Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

! 1 'f 11ar4ng!e de M. f Ev2que de lie par nos racrilices , pour obtenir que le Dieu des armées continue de rendre les YÔtres toujours viétorieufes , qu'il com– batte pour vous comme vous combat– tez pour lui,_,qu'il daigne couronner par une folidepa1xcette guerre où la religion a tant de part , & que vous foutene:r. bien plus pour Con intérêt que pour le vôtre; qu'enfin il plaife au pere des mi– féricordes, au Dieu de toute confolation de répandre fur votre perfonnc facrée la plénitude de fes bénédiltions , & de rendre la vie de V. M. cette vie fi nécef– faire à l'éut & fi précieufe à J'églife , cette vie li digne de l'immortalité , de la rendre auffi longue qu'elle etl glo- • r veu.e. Harangue faiJe au Roi d'Angleterre, - par mo11feigneur !'évêque de Soif– fons le 6.juin IOflf· Le Clergé de France vient vous offrir aujourd'hwi fes refpetls, & vous affurer pu ma bouche de l'admiration qu'il a co11r;ue pour unt de vertus chrétiennes qui éclatent en V. M. & certes, Suu, on peut dire en quelque forte, q~'il n'ap– partient point à des minitlres des autels de louer en vous d'autres vertus que cel– les-ci , quelques grandes & quelques éclatantes que foienr d'ailleurs toutes celles qui vous accompagnent. Que les gens du fiecle admirent en V. M. cette intrépidité dans les plus grands périls de la guerre, qui lui a ac– quis dès (es plus tendres années une ré– putation fi dillinguéedans route l'Europe. La France en a été autrefois le témoin , elle en a été étonnée , elle qui ·en ce genre ell fi feconde en prodiges. Qu'ils parlent de cette haute magnani– mité qui vous foutienr fi également dans l'une & dans l'autre fortune. Qu'ils louent cette bonté fi admira– ble qui vous rend toujours pr2t à ou– blier les crimes de vos fujets, fi l'on doit donner le nom de crimes i des er– reurs, qui ne peuvent avoir été dans une nation fi noble que l'çffet d'une féduc- 1ion artilicieufe. Soiffon! au Roi d'Angleterre. 81 li Enfin, S1RE, qu'ils mêlent dans votre ~~oge tou~ ce qui peut tracer à nos yeux ! image d un grand prince, r.ous les en avouerons avec joie • nous leur donne– rons des applaudiffemens. Cependant dépofitaires des facrées vérites de l'évangile, nous ne louerons en V. M. que ce qui peut avoir rapport à. la religion fainte que nous proftffons ; & fi nous l'ofons dire, nous oublierons un grand Roi pour ne nous fouvcnir que d'un chrétien d'une fidélité fi entiere & fi célebre. Ce n'en point, S1RE, à l'occafion de l'état préfenr où fe trouve V. 1\1. ni du prétexte de religion que vos ennemis peuvent avoir pris pour vous nuire , & qu'animé de l'efprir de Dieu vous ave:r. fi généreufemenr méprifé, que nous par– lons de la forte; Je ciel qui peut feu! récompenfer un œuvre fi héroïque , en réferve la louange à lui feu! dans la bien– heureufe érernité. Notre deffein , S 1 RE, etl uniquement d'admirer aujourd'hui ce1te piété fin– cere que nous voyons reluire en toutes vos aél:ions, ce refpelt fi édifiJnt que vous témoignez en routes ocra fions pour les facrés myllcres de notre religion fain– te, ce goLÎt fi chrétien que V. 1\1. nous fait voir pour nos augufies cérémonies, - fon exatle alliduité aux divins ferviccs; & ce qui etl plus effentiel , nous vou– lons, s'il fe peut, faire connaître à rou– te la terre la délicateffe de Voire .l\1a– jellé fur la pratique des vertus chrétien– nes, les ingénieux raffinemens, fi l'on ofc fe fervir de ces termes dans une ma– tiere fi fainte & fi folide, avec lefquels elle les cultive mutes. Heureufes , S 1 R E, les ames rhré– tiennes qui contemplent Votre .l\1a– jetlé, & qui trouvent à la fois dans fes exemples , & des inftrultions & un modele. Nous ofons le prévoir , S 1 R ~, le ciel ceffera bientôt d'éprouver une venu fi parfaite , & s'il a permis pour un remps par un confeil fecret de fa providence , qu'il nous etl impollible de pénétrer , que l'Angleterre ait éte furprife, il va bientôt la ramener , que dis-je, il l'a déji ramenée aux pieds de fon cher Prince. Car fauroit-on douter que les cœurs des Anglois ne foienc véritablement acquis à Votre .l\laje!16, fi l'on ne vcu.t fff http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence