Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

• 759 Remontrarrre de Mej/ire·de Grignan,· 7~5 re à leur religion. Ces miférables dé- foup~onner qu'elle puilfe donner J& ferreurs qui nous aflligent .à toute heu- moindre atteinte à la liberté de conf– re, mériteroient fans doute d'être écra- cience que Votre Majellé & fes auguf– fés fous les carreaux & fous les fou- tes prédécelfeurs ont accordée; mais à dres de la colere de Dieu, puifque ce qui, S1RE, ce ne peut-être, fans dou• f0'1t des viperes qui déchirent cruelle· ~e, _qu'i ,ceux qu.i l'ont demondée, c'eft– ment les entrailles de leur charitable a·dire, a vos fu1ets de la R.P.R. mere laquelle après les avoir enfan- Ils craignaient avec .raifon d'être re• rés d~ns fon fein les a nourris de cherchés à caufe des défordres qu'ils cette facrée & pr/.cieufe fubllance du avoient caufés ·dans le. temps des guer– corps & du fang adoroble de fon divin res & des rebellions, ils ont demandé époux. avec inllances réitérées de ·n'être pas . Nous ne craignons pas, S1RE, _de flOUS troublé~ d'ans leur~ ex~rcic~s, ni da~s tendre importuns à V. M. en lut renou'. l~ur cre~nce, mois bien d y pouvoir vellanr les très· humbles remontrances vn·re pa11iblement, fans que fous quel– que nous eumes l'honneur de lui faire que prétexte, & pour quelque caufe que il y a cinq ans, fur ce même fujct. Nous ce foit on les pt1t inquiéter; c'ell une fommcs trop perfuadés de l'elbme que grace qui leur a été accordée & contre vous faites de la qualité de Roi Très- laquelle nous ne difons rien: mais V. Chrétien, & de celle de Fils·aîné de 1\1. remarquera, s'il lui plaît, eue dans l'églife pour ae croire pas que vous ferez toute cette conduire il n'a été fait aucu~ auili fon proreéleur, & que V. M. fera ne mention des catholiques, lcfquels une folide réllexion fur les fréquentes n'ayant jamais donné leur procuration, perces que nous faifons de nos catholi- il n'en pas iulle d'étendre jufqu'à eux ques, fans y pouvoir remédier, tandis un privilege odieux qu'ils n'ont pas de– qu'ils feront dans la liberté de fuivre mandé, ni une liberté détellable, à. les mouvemens, oa d'une fordide ava- laquelle ils veulent renoncer folemnel– rice, ou d 'u.ne épouvantable débauche, lement, fuivant le glorieux exemple de qui les entraîne dJns la perverlion. vos fujets catholiques de la province Il ell vrai, S1RE, que ce malheur de Languedoc; & parce qu'ils prévoient n'arrive ordinairement qu'à des perfon- bien que les infirmités des hommes au nes de baffe condition, mais leurs ames milieu des tentations violentes, peu– ne font pas moins précieufes que celles vent é!>ranler leur confiance, & cor– des Souverains & des Monarques, puif- rompr~J fidélité qu'ils doivent à Dieu, que le même Dieu qui les a créées par ils implàrent par ma bouche le fecours fa pui(IJnce, les.a aulli rachetées par de votre royale proteétion & de votre fon amour; elles nous échappent à tout puiffance fouveraine. moment malgré l'es foins que nous pre- Saint Paul a .dit que toute puilfance Aè>ns de les garder; & nous voyons tou~. vient de Di~u,; car c'en lui qui en ell: lés jonrs avec aut;int, de confufion que runique f;1111rce,& le premier principe. de douleur, que ceux qui da.ns le, ~lus L,a politiquet,ch.rétienn.e ~ous app~end ador.1ble .de uos mylleres, ont ete la que toute .pu1lfance qui vient de Dieu, conquête d'un Dieu mour1nt ., . de-, doir êtce employée par préférence à. viennent par !a fubornation de fes ea- ~ute autre chofe pour les intérêts de nem,is le trophée des démops, h proie Q[eu. Elle .doit fervir pour afformir fo11 de 1enfer, & le partage .des llammes emµire, pour a~cmenter fa gloire, & ére:·r.elles. . . pour s'oppofer à tout ce qui peut em· Ce défordre, Srn.E, etl d'autant plus pêcher direétemenr l'exécution des déplorable, qu:il. met dans le dernier grands ddfeins qu'il a faii~ dans l'é– opprobre la religion que V. M. profelfe terni té pour le falut des hommes. S1P.E, avec tant de piété; mais ce qui nous le fceptre, l'épée & la couronne que c;onfole d•ns nos malheurs, & qui ani- vous portez, ont été prifes fur les faints m.e nos efp<rances, c'en que la défenfe & facrés autels en la cérémonie de vo– qrié n~us vous f~pplions de faire ~ux rre :'.cre, pour foire entendre i Votre 6,q10\1,ql}Ç~, de fe perv·e~tir, no~ (eule- lv!ajellé que c'ell: Dieu qui vous a don• 11.'n~t o a. "f" de.:·conrra1re,aux ed1.çs de ne: toute l'autorité quevn1!s avez,pout P;.i64~ijt1Pn, mai.s. en,t9Ie o~ . ~~ .f'CL!E le~ .11ro1éger & pour 1es defendre. ' . . ' ·I ~· http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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