Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

s[ Remontrance de MonfieurArnaud Sorhin; juges de tenirla main, que fans fraude foie exécuté & inviolablement obfervé tout ce qui aura été par lefd. conciles ordonné & Jbtué pour l'honneur d~ Dieu, défenfe de l'églife , réformJtion des mœurs , confu– lion des abus & repos de verre état. Vous fupplions que remettant les élec– tions des églifes & monal1eres en ufage , quittiez ces nominations , qui ne vous font linon à la grande charge de verre confcience , & occalion aux importuns de forcer vos fai111es intentions , pour empêcher les dignes promotions qui doivent être faites aux églifes. Nous vous fupplions qu'ayant égatd à notre humble fupplication qui vous fera préfentée par ecrit, vous preniez J'é~life avec fes minifires en votre plus fpeciale proteélion , les confervant en leur entier avec leurs biens , droits franchifes & immunités. Cela faifant SIRE, votre royaume recouvrera fa pre– miere fplendeur, la paix du Ciel vous fera donnée, Dieu fe rendant propice à vous & à vos fujets, votre mémoire fera im– mortelle, car elle fera connue de Dieu & des hommes: Dieu vous donnera lignée , laquelle perféverant en bonne vie & fainte converfation , lui fera acceptable & à tous les habitans de la terre; & enfin par fa miféricorde rapporterez une troilieme couronne plus honorable, précieufe & affurée : que les deux qui maintenant €nvironn~nt votre chef., auquel par vœux tres-ardens fouhairons , & par prieres très-infiantes à Dieu, deman– dons tome profpérité. Extrait du procès verhal de !' af– femhlr!e de Melun, 157!). Du fepriemc décembre à huit heures du marin. L E Roi ayam fait entendre d ladite com– pagnie, commt par .:i-devant plujieu.rs fois, L'ajfec1ion qu•it partait à l'état tcclé– Jiaftique , & comme il dejirDÙ de vivre & mourir en la religion catholique , & de fi confirver leti1re de Tris-Chrétien q1t'il avait rtfU de Jés prédéceffeurs , dit : Que pour cette derr.ure fvis il vou!oit que ladite fom- 111e de qu..icorr.e ce.'?t.r mille livres fût impo– Jé.c far le Clergé; & puifque la compagnie s cx ..·u.fo1t qu,! lc :u.rs pou.vozrs ;ze permettoicrlt 9~' i!s pa./fa.f{ent Ji avant , qu'il prioit tous les fieurs députés , que fe retirant en leur$· dioccfès & provincts , jls fijfem entendre au:i: autres eccléfiafliquts cette fienne volonté : qu: il s>a/fu.roit que le Clergé ne dilfireroit à mettre en exécution, quand ifs n'au.roient autre raifon que le dt1Joir qui leur commande d'obéir à leur Roi , {J la priere qui leur en a. faite. Et où ledit Clergé n'y voudroit confen– eir, il feroit contraint de faire lever ladite femme de quator{e cents mille liv. fur jce/ui. par les plus doux & gracieux moyens, toute– fois, dont elle Je pourroit avi.fer. Ayant die plujieurs autres propos, afin de perfaaderlad. compagnie d'agréer fad. demande, quj ci-de– vant avuit été plujieurs fois réicirée par Sa.– dite Majejlé , laquelle ayant fini , le fei– gneur archevêque de Lyon la pria'de vouloir avec telle bénignité éJ attention qu'il a11oit f•ûtjufqu'ici écouter le Jieur évêque de Ne– vers , qui avoit chargé de la part de la com~ pagnie de lui parler. Et fur ce ledit lieur évêque de Nevers ; commença fon difcours, par l'opinion que l'atTemblée avoir que S. M. lui ayant fait cet honneur del'écouter tant de fois patiemment, prendroitde bonne part les humbles remontrances qu'il étoit chargé de lui faire, au nom de ladite compagnie. Auffi efi-il certain , difoir-il , que les an– ciens profanes voolant obtenir quel– qu'une des charités ou graces de leur Apollon , fe fervoient de leur l\1ercure. Que li, comme dit Tertullien , la na· cure prêche avant la prophétie, & les Rois font la vive image de Dieu , ils ont el1imé bien franc de fe fervir des ' memes moyens pour trouver grace en- vers leurs princes ; & de cet office ont fervi Moyfe & Aaron envers Dien & fon peuple ;Samuël,envers Dieu & Saiil; & le prophete Nathan , entre Dieu & David. Saint Ambroifc , faine Remy • & plulieurs autres faines perfonnages à. l'endroir des Rois qui étoient de leur temps; defquels les uns ayant bien pris les fainres remontrances qui leur éroient faites par la bouche d'iceux, s'en font heureufement trouvés : comme au con– traire ceux qui n'en ont voulu faire leur profit , ains les ont rejettées & mépri– fées, s'en font très-mal trouvés , & ont leurs aébons été fuivies d'un rrès-mifé– rable fuccès ; que li jamais ces propos avoient éré trouvés agréables à Sadite Majel1é, laquelle par l'efpace de treize ou quarorr.e ans lui avoir fait cet hon– n~ur de J'cicouter & de s'en fervir, il http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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