Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

799 Jlarangue de MejJire Colhert, Archev/que de Carthage ·100: temps avant votre nailfance heureure; & le mérite du vainqueur adoucit en avec vous elle commença de revivre, avec quelque rorce le malheur des vaincus. vous elle monta rur le trône ; nous Ce n'ell pas à nous , S 1 RE, à parler comptons les années de fon accroitre- des progrès étonnans de vos armes triom– ment par les années de votre reg~e; & ~~antes: nous ne devo.ns pas conf?ndre c'etl fous le plus lloritrant empire du 1 eclat dune valeur qui n ell que 1 objet monde que nous la voyons aujourd'hui de l'admiration des hommes·' avec ces plus lloritrante que jamais. œ~1vresfamc~s qu~ font en etl11!'e devant Si elle fe fouvienc encore de fes trou- Dieu. Le Cierge, S 1 RE , s attachera bles & de fes malheurs palfés, ce n'e~l fur-toue à loue~ en vo~s ~e~te piété, q~i plus que pour mieux gouter le parfait touJours attenuve aux interets de la rcl1- bonheur dont vous la faites jouir; elle gion, n'omet rien de ce qui peut êuc ell fans agitation & fans crainte à l'om- nécelfaire pour la relever dans les lieux bre de votre autorité; elle cil même, où elle ell abattue, pour l'étendre au– fi j'ofe ainfi dire, fans defirs, puifque delà des mers, dans les lieux où elle ell votre zele ne lui !aitre pas le temps d'en inconnue, pour la faire triompher dans former, & que votre bonté va fi fouvent l'un & l'autre monde. au·deli de fes fouhaits. Mais, que dis· je? l'églife ne doit-elle Ce zele ardent pour la foi, cette bon- pas elle-même confacrer des vidoires • té paternelledJnscous les befoins dcl'é· que vous avez fi heureufementfaicfervic glife, qualités fi rares dans les princes , à la propagation de b foi & à l"excinébon font, S 1 RE, le véritable fujet de nos de l'héréfie? Il remble que vous n'ayez éloges. combattu & triomphé que pour Dieu, Nous laitrons à vos autres fujecs atrez & le fruit que vous cirez de la paix• • d'autres venus à admirer en vous. Les nous fait atrcz connoÎtre quel écoic le uns vous repréfencerontcomme un Mo- principal but de vos vidoires; c'ell par nlrque bienfaifanc, libéral, magnifique, ces vidoires que vous avez établi ceue fidele dlns fes promelfes, ferme & in lie- redoutable puilTance, qui tenant défor• xible contte coute rorce d'injullice, droit mais vos voilins en bride, Ôte aux hé· & équiuble, jurques à prononcer con- rétiques de votre royaume, & l'audace tre fes propres intérêts, véritablement de re revolter, & l'efpoir de fe mainte· maître de fes peuples, & plus maître en- nir par de fédicieux commerces avec les core de lui· même. ennemis de l'état. Les autres vous refpelteront comme Si c'ellt été la feule ambition qui vous un Roi toujours fage & toujours vido- ealt armé, jufqu'où n'auriez vous point rieux, dnnt les impénétrables detreins écendu vocre empire ? Vous vous font plucôc exécutés que connus; qui ne êtes hâté de finir la guerre , lorfquc regne 1-'•s feulement fur fes fujets par fon vous en pouviez tirer de plus grands autorité fouveraine, mais fur fon confeil avantages; ne fait-on pas que ce n'a. par la fupériorité de fon génie, mais fur été que par l'emprelf~ment que vous les cours de res voifins par la pénétra- aviez de donner tous vos foins au pro· tion de fon erprit, & par la fagelfe donc grès de la religion ? La converlion de il fait inllruire fes minillres; qui pouvant tant d'ames engagées dans l'erreur, tout par lui-même fait fe palfer des plus vous a p>ru la plus belle de coutes les grands hommes, & fans eux réfoudre, conquêtes, & le triomphe le plus digne entreprendre, exécuter, qui donne la d'un Roi Très-Chrétien. loi fur la mer, aufli-bicn que fur Il rerre, Mais quelle que foie votre puilfance i ~ui lance quand il lui plaît la foudre elle avoir encore befoin du recours de Jufques fur les bords de l'Afrique, qui votre bonté; c'eft en gagnant le cœur fait à fon gré humilier les nations fu- des hérétiques, que vous dompte:d'obr– perbes, & réduire des Souverains à ve11ir tination de leur efprit; c'elt par vos aux pieds de fon trône recnnnoître fon bienfaits que vous combattez leur en· pouvoir, & implorer fa clémence. durcilfement, & ils ne feroient peut- Vos ennemis mêmes, S1RE, ne peu- être jamais rentrés dans le fein de l'é· v~nc ..s"cmpêcher de louer vos allions glife par une autre voie, que par le hero1~ues '.ils font contraints d'avouer, "chemin femé de fleurs que vous leur que ncn n cfl: cap;ible de vous réJiiler • avez. ouven, Auffi http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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