Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

·4 7 Remontrance de Monfieur l'Angelier; 48' minillres de l'églife, & ne cenoienc corn- le mauvais ufage auquel elles font em- pce des faines facremens. ployées. ,. Philippes, fils de Louis-le-Gros, par SIRE , vous devez conlidérer qu 11 y volencé de Con pere ayant été couron- en a plulieurs qui ufenc bien des fruits de né , fe promenant par la ville de Paris, leurs bénéfices, & feroient encore mieux: tomba de Con cheval , Ce brifa la tête , li leurs commodités étaient plus gran– & mourut incontinent. S. Bernard en plei- des. Il efl en vous de contraindre en gé– ne alîemblée des états de France déclara néral les eccléfiathques d'en bien ufer • .au Roi que la caufe de la mort de Con qui êtes proteéteur de !' égliCe & des faines .fils lui ;voit avoic été révélée, qui était décrets- Ec ne tiendra qu'à vous qu'il n'y parce que lui, pere, faifoit beaucoup de ait de bons évêques, bons religieux, ab– griefs aux gens d'églire; que s'il ne s'en bés, & autres dignes grands prélats en abtlcnoit, autre mal lui en aviendroit, I'églilè deFrance,lefquels Cauroientbien & à fa maifon. difpenfer les biens defquels l'adminifira- Berrrand, évêque d'Autun, parlant tion leur aura été commife. Cependant JJOUr l'Eglife de. France contre maître SIRE, je ne cr~indrai à vous dire deux Pierre de Cugmeres , par un beau & chofes: La prem1ere, que Je )Ugemenc de ' véritable difcours , en la préfence du Dieu opere vifiblement , & montre Roi Philippes - de-Valois , & de fon comme il fe déplaît que les biens de l'é– con!"eil , déduit combien de Rois & glife foienc dilllpés en la maniere qu'ils Princes dévocieux envers l'églife, pour one été. · avoir maintenu les droits & les immu- Plutarque récite, que fi l'on mêle les ni tés d'icelle, vivant & morts avoient écé plumes de l'aigle avec les plumes d'au– .heureux d'honneurs , d'empire, de fé- cres oifeaux , évidemment & biencôtles candie<! de lignée, & diucurnicé de regne plumes de l'aigle confommenc les aucres; en leur maifon : au contraire , cous ceux mais bientôt après elles-mêmes fe con– qui avoienc machiné contre l'égli(e, & Comment. Le femblable efi de l'argent triomphé de la calamité d'icelle, avoienc pris des biens de J'églife mêlé avec autre eu une lin crès-miférable. Ce vertueux argent, l'un & l'autre font côc confom-. évêque eûc cane de puilîance par la véri- més fans profit. té de ces raifons , que le Roi peu de Pour cout l'argent que vous & le feu jours après prononça que c'écoic chofe Roi d'heureufe mémoirevotrefrere, ave:z: digne d'un prince d'augmenter les droits reçu des églifes, qui revient quafi à la de l'églife , & non les diminuer : & Comme de quatre-vingt millions , votre quant à lui, qu'il les augmenceroic plu- peuple n'a lailfé d'être furchargé, vos fi– tôc qu'il ne les diminuerait; à raifon de nances one été du couc épuifées , & vos quoi mérita le titre de catholique. dettes de plus en plus one accrues. Es archives de plufieurs églifes de L'autre chofe efi , que ceux qui dé· ce royaume , fe trouvent les Jeccres pa- clament en cette façon contre les ri– tences de ce Roi, qui porcenc cette dé- chelîes de I' églife, & la mauvaife admi– claration. nitlracion d'icelles , ne tiennent ces pro· SIRE , nous nous alfurons que tout pos en meilleure intention qu'étaie celle ainfi qu'avez fuccédé à la couronne de de Judas, qui fe plaignoic que l'onguent ce Roi vertueux & vaillant , auni ferez- duquel Jefus-Chrifi avoic été oint • vous fuccelîeur de lès vertus & louanges; n'avoic écé vendu pour en faire argent .. & à préfenc l'églife ne recevra moins de lequel .Par après il eûc dérobé. Tels faveur de vous , que lors elle en reçue font , .SIRE , ceux qui ciennenc ces pro– dudic Philippes-de-Valois , ores qu'elle pos , lefquels fe moquent de ,coutes eûc de grands & puilfans adverfaires , chofes facrées; & ne defirenc autre cho– qui ne tendaient à autre lin qu'à )'op- fe , linon que vous n'el1imiez rien ni p~e.ffion d'icell.e; le toue pour leur am- faine ~i facré., po.urvu que vous ~atisfaf. binon & avance. fiez a leur mfanable & damnee ava- Nous n'ignorons que plufieurs mal rice , foie en leur conférant les grands affeél:és au fervice de Dieu & bien de bénéfices , foie en pillant les créfors de: fon églife , _pour rendre odieux l'ordre l' églife , & dilapidant les polîellions des eccléfiafi1ques, & le charger d'envie, d'icelle , & par ce moyen augmentiez avançent l'immen1ité des riçhelfes , Be leurs m;\ifolJS, n'ayant auçun foin ni de JIO"'> http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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