Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

, 1 , · 'Ev~que d' Amitni: M. OC. lxvt. 7 3• donc qu'il efl vni que le Saint· Efprit a · Nous pouvons même dire avec véri– donné la conduite de l'églife aux évê- té, que plus le Saint·Efprit donne aux ques & que perfonne ne fe doit attri-. minitlres de l'évangile, de liberté & buer 'cet honneur, s'il n'etl appellé de d'autorité pour agir dans les chofes Dieu pour cell comme le fut Aaron. fpirituelles, plus il leur impofe d'obli– Que ce pouvoir ell d'un ordre furnatu- garions pour obéir aux Souverains dans rel & divin, où toutes les force's hu- les chofes temporelles. Ils ne font pas maines ne fauroient atteindre ; fans feulement anachés à Votre Majetlé • doute ceux à qui Notre· Seigneur ne l'a S 1 RE , p;ir· les liens d'une foumillion ni promis ni donné dans l'évJngile, ne naturelle, ils ne lui obéifîcnt r.i par la fe le peuvent attribuer fans une ufur- feule confidérJtion de leur intérêt, ni pation facrilege. • par la crainte des peines. C'ell la loi Or, StRE, le regne fpirituel que de Di.eu dont ils font les interpretes • Notre-Seigneur a établi dans le monde, q11i ·le leur ordonne; c'efi la confcience & qui pourtant n'etl pas de ce monde, fortifiée par la fainteté de ieur carac– n'a rien diminué de l'autorité qu'avoient tere qui les y oblige; c'ell la religion les princes qui régnoien~ fur la terre qu'ils doivent ~n(eigner autant par avant qu'il y fût defcendu. ·celui qui leurs exemples que par leurs paroles, venoit leur offrir une couronne éternel· qui regle en eux les devoirs de l'obéif– le, n'avoit pas le defîein de leur ravir la fance. couronne temporelle qu'il"leur avoir dé- En effet, St RE, peut· on s'imaginer jà donnée. Il n'a point débauché leurs qu'un homme qui n'obéit pas à fon fujers; au contraire, il les a rendus plus prince, puifîe être lidele à fon Dieu? fidelés & plus obéifîans; ces minitlres Mais peut·on (e perfuader qu'un hom– même de la nouvelle allilnce, qui ont me qui el! perfide à fon Dieu, puifîe rei;u leur million immédiatement de lui, l'tre fi de le à fon prince! L'Empereur n'ont pas été affranchis de la condition Confiance, pere du grand Confianrin, des autres hommes, & quoiqu'ils foient ne le croyoit pas: car au commence– devenus les princes de l'empire fpirituel, ment de fon regne, voulant connoî– ils n'ont pls laifîé de demeurer toujours tre la fidélité des grands de fon empi– fujers dans l'tmpire temporel. re, il fe fervit de cette adrefîe. Il leur Il etl de J'é~life à l'égard de l'état, déclara ~u'il ne pouvoir retenir auprès comme du foleil à l'égard du premier de fa perfonne, ni employer ceux qui mobile. Ce bel allre ell rer1fermé dans feroient ~rofellion de la religion chré– l'enceinte de ce vatle globe qui enclôt tienne. Cerre déclanrion partagea tou– & qui emporte toutes les autres fphe- te fa cour. Les courtifans politiques, res: la ra pi di ré néanmoins du premier adonreurs de la fortune, abandonne– mobile à qui il obéit, n'empêche point rent lâchement leur religion pour s'at- 1 fon mouvement propre, par lequel al- tacher à l'Empereur. Les vrais chré– lant d'un tropique à l'autre, & parcou- tiens mépriferent généreufement les rantle zodiaque, il éclaire tour le monde, prétentions de la terre paur fuivre JE– verfe fes inAuences, & donne la vie & la sus-CHRIST. Quel fur le jugement de beauté à routes les créatures. L'rglife, ce (age prince? il chatfa les déferteurs, Snu, el\ dans !"état comme un foleil. de la foi chrétienne, & con fil fa per– Elle y ell environnée de Il puifîlnce fou· Conne & (on état à ceux qui étoienr de– veraine qui la couvre & qui la protege. meuri'.s fermes dans leur religion. Tant Dans toutes les chofes temporelles elle il etl vrai que de craindre Dieu & lui obéit fans réfitlance, & elle en re- de feryir (on prince, font les effets d'u– i;oit les imprellions comme de fon pre· ne même piété; & que dJns le fenti– mier mobile: mais le Saint·Efprit, qui ment même des payens celui qui etl ca– eft fon intelligence parriculiere, lui don· pable de perfidie envers fon Dieu, ell: ne fon mouvement propre dans toutes capable de félonnie envers fon prince les chofes fpiriruelles, & por le minif- qui en el\ l'image. tere de (es palleurs lui fait répandre de Que fi tous les fuie!S doivent obéir tontes parts les lumieres de la vérité, les à leurs princes, quels qu'ils foient: que influences de la grace, & la vie fpiri- cette nécelliré, SrRE, nous ell douce tacllc dans l'ame de cous les hommes. d'ob~it à Votre ~fajefü: que Dieu a http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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