Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

· 7 l 7 Remontrance de M. de Crigna11 ~ Arch. t!é Clcrudiopolis; 788· Les remerciemens, S1RE, prennent Nous commençons déjà, S 11\E, à clone aujourd'hui la place des remomran· gourer les fruits de ces remps 'heureux, ces,& cette trille liberté que nous avions par la publication de ces nouvelux édits, autrefois de nous plaindre, devient une qu'on peut dire avoir éré diétés par l'ef• .iouce nécellicé de louer notre bienfaic- prir de Dieu; les uns excluent les héré· teur. tiques des emplois, qui pouvoienr flatter Nous nous voyons même réduits à leur ambition , & les difpofent par la cet heureux fcrupule, de n'o!er prefque privation de vos graces, à fe rendre fi. vous faire des demlndes , de peur de deles à celles que Dieu leur préfente, clonner des bornes 1ux grandes vues de pour les lppeller à la véritable religion; .V. M. pour la proi"~érité de l'églife. les autres remédient à l'inconllance & Mais, S1RE, fi jamais nous n'avons à la fragilité de l'efpric humain, & fer– moins demandé, jamJis auffi nous n'a- mant aux catholiques la porte de la dé– vons efpéré davantage ; votre gloire & pravarion, les arrachent irrévocablement vorre piété animent notre confiance, & à la foi de l"églife, & les aurres par la nous répondent, que fous un regne auffi fupprellion des chambres de l'édit. dé– flori!Tant que le vôtre, nous aurons le rruifenr ces tribunaux , 01\ l'hérélie, bonheur de voir l'héréfie mourir à vos éroir la difpenfarrice de la iullice; ces pieds, l'auroriré de l'églifc parfaitement tribunaux où l'auroriré royale fervoit ~établie, & fon ancienne difcipline dans d'afy!e à l'erreur & au menfonge; enfin Ca premiere vigueur. ces rrihunoux, femblables à ceux dont Quel heureux avenir ne ~vons· nous faint Cypri,n fe plaignait autrefois, oil S.CYPrl·~ pas attendre, quand nous confidérons les fiddes gtmiJToient d'avoir pour arbi- 1 P· 11. ce que Yorre Majellé a fait de grand & tres de leur vie & de leur fortune, les d'avantageux pour l'état & pour la reli- ennemis de leur croyance. gion ? Quelle différence entre la France Ces moyens doux & innocens, dont & '1 France, depuis que vous la gou- vous vous f~rvez, S1RE, avec tant de vernez par vous· même? A-t-on jamais fuccès pour attirer les hérétiques dans vu nos fronrieres plus glorieufement le rein de J'églife, font dignes de labon– érendues de toutes parts, nos ennemis té & de la fage!Te de Yorre Majellé, & plus Couvent \•aincus , nos forces plus conformes en même temps aux inren· univerfellement redoutées ? Auroit-on tions du divin palleur, qui conrerve cru qu'il eût éré poffible de réprimer en- rouiours des entrailles de miféricorde tiéremenr la fureur des duels, qui défo- pour ces brebis égarées ; il veur qu'on laient les familles, de purger les mer~& les r"mene & non pas qu'on leschl!Te, Je dedans du royaume des ennemis du parce qu'il defire leur falut, & regrette commerce & de la fociéré civile, de leur perte. bannir des tribunaux ces chicannes im- Que cerre conduite ell éloignée de la mortelles, qui felon l'exprellion d'un rigutur, avec laquelle on vient de trai- ·t.mosc. !• propher~, rendoientamers les plus doux ter les catholiques dans ces royaumes ,. 7 • fruits de la jufiice, à ceux mêmes qui en voifins , que l'héréfie a infetlés ! Votre éraient les plus favorifés ; & e11fin de 1vlajellé fait bien voir la différence qu'il nous délivrer d1nS ces derniers temps de y a entre la ra ifon & la pnllion , ces monllres d'iniquité, qui faifoicnrun entre la douceur de la vérité & la cruel trafic de la vie des hommes, & violer.ce du menfonge, enrre le zele de dom la malignité devenoir tous les jours la maifon de Dieu & la fureur de Ba– ~·aurJnt plus funclle, qu'elle nous éroit bylor.e. inconnue? Continuez , S 1 n E , par de fi fages Cependant ce nefonr-là que les moin- réglemens à réunir rous vos fuiers fous dres p:·odiges. de Lou1s·LE·GnAND, qui un~ même loi; comme il n'y a q.u·u~ nou~ ,fo_n; vorr, que c'ell ici le temps de l)ieu q 1 ;i nous a créés & qu'un Roi, qui h fel!C!te publique, le temps de la re- nous gouverne, ciu'il n'v a1r auffi _qu u~ form.ano~ ~én<'.·rale de l'état, le temps foi qlli nous ferve de regle. l:a d1ve'.fite du. rer 1 bh!Temenr des autorités oppri- de créance cil prefqt1e tot:1our~ 1 oc– mces ; en un mot , le remps ~uquel cation , ou le prétexte du défordre • lie ch,que chofe fer1 mifc d·ns fon quand les peuples ne font F's uni• par wdie naturel & légitime, " les liens d'une même foi, ils s'•'' 01 ~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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