux pieds de V. M. les homnll– ges & les vœux de nos églifes , & il nous femble voir fur votre vifage la douceur majellueufe de ce premier Em– pereur chrétien , qui infpiroit en même temps la vénération & la confiance. Nous laitfons à d'autres, SrRE , le foin glorieux, mais difficile de vous re· tracer.routes les merveilles de votre regne; ces guerres foutenues contre tant d'en· nemis, en tant de lieux, avec tant de fuccès; la tranquillité de nos provinces pendant le tumulte & b défolation des <'rats voifins ; vos confeils toujours éclairés par les feules lu:nieres de votre fageffe; la paix accordée en dernier lieu avec une gloire fi pu~e & même offerte :au milieu de vos vietoircs ; un regne enfin remph de bonheur & de gloire fera célébré en toutes langues & pa; toute forte de rnonumens ; & on fe fl.1r– tera bien moir~s de l'efpérance d'immor– tihfer vos aébons par h durée des plus e:i:cellens ouvrages , que d'immortalifer ces ouvrages par la grandeur de vos allions. Perfonne n'ell plus fenfibleque nous à votre gloire, ni plus touché de vos vertus; mais la religion qui nous intérdfe plus à. ce qtii vous regarde, que les plus fournis & les plus affeltionnés de vos ru jets, nous infpire aulli des fentimens plus élevés de ce qui fait la véritable gloire de Votre l\1ajefié. Ces Empereurs chrétiens dont on ad· mire tant la profpérité, difoit S. Auguf– rin, nous ne les appelions pas heureux pour avoir été au comble de la fortune ; ce n'ell pas pour avoir régné long temps &avec éclat, pour avoir pu lailfer à une maifon floritfante la fuccefiion paifib!ede leurs conquêtes & de leurs couronnes , pour avoir mis le bon ordre, la fureté & l'abondance au· dedans de leurs états, ou pour avoir réprimé au-dehors des enne· mis dangereux; ce n' eft pas pour tous ces avantages temporels que des Empereurs chrétiens doivent être efiimés heureux par des chrétiens; ce font-là de ces biens fragiles que Dieu a quelquefois accordés à des princes même idolâtres. Nouselli– mons, pourfuir ce grand Saint, les Rois véritablement grands & heureux, quand ils rcgnent avec jullice; nous les admi· rons, quand au mi!ieu des honneurs qu'on leur doit & qu'on leur rend, ils fe fou– vicnnent qu'ils font hommes , quand ils craignent Dieu , & qu'ils le font crain· dre ; lorfqu'en un mot ils font pour Dieu, qui les fait régner, ce qu'il n'y a que les Rois qui puitfent faire: voilà les biens folides, voilà cette gloire pure & (ublime que Dieu ne donne qu'aux prin· ces, qui font felon fon cœur. Quelle fat;sfaélion pour nous, S1RE, de reconnoître dans cet admirable portrait de la main du grand Augullin , les rraits & les caralteres de Yorre Ma· jellé. Qu'y a-t-il en effet de plus con· folanr fur la terre que d'y obéir à un Roi, que la fouveraine ptll!fJnce n'é– leve pas tant au·detfus des hommes , que fa piété l'abaitfe devant Dieu,_& le fair defcendre d1ns tous les beforns de fes (ujers. A Dieu ne plaife que Je cherche de donner à Votre Ma1eilé de vaines louanges ; elle retfemble ~ar tant d'endroits à !'Empereur Thc~­ dofe, que je crois pouvoir prendre la h· bené de lui dire , après faint Ambro.•fe • quelle http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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