Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

8,, Harangue de M. !'Evêque de Nifmes à la Reine d'Angleterre. !f21t faire injure à une nation à qui de tou- dinaire que foiblement, le fait acquitter res les qual;rés que l'on peur defirer avec plaifir d'un devoir qu'il vous rend dans les nations les plus célebres, il ne avec jul!ice. / manque que la connoilÎlnce de la vraie Que ne devons-nous pas, minifires d11 religion. Seigneur que nous Commes, à une Reine Qu'ont· ils jamais éprouvé de vous que fa nailÎance, Con efprit , Ces verrus que des bootés , & que leur préparez- & fi je l'ofe dire, (es malheurs mrme; vo,us , S1RE, à votre heureux, retour rende~t vé~érabl~ à toutel:églife, &. qui qu une plus grande profufio~, qu un plus fidele a lalo1 de D1eumalgrelestentat•ons v.itle épanchement de ces mêmes bontés du fie.ci.e les pics t?uchantes, à Cu faire :l qui doi\•"nt faire il félicité de vos ro- fa religion un facr1fice de fa grandeur. y au mes. Oui, St RE, nous les verrions l\1ais, MADAME, en renonçant :l cec ici baifer vos mains facrécs, & vcrfer éclat ~ont l'~rgueil du ".'onde Ce 11..tte, aux pieds de V. l\l. des Lumes de )Dl<! vous n avez rJen perdu ae votre gloire, de l'avoir, s'il faut ainfi parler , com- votre foi ne brille pas moins que vos cou· me recouvrée oprès l'avoir perdue par ronnes ; rien ne fait mieux connoitre le une malheureure faralité , s'ils étoient droit que vous avez de les porter, que le aujourd'hui les maîtres d'eux mêmes , courage que vous avez eu de les abandon– s' il leur étoit aullî libre de difpofer de ner pour J. C. cette erpece de nouvea11 Jeurs aétions. que de leurs volontés & zele qui ne peut tomber que dans un de leurs cœurs. cœur aullî grand & aullî pieux que le ·Et avec quelle admirotion mêlée de vôtre , vous fait autant d'admirateurs -tendreffe, ferions· nous les fpeétateurs qu'il y a dans le ro_yaume de Dieu de vé– de la bonté & de la clémence avec la- ritables fideles. Par·tout où regne la quelle vous oublieriez. toutes les fautes piété , vous régnez indépendamment de dont ils fe reconnoîtroient coupables , la fortune ; & il n'y a point de cœurs encore qu'ils ne les ayent commifes que chrétiens où la jufiire & la religion ne mtlgré eur. vous éleven: un trône invifible, inaccef- Pui!lions·nous être bientôt témoins lible aux ufurpateurs. d'un fpeélacle fi tendre& fi illulhe: au Aullî leciela·t-il verfédans votreame moins , S1RE, pouvons· nous affurer V. ces bénédiélions de douceur qui font les M. que le Clergé de France ne ceffc fources ou les récompenfes de la vertu; point de demand.:r au ciel une faveur fi ce goiît de la parole de Dieu & de res lignalée, & qu'il en fait un des princi- vérités évangéliques, cette profonde vé– paux objets de Ces vœux. li ne lui re!le nération de Ces myfieres, cette refpec– qu'à fupplier très-humblement V. M. de t~eure déférence à fes ordres , quelques lui continuer l'honneur de fa bienveil- rigoureux qu'ilspuiffent être; cette droi– lance, & d'être bien perfuadée de fon ture qui vous porte noturellement au profond refpeél:. bien , & ne vous laifiè jamais fortir des voies de la vérité & de la jufiice ; cette bonté qui vous fait pardonner aux uns , Harangue faite à la Reine d'Angle– terre par monfeigneur l'évêque de l.Vifmes le 6.juin 1695. MADAME, . Le,Cl~r~é de France fe préfente au– Jourd hui a V. M. avec tous les fenti– mens que le refpeél: , l'admiration & la religion lui donnent pour elle; l'honneur qu'il a d'être affembié prefquc fous vos ye~x , & de voir de près les grandes qua– lites que la renommée n'apprend d'or- compatir aux autres , utile à plufieurs, honnête & charitable à tous; ces retrai– tes , où loin du bruit & du commr.rce du monde vous tirez du fond d'une folide dévotion & d'une tranquille confciencc vos confolations fecretes. Delà vient, MADAME, que vous n'a· vez. éu{ ni t:blouie par la gloire , ni abattue par l'adve1fité. Vous avez fép~ré dans une élévJtion fuprême ce qu'il y a de la ~randeurde Dieu, d'avec ce que la vanite des hommes y mêle ; vous ave't difcerné dons les aAliél:ions , parmi ce qu'elles ont de trille , ce Qu'elles ont de faluraire , & dans ces états diffôrens , · toujours égale à vous-même, vous avc;i:; http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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