Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

775 Remontt.::ut de Meffire tefois qu'ils en rempl ilfent dignement )es inféparables obliga6ons. Sur ce fon– demenr, S1RE, de dillinétion de titres, ci'intgalité des perfonnes, & de diffé– rence de devoirs. y a-t·.il rien que l'é– poufe du Roi du ciel n~ puilfe julle– ment efpfrer de l'infigne piété du plus chrétien de tous les Rois de la terre , de fon Fils ainé, de fon a-nge tutélaire? d'un Roi, dont les héroïques vertus épuifent tous les éloges de la plus riche éloquence; d'un Roi qui efface la gloi– re des liecles palTés. qui fait l'honneur du préfent, .& le défefpoir de l'avenir qui ne pourra fuivre fon exemple; d'un Roi, dont la valeur lignalée par tant de viétoires, étend les bornes de fon empire, affure la fortune publique, & fait trembler tout le monde. Et s'il étoit permis, fans faire tort à )a pureté de vos intentions, d'engager V. M. dans les intérêts de l'églife par la conlidération de ceux de l'état , je vous la repréfenterois, SrR! , comme étant coute roy~le; & dans fon origine, J>arce que Notre Seigneur JE s Ils– CHRIST fon divin époux en le Fils du Roi DJvid; & d.ins fa doétrine, parce qu'elle enfeigne ;\ fes enfans d'être fou– rnis aux fouveraines puilfances; & dans fa difcipline, parce qu'elle a mêlé l'.or i l'encens de fes prieres , & qu'elle vous a préfenté des pains de propolition dans l'excès d'un z.ele, qu'on n'accu– fera pas d'être aveugle, quand votre jullice, qui feule peut excufer notre confiance, foulagera nos maux, exau– cera nos vœux, & furprendra toutes nos efpérances. Après ces réflexions, qui promettent à l'églife l'audience favorable qu'elle mérite, il eft temps SIRE, qu'elle em– prunte la voix d'un évêque, & qu'étant :alfurée du fuccès, par un julle prelfenti– ment fondé fur tant de graces reçues, elle prenne la ligure de cette Cage & myllé– rieufe femme d'lfraël, pour vou5 conju– rer, comme un autre David pour Je fa lut cle votre ame,de conferver fon honneur, fon repos & fa gloire, qui conlillent principalement dans les privileges de fes miniftres :l'immunité de fes biens & la liberté de· fes fonétions. Je ne p,rétends pas entrer dans le dé– tail de toutes ces matieres infinies. Vo– tre Majellé, S1RE, en eft pleinement mfgnnéc. Un juge éçliÜf~ cn,cnd m.icux François cle Clettrlont; 77C la caufe que l'avocat qui 13 plaide; & fi nous lifons à la louange du plus fa. vant de tous les Rois, qu'il ne connoif– foir pas moins les petites chofes, que les grandes, & que pour parler le lan– gage du Saint-Efprit, dont la foiblelfe de celui de l'homme diminueroit la for– ce, il jugeoit également du cedre du Liban & de l'hylfope, cette infatigable application que Votre Majefié donne à toute forte d'affaires, ce continuel par– tage fans aucune dillipation, cet invin-,! cible courage. qui vous a fait monter au plus haut point, au comble, & au dernier degré de la gloire; cette char•. mante bonté qui vous a fait defcendre dans l'exaéte difcullion des moindres befoins de tous vos fujets, ces éléva·. tions fublimes, ces vues extraordinaires~ ces impénétrables delTeins de guerre & de paix, ces volontaires & charitables abailTemens, ces Cages réformations de tous les ordres, ces admirables foins qui ne peuvent parrir que d'un cœur de Roi & de pere, font de plus nobles exprellions de la générale & panicu– liere providence de Dieu, à qui rien n'échappe, des préfages cerrains d11 bonheur de l'églife & des monumens éternels de l'honneur de la France. Je me retrancherai donc unique• ment, S1RE, à remarquer en fubllan..: ce , que Dieu voulant former un corps de religion, a cédé les droits qu'il avoit achetés par la défolation de toutes les familles de l'Egypte, fur celles d'lfraël, pour fe confacrer en leur pjace des mi·. nillres choilis de la feule tribu de Lévi, & qu'il a comblé ce Clergé de la loi, qui n'était toutefois que l'ombre de ce-. lui de l'évangile, de toute force de pri•. vileges; faints, par l'application à fon fervice & la féparation du commerce · du monde; utiles, par l'exemption uni· verfelle de routes les charges publi~ ques; honorables par les titres de prin•. ce de Dieu, du fanétuaire & du temple; par la dignité de confécrateurs des Rois, & par le premier rang dans la diftribution de la terre promife, les emplois, les féances &: les marches. Je dirai fuccintemenr que Notre-Seigneur JEsus-CHR!ST érant encore plus jaloulC de l'honneur de fes minifhes , les a vou– lu rendre dépoliraires de toute fa puif– fance; temporelle de Créateur, par le dgn de5 muacles; fpiri,1ielle cie Sau-:: http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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