Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

.747 Remontrance de mq]'ire Franfoi.1 Faure.. :.,s nant à leurs minillres toute la conduite rares qualités , qu'il en raudroit pour de leur état, s'abandonnent eux-mêmes donner des Souverains parfaits à toutes à leur difcrétion , & ne connoitfent les monarchies de l'univers. plus que leurs in~é~êts, qui n'étant tou- Ces av~ntages exrra~rdinaires, Sot!!? jours que des interets parucuhers, font donc le ciel a comble Votre MaJellc naturellement oppofés au bonheur pu- avec tant de profufion , nous donnent blic ; fi nous avions dis·je, à traiter des atfurances certaines du rétablitfe- 2vec ces princes timid~s, qui n'oferoicnt ment de l'églife fous votre regne: vous entrer dans les grandes affaires parce ê~es trop éclairé pour n'en voir pas qu'ils ne font pas capables, d'e~cendrc 1'1mpor.tance , tro~ fenlible à la piété feulement les plus petites ; a qut toutes pour n e.n concevoir pas le defir , Ile choies paroitfent enveloppées d'obCcu- trop ~u1tfant pour, n'~ pas produi.rc ri tés & de ténebres, & remplies de d1f- le gloneux effet aprcs 1 avoir entrepns. ficu!tés invincibles, qui menent une vie Vous Cavez , St RE , que Dieu vous a oifive & JanguitTante, & qui gîfent plu- élevé fur le trône pour être le pro– tôt dans leurs palais , comme dJns des telteur de Con églife , & que vous ne fépulcres , qu'ils ne regnent fur le trône fa~riez. ufer plus noblement de votre glorieux où ils fe trouvent élevés , nous pu1tTance royale que pour faire régner ne ferions que foupirer & qu'élever les celui _qui vous l'a donnée. Vous l'avez. yeux & les mains au ciel, nous n'efpé- promis par un ferment folemnel dans rerions notre rétablitfcment que de la l'augulle cérémonie de votre Caere ; &: feule main de Dieu, nous attendrions comment Votre Majellé poGrroit-elle enpatience un fiecle j:>lus favorable. garder une parole fi faintement jurée Mais nous avons -le bonheur de trai- fi elle ne rétabli If oit le pouvoir légitime ter avec un prince d'un grand & Cu- des minillres de ]Esus-CHRIST , pu blime efprit, plein de fagetfe & de gé- lefquels il exerce fon empire fpirituel nérofité, & très-jaloux de la véritable fur les fioieles 1 & folide gloire , qui trouve dans le Régnez. donc , SIRE , régne:r. hcu– fonds de Con propre cœur, & dans le reufement & glorieufement pendant rréfor de Con amc , les lumiercs & la une longue fuite d'années , mais faites fcience du gouvernement , & de qui régner le Roi des Rois , car c'eft deli l'admirable génie pénetre dans les plus que dépend rout le bonheur de votre profonds mylleres de la politique; avec regne : mais comment ce regne pour– un prince qui entre avec foin ·dans le roic-il être heureux , fi vous ne remet· détail de fes affaires ; qui veut être in- tiez dans leurs places toutes les parties formé de tout, qui juge des choies par de ce grand corps de l'état 1 les choies ce qu'il en voit, & non fur ce qu'on hor' du lieu où elles doivent être na– Iui en dit; qui ouvre l'intelligence i Ces torellement, fouffrent toujours de la minillres , & leur infpire les plus Cages violence , & ne font jamais en repos. confeils; qui connaît par lui-même Ces La puitTance eccléfiallique entre les véritables intérêts , & qui ne fe IaiJfe mains des prélats où Dieu l'a établie , prévenir ni par la paffion baffe & obf- ne peut être fufpelte i Votre Majellé cure de l'avarice , ni par une ambition au lieu qu'elle le doit être par-tout ail– fiere & fuperbe, ni par les mouvemens leurs , parce qu'elle y ell contre la na– injufies de Ces officiers. . ture & contre la loi de la jullice di- Nous avons affaire à un Monarque vine : elle elt hors de Con centre entre agitfant & laborieux qui regnc par lui- les mains des juges laïques , d'où elle même, & qui n'eft pas gouverné par ne fauroit produire que de malheu– fes minillres ; mais qui les conduir tou- reux effets : elle peut bien accroître Jours en maître , & qui ne commande leur ambition & accommoder peut– pas moins à tous par le mérite de fa être leurs affaires particulieres , mais perfonnc , qui le rend le plus parfait elle caufera toujours la ruine de l'é· homme de fon fiecle , que par le droit glife , & fera une plaie mortelle à l:r. de, la fuccellion naturelle , qui l'a fait monarchie. Vous favez, S1RE, qu'il naitre le plus. grand Roi du monde : ne faut pas qu'une partie de l'état s'en• en~n nous iraitons avec un prince, de richitfe de!i dépouilles de l'aurre• .')Ul J'ame feule en enrichie d'autant de Les accroilfcn1cns démcfurés ne fonl • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=