Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

ï 6 J Remontrance de Mejfirt de Grignan; 7G4 Roi aulli jutle que vous, les palleurs infpirations, perfuade un enfant de re– de J'églife ne feroient-il pas en liberté noncer à l'erreur qu'il a fuccée avec le de tirer des 1énebres & de l'erreur les bit, les hommes peuvent-ils fulpendre enfans que Dieu appelle par les attraits l'effet de cette grace, & lui prelcrire un de fes graces tout à-fait exrraordinai- temps fixe & déterminé, pendant lequel res, & qu'il donne fans dilhnltion d'â- elle lera toujours toute vaine & toute ge, de fexe ni de condition à qui bon inutile; il n'ell pas iufle, SIRE, de met• lui femble ,' & dans les temps qu'il a cre dans les chaînes & dans_ les ~ers cec– marqués dans ies confeils éternels. re parole 1oute-pu!lfante qui a 1no1r.phé Le plus grand & le plus glorieux ef- de tout l'univers, & qui a _même alfu– fet de la grace prévenante de JESUS· )ett1 fous le Joug de la foi rouies les CHRIST à l'égard de fes élus, c'ell de pu11fances du monde: car autre1nent que les prévenir de bonne heure. Celui qui deviendront ces malheureux enfans qui a fanltifié fon précurfeur dans le fcin ne fauroienr profiter des fecours du ciel de fa mere, a-1-il pas pris plaifir de pour renoncer à ce funelle héritage donner à des jeunes vierges en l'âge de d'erreur, de ténebres & d'aveuglement douze ans , malgré fa foiblelfe de leur que leurs peres leur ont lailfé ? fexe, le courage de foutenir les vérités Combien leur condition cil-elle dé– de l'évangile au milieu des courmens? plorable, puilqu'il en vrai qu'ils ont Et lorfqu'il lui plait d'infpircr à des jeu- autant d'années qu'il en faut avoir pour nes errans un fincere defir d'abj~rer être en liberté de fe perdre pour une J'héréfie, faut-il, SIRE, que cette grace éternité, & qu'ils n'en ont pas fuffifam– Ji importante & fi précieule, de laquelle ment pour fe pouvoir fauver 1 Faur·il dépend la décifion du falur & de l'écer- donc qu'ils entrent en compolirion avec nicé, demeure infrultueufe & inutile Dieu? Faut-il qu'ils le fupplient de fu[. pour s'en prévaloir, parce que ceux qui pendre les lumieres extraordinaires donc la reçoivent, ne font pas encore dans il fe fert pour éclairer leur entendement, l'âge porté par les édits. Dieu n'efl pas & qu'il ne leur donne pas les fuavirés moins le maître, le fouverain & le amoureufes & les faintes ardeurs dont Dieu des enfans, qu'il l'efl des perfon- il veut embrafer leurs cœurs, qu'alors nes plus avancées en âge. S1RE, l'hon- qu'ils one atteint l'âge que les loix rem– neur qu'ils one d'être régénérés dans les porelles leur ont prefcrites pour être ca– eaux du baptême , les rend enfans de i:iables de fe rendre aux fémonces d'un JEsus·CHRlST, & leur donne fon di- Dieu qui les appelle? vin efprir, qui n'ell pas nn elprit de SIRE , l'efprir de Dieu porte par-tout fervirude, mJis un elprit d'adoption & où il lui plaît fes divines infpirations, de liberté, pour parler aux termes de & il n'y a point de confidérarion ni de l'apôtre laine Paul; & de plus ce facré puilfJnce humaine qui puilfe Ôter :l ceux baptême les menant dans le corps de qui les reçoivent en quelques âges qu'ils J'églile, il ell certain que les loix rem- foienr, le droit de la liberté qu'ils ont porelles ae les peuvent pas foullraire d'en fuivre les mouvemens. de fon pouvoir. Néanmoins fi un enfant qui entre Cerre mere affiigée n'clame fes en· dJns la quarorzieme année de fan âge, fans , elle emprunte les paroles de ron qui a cercaincment l'ufage de rouie fa éj>oux pour exprimer la douleur & fon raifon , qui ell en état cle faire le difcer· delir tout enremble, elle s'écrie, Sinùe nement du bien d'ovec le mal, & de parvulos, & nolite prohi6ere eos ad me ve- choilir le parti du ciel ou celui de l'en· nire. C'ell ainfi que l'églife parle par ma fer; fi , dis· je, dans cet état il donne la bouche; & c'efl cette meme églire, moindre marque du monde du delir que !~quelle en qualité d'époufe de JEsus· Dieu lui a infpiré cle renoncer à l'er• CttRtST, a droit de fe fervir de la pa- reur dans laquelle il efl né, il n'y a role de Ion divin Epoux pour appren- point de violence qu'on ne lui falfe dre à, toutes fortes de perfonnes de fouffrir, ni de cruauté qu'on n'exerce tous _a_ges, de cous fexes & de routes fur fa perfonne. Dieu l'appelle, Dieu c?nd~c1ons les vérités qu'il a prêchées. Je veut avoir, il delire avec ardeur de 51 Dieu par la force de cerre parole, ou fe rendre aux a11ra1ts de fa vocJtion • par les mouvemens incécicurs de fes la grace agilîant fortemenc dans f<>n http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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