Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

,s, - - & Coadjuuur d'Arles. M. DC. t~X~~ 19~ & de les faire exécuter dans leur rctrori, mais. même dies fe to1irnent en quelque mamere contre nous, & ne fervent prefque plus que de piege à b juftièe ecclé!toll.ique, pJrce gue vouhnt jugér fur la foi de ces regles , elle s'expofe tous les jours à il honte de voir caffer fes jui;emens. dent nrement l vivre en paix fous une même (io1nination. lvfais, S 1 n. E , après avoir fait triom– . pher fi heureufemen: l'églife de fes en– .nemis déclarés, il refte encore à la réta– blir dans rous fes droits, en arrêtant le cours des entreprifes, que quelques-uns de vos p1rlemens font tous les jours fur nacre divin miniflere. L'autorité eccléfi,flique & l'autorité féculiere font tomes deux des écoule· mens de la puifi"Jnce fouveraine de Dieu; ce font deux filles d'une même mcre, qui doivent toujours s'entr'aider, & non pas fe détruire, ni s'enrichir des dépouilles l'une de l'autre; cependant, S1RE, vous avez des magithats, qui moins zélés pour les r~gl~s de la hiérar– chie que Je premier parlement de votre royaume, entreprennent cous les jours de juger de nos plus fainces cérémonies: les cenfures de l'églife ne font pour eux que de fimples formalités, & cette au– torité, pour laquelle les Théodofes & les Charlemagnes one eu des égards fi religieux, n'ell plus auiourd'hui, par rapport i ce qu'elle étoit autrefois , qu'un fantôme pour ainfi dire, & une ombre de jurifdill:ion. Quel défordrene cau(e pas cettemul– tirude d'appels comme d'abus, dont les juges fi'culiers abufent eux·même! , pour avilir une jurifdiltion qu'ils de– v~oient refpelter 1 Il efl certain que pref– que toujours ces chicanes arrificieufes ouvrent la porte du libertinage aux mauvais eccléfiatliques, & leur donnent le moyen de fe fouflraire à l'obéilTance qu'ils doivent à leurs légitimes fupé– ·rieurs ; n~anmoins , S 1RE, noL1s ne vous demandons pos de fupprimer en– riérement ces appellations : nous vous fupplions feulement de les renfermer dans les bornes de la jullice, afin qu'el– les fervent à autorifer les loix de l'églife, & non pos à les violer. Vorre 1'1ajdlé a déjà' commencé de remédier à ces maux , par plufieurs dé– clarations qu'elle a eu la bonté de nous 'accorder, & que nous regardons comme des oracles de ra prudence' & des mo– numens de fa pit'té; mais, S 11\ E, ofe– rons-nous le dire i Votre l\.1ajetlé, toU· res ces décbrarions fi avantaseufes à l'églife, non feulement lui de.viennent !nutiles, par la difficulté que font plu– .lieurs de vos parlemens de les vérifier Nous avons lieu d'efpérer que Votre Jl,bjellé , cou;ours occupée du defir de la réformation générale de fon état, ile fouffrira plus la continuation de ces dé– fordres: mais; S1RE , s'il efl nécelfaii;e pour votre gloire & pour le bien de l'églifc, que vous vous appliquiez à ré– primer les entreprifes que l'on fait con– tre l'OUS, dans la difpenforion de la juf– tice: il et! encore plus important que Votre Mojellé nous aide de fon autori– té à travailler utilement à la réformation des mœurs. Pour cet effet , S l I\ E , permettez aux évêques de vocre royaume. de ~·af­ fembler dans des conciles provinciaux• pour rétablir la difcipline eccléfiaftique. de laquelle dépendent abfolument & notre fantblication & celle de vos peu– ples. Si ces fainres afl"emblées ont éré éca.– blies , même dans ces temps fortunés, dans lefquels le caraltere épifcopal ren– fermoit la plénitude de la fcience né– celTaire pour la conduite des ames, à. plus forte raifon devons-nous les fou– haiter aujourd'hui, pour y pouvoir ac– quérir parfaitement cette fcience du fa. lut ; c'ell-li que la fermeté des uns fou. tient la foiblefl"e des autres , que la fer– veur des plus pieux ranime les tiedes que Il modération des plus fages tempe~e la chaleur d'un zele indifcret; en un mot• c'eft-Ll que l'efprit de Dieu triomphe de toutes les miferes de l'homme; rien ne s'y fair 11:ir ignorlnce ou par caprice; tout fe pofc au poids du fanltuaire; tout fe concerte felon les maximes de b pru– dence chrétienne, tout fe traire avecu!l efprit d'union & de paix ; enfin tout re décide par les lumieres de la foi, fuivant les regles de la charité , & dons la feule vue de la gloire de Dieu, & d'une fain– te uniformité de difripline. Er quel temps peut· on-jamais trouver plus favorable , pour faire revenir cc fiecle.d'or de ~'ancienne rglife' que fous !11' prince pu11fanr, éclairé, religieux; qui peut contribuer fi efficacement i Dddij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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