Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Sl . E1,tque de Nevers. penferoit a ce coup avoir atteint le but , Ja récompenfe & la perfeélion de fes la– beurs , s'il plaifoit à Sa ~lajeflé recevoir de bonne part les r~montrances que fon humble fujet & ferviteur avoit pro· pofé lui faire , pour lui témoigner les caufes pour lefquelles cette compa– gnie , & toue l'état eccléliallique en général de fon royaume , a grand ar– gument & occalion de fe douloir & complaindre. En premier lieu·, regrette infiniment ladite compagnie , que durant l'efpacc de tix mois qu'elle a travaillé à cher– cher tous les moyens· i elle potlibles pour donner contentement à Sa Ma– )eflé , & pour fe départir contente d'i– celle, elle n'a pu toutefois parvenir à cela, étant la néceflité de fes affaires li grande , Qu'elle fembloit la contrain– dre à vouloir prendre de fon autorité fur le Clergé la fomme par lui deman– dée. Aux9uelles nécefiitc & autorité , la nécetlite du Clergé étant oppofée , fe trouvera trop pui(fante pour les com– battre : ainli qu'il fut repondu ancien– nement à Themillocles , & comme fut contraint de répondre le Roi de Syrie, au quatrieme livre de! Rois à la pau– vre femme qui le fupplioit de la fecou– rir en 1011 extrême néceffiré; d'où veux– tu, dit-il , que je te fauve, du grenier · ou de la cave , comme s'il vouloir dire, je fuis en la même néceflité que toi , & t:n état de mourir de faim miférable– ment comme toi. La feconde caufe de la douleur de l'Eglife Gallicane , procede du regret que les gens de bien auroient en leur cœur, de voir que leurs ennemis pren– dront par li occalion de fe réjouir, & blafphêmer contre l'honneur de Dieu , & innocence de fon égli fe , laquelle ils diront être enriérement oubliée de fa divine bonté , & fe glorifieront de fa voir prochaine de fa ruine , nous ca– lomniant du refus que juftement nous faifons d'accorder ce que Votre Maje!lé demande, & prendront cela pour un ar– gument de défobéi!Tance : mais & l'hon– nête offre de douz;e cents mille livres qu'ils vous ont faite par leur derniere requête, pour le temps & aux condi– tions portées par icelle , qui excede leurs moyens & pouvoirs, & la fidélité dont l'églife a ufé ci-devant, & l'obéif– farice qu'elle a toujouis portée à fes M. D. LXXIX. Rois, feront affei. fufll(antes pour ré– pondre à telles calomnies , èfquelles il fera impoflible à Vorce ~.·!ajellé d ajourer foi, quand elle conlidérera les grands l~ notables fecours que les eccléfia!li– ques ont fait depuis vingt ans en çà , [>DUr guannr & conferl'er leurs jeunes Princes & Hois, de ne tomber entre les mains de leurs ennem:s , à la furie def– quels leur tendre jeunelîe ne permct– toit qu'ils eu!Tent pu réfiller fans le fe– cours defdits eccléfia!liques , lefquels ont bien montré que la confervation de la vie & de la couronne de leurs Hais , leur étoit pllls chere que tous les biens quïls pouvaient po!Téder , les ayant fi libéralement & volontairement expo– fés en toutes les néceflirés qui fe font préfentées ; aimant mieux encore à. préfent, fuivant l'Jvis de faint Chry– foflôme , être dépouillés de leur robe, a\'ec le bon patriarche Jofeph , que de violer tant foit peu leur réputation , & de faire brêche à l'intégrite de leur con– fcience. A quoi non feulement leur pro– feflion les oblige, mais aufii le naturel in!linél des François les incline , étant très-véritable ce qui ell écrit dans Paul Emile , que les pierres s"élel'eroient plu– tôt que d'endurer l'oppreflion , ou de permettre la rebellion des François contre leurs Rois & princes naturels. Quant à ce qu'on objeéle , que la compagni'e ne doit prendre fi grand fondement au défaut de leurs pouvoirs , attendu que par les offres précédentes , Sa Majefté a entendu que la compa– gnie les avoir excédés , a répondu ledit fieur éYêque de Nevers , que par les offres précédentes on avoit toujours eu efpérance de faire refcinder & ca!Ter lefdits prétendus contrats , tant par l'hôtel-de-ville de Paris , qu'autres particuliers contre le Clergé ; pour à quoi ladite compagnie s'était ctendue plus que de fon pouvoir , en efpérance de faire agréer fa négociation aux dio– cefes & provinces ; mais étant fru!lrés enriérement de cette expeélation , elle ne peut entrer en plus grande offre ; & davantage, par la teneur de plutiet1rs 1 • 1 • ' precauuons , eto1t notamment porte que les députés de chacune pr0vinc; fe conformeroient au commun juge– ment de toute l'affemblée , laquelle d'un commun & général confentement a trouvé ne pouvoir pa!Ter outre faas fe D ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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