Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

' 7 J j Evtque d'Amiens. SiRE, ce que, les peres ~u lixieme con· cile difoienr a Conllan11n Pogonat dans J'atlion dix-huitieme; VouJ régnet. heu– T<uftment par JESUS-CHRIST, Y JESUS– CHRIST 'VOUS a choiji pou.r départir par 1JOlrt autorité t; par votre entrtmife la paix & le repoJ à {es iglifes. Voilà donc, S1RE, deux fondemens certain': le pre:n;er, que la puilTance de gouverner l'églife n'a été donnée par JEsus-CHRIST, qu'aux évêques, & qu'elle leur appartient de droit divin_ qui ne fouflre ni prcfcription. ni _difpenfe. Le fecond, que cette pu-ilfance .ecclé– fiafliqlle établie dans le mondea -ne di– minue pas l'autorité des princes tem– porels; au contraire , elle l'augmente, elle l'affermit & l'alfure: d'où il faut in– férer prcmiérement avec les percs du fixieme concile de Paris, & du fecond concile d'Aix, tenus fo~s. Louis - le c Débonnaire, que le défordte pu mon· d~ vien~ du dérrsl~JTient de ces deuk .j:>uilf~~ces : lorfqu~ ,contre la IQi .Pe Dieu, en dive~Ies renconttes, la p~if­ fance. temporelle ufurpe les droits, & les fonllions de la puilfance fpiriruelle; & que les minitlres de la fpirituelle s'en– gagent trop avant dans les affaires fé– culieres. En fecond lieu, que la r~pu• l>lique chrétienne au contraire n'etl ja· mais plus florilfante, ni mieux gouver– pée. que lorfque la puilfance temporelle .s'accorde avec la puilfance fpirirnellc; & que chacune garde les julles limites que Dieu lui a prefcritcs, & fe tient d:ins les bornes de fes propres fonc– tions. Ces fondemcns ainfi étaplis , que peut· on s'imaginer de· c_eux, qui chan– geant tout l'ordre que Dieu a mis dans le monde, confondent les deux puif– fances qu'il a inllituées pour le gouver– ner, ou plutôr qui s'attribuent tous les droits de la puilfance fpiriruelle, & qui en ravilfent route l'autorité? Car en effet qu'ell-ce que d'attirer avec u•ie in– finité d'artifices inventés par l'elprit de la chicane, toures les caules eccléliafii– ques aux _tribunaux féculicrs /Juger de la doéhine de la foi , des cérémonies . les plus facrées de la religion, de l'ad– mini!lruion des facremens ,de la validité ou invalidité <les mariages & des vœux folemnels, du vrai cuire de· Dieu, de la célébration du divin fervice, de l'ordre ilç& p(o,effions des fépuhures des .li- M. DC. LXVJ. 7 34 deles, de i'inflitutic:ln, 'du 110:11hre & de la fublitlance des minillres; faire ,-j. fiter les églifes S.:rles facremens, m~me par des IJ1ques; ordonner des vafcs f<1.– crés, des tabernacle!, des livres & des orncmens; ufurper ou transférer aux fci– .:uliers J'adminitharion des biens que la piété des füleles a dellinés pour les clercs qui fervent~ J'.aurel, pour la nour– riture des miférables, & pour l'entre– tien des lieux faines. Entreprendre fur la clômr,e des- vierges- :confacrées à Dieu, f~ire fan~ la participation des fupêricurs eccléliatliques le procès aux oints du Seigneur, S.: les traiter avec plus d'irt– dignité & d'ignominie que le plus vil d'entre les profanes i N'ell·ce pas dé– pouiller ]'églife de toute l'autorité que Je Fils de Dieu lui a donnée ? N'ell· ce pas s'emparer •du fantèuaire, & en jetrer dehors les perfonnes facrées I Ec n' eff-ce. pas . enfin changer la face du chriflianifme ~ & comme fubllituer une r4ligion •hu·maine en la place de ·la -ciiyin~; Voilà , S1RE, le déplorable .cftat de: l'égllfe dans votte royaume. -lie· 1e cruel outrage qu'elle reçoit par :des perfonnes qui portent le titre de vos officiers; & ce qui doit le plus ex– citer & animer votre zele , ell que ~ela fe.fait fous le .nom & fous J'auro– rité•de V. M. & j'ofe dire même, S1RE, contre la gloire de votre nom· & au pré– judice de votre autorité royale. Depuis que ·Charles VII. en étant prié par les prélats., eut ordonné que fes officiers tiendroient la main à l'exé– cution des chofes réglées par la prag– matique fantlion faite à Bourges, cette .violente pallion d'entreprendre fur les droits facrés de l'églife, que la crainte des cenfures & la févérité des loix arrê– toit, prit occalion de s'échapper, & fous divers prétextes , tantôt d'allion au polfelfoire, tantôt d'appel comme d'a– bws, & tantôt de cas privilégié, elle s'eft emparée peu-à-peu de tome la jurifdic– tion des minillres de JEsus-GtinrsT. Les Rois pour empêcher les ft'di– tions & les voies de fait entre les clercs, avaient donné pouvoir aux juges laï– ques, Oil de Jes conferver dans Ja JèOf– feffion des bénéfices & des autres droits eccléliatliques, ou de les y établir, s'ils en étoient dépolft'dés par force, en attendant que les fopéricurs eulfent ju– gé de la. validité ou io,·;;lidiu: 'de~ ri- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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