Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

. 5 9 f Yar,1ngue Je Meffir'e gli(e de France opprelfée, & d~ !'.avoir rendue l'ad1111ra11on des autres eglifes , d'être le reiburareur de la foi, l'exter– miniteur de l'héréfie, ce font des titres folides, des titres immortels, qui non feulement perceront l'épaitfeur de tous les temps , mais qui fubfilleront encore quand il n'y aura plus de temps. Quelle gloire pour Vous , Srn.E , quelle fatisfaltion pou.r nous, que ces loulnges vous (oient uniquement propres & particulieres? Qu 'on remonte ju(qu'au dernier liecle, que 1' on conlidere les pei– nes que les proteftans ont données , les places de fureté qu'ils ont tanr de fois demandées les armes i la main , & fi fouvenr obtenues ; combien de fois ils ont oublié qu'ils étoienr (ujets; com– bien de fois ils ont tenté de faire un au– tre érat dans le royaume; combien d'é– dits de pacification aulli-tôr enfreints que publiés , d'amniflies violées par de nouvelles rebellions ; trouvera - t- on quelque autre Hoi , qui non feulement ait mis la religion c2tholique dans un état li triomphant, qu'il ne lui refte plus qu'un l~ger fouvenir de tous ces défor– dres, mais qui même l'ait délivrée de la crainte de revoir jamais des atten– tats fi funeftes, & des temps fi dép!o– rdb les. Pardonnez à ma témérité , Sm.E, fi j'oie ici rappeller les noms, & faire re– vivre la mémoire de vos prédécetfeurs, qui tout viélorieux & tout invincibles qu'ils ont éré, ont pourtant vu leurs loix prefque toujours inutiles, leurs armes pre(que toujours impuitfantes , pour étouffer & pour abattre ce monftre de l'hérélie. S'ils revenaient aujourd'hui fur la terre (j'entends dans la condition hu– maine, fu(ceptibles de paffions & de foi– bleffes) ou el fent:ment leur vi~ndroit-il? Seroir ce de joie? de trouver un change– ment li heureux :';.Ji furprenant? Seroic– ce de jaloufie' de voir que vous (eu! en fi peu de temps avez pre(que achevé , ce au: rous en(emblc ils avoient li peu •vancé dJns l'efpace de tant d'années; que diroicnt· i!s de ce génie Ji pénétrant fi b ' . • ca;ia 1e Je trouver des mo1·ens tan- tôt doux, t:tntê>t forts, tol1jc;urs i~lles, d'augmer.rer l'empire de Je(us-Chrift : avec quelle Lu;sfaél:ion verroienr - ils cette prétendue religion ( oue fous leur. regne on appelloit la religion des gfpnts fores • donc une partie des plus D11niel t!e Cofn11e ; 79~ puilfans de l'état, des plus beaux génies de la cour éraient pour ainli dire idolâ– tres) méprifée maintenant, abattue, Be réduite i (e voir déformais abandonnée de routes les per(onnes raifonnablcs, & tout cela fans violence , fans armes , & bien moins encore par la force de vos édits que plr votre piété exemplaire ; avec quelle douleur fe fouviendroient· ils de leur autorité li traverfêe, li difpu– tée , li interrompue , fu;ette i tant de révolutions? Avec quel étonnement re– garderaient-ils la vôrre fi pleine , fi af!. fermie ? Quelle différence ne trouve– roient-ils point entre le trouble affreux: où ils vivoient, & le glorieux repos dont vous jouitfez, & dont vous faites jouir I' égli~e- ma1s comme li ce n'étoit pas airez pour vous d'avoir umené dans le fein de l'églife tant de millions d'ames éga· rées, qui vivoienc fous vorre empire • vous avez encore voulu conquérir de nou· velles provinces pour y rétablir les pré– lats , le culte, & les autels. La Hollan– de & !'Allemagne n'ont Cervi de rhéâcre à vos viltoires que pour y faire triom· pher Jefus-Chrill. Que ne doic on pas encore attendre; l'Angleterre ell fur le point d'offrir à Votre Majeflé une des plus glorieufes occalions qu'elle puitfc delirer ; le plus triomphant , le plus hardi , le J'lus grand de tous les Monar– ques de l'Univers (avant que le ciel elle donné Yorre Majefié à la terre) fou· haitoit pour comble de bonheur de ren– contrer une fois en fa vie un péril digne de lui; le Roi d'Angleterre, par le be– foin qu'il aura du (ecours, & de l'appui de vos armes pour fe maintenir dans la religion catholique, vous fera bientôt trouver le moyen de donner une protec· tian digne de vous. • Ces efprits inquiets & féditieux , qui ces dernieres an.,ées , dans le Dau– phiné , dans le Vivarais , d'ns les Se· vennes , s'étoienr li follement figuré que !es temps étoient prêrs de changer en leur faveur , qui ddns leurs pro1ers imaginaires avoient conçu quelque ef– pérance d'un fecours érranger , vous ont couté trop peu de peine , & t~op peu de temps à chiirier pour mériter qu'on s'en (ouvienne: ils vous ont pour• tant acquis trop de gloire à leur par• donner pour devoir êcre oubliés , l_e falut que vous leur avez procuré, a hit http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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