Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

71 S E1•, 1 que d'Amien.r, 11illres de votre jutlice; & dans Vimpuif– fance de furrnonrer le nombre, le crédit & l'obftinarion de Ces adverfaires, & de pouvoir dérruire la nouvelle jurifpru– dence que l'hérélie du dernier fiecle a enfantée, quis' ell augmentée par la con– tagion du fchifme de nos voifins, & qur s'ell fortifiée par un long ufage, el!~ fe feroic • fans douce, plurôc condam– née à garder un filence refpettucux, que de s'engager à faire des plainres inu– tiles. Mais, SIRE , quand nous confidé– rons que la préoccupation ne fauroit former de nuages fi épais que V. M. ne difiipe par fan admirable inrelligence; & qu'il n'y a point d'inrérêrs fi em· brouillés, ni fi confondus, qu'elle ne démêle avec fan incompauble fage1Te; nous reprenons courage, & penfons avoir trouvé narre libérateur dans la perfonne facrée de V. M. parce que nous Yoyoas revivre en elle les Clovi•, les Charle– magnes, les Philippes , & les S. Louis. avec leurs vertus héroïques. rout leur zele & cout leur amour pour notre faiftte religion. Dans c;e remps, S11lE, que V. M. travaille, avec une application infatiga– ble, à h réformation générale de fon état, à remercre toutes les parties de ce grand corps chacune dans fa place na– turelle, d'où l'héréfie, la rebellion & les guenes c;viles & é1rangeres les avaient ôtées, ne vous ferions-nous pas injure fi nous croyons que V. M. n'eût pas d'abord confidéré Je premier corps de fon royaume, & qu'elle ne voulût pas employer fon princ:pal foin à remet– tre l'églife, donc elle fait gloire d'être le Fils-aîné , & l'augufte protcll:eur, dans Je rang qui lui en dl\' & dont elle ell injuftement dépo1Tédée? Ainfi nous fen– tanc relevés d'un côté par l'efpérance que nous donne votre piété & vorre jullice, & pre1Tés de l':iurre pu h violence du mal que nous foulfrons; ne pécherions– nous pas contre coures les maximes de la fage1Te, li nous m:inquions 3 foutenir la vérité lorfque le befoin en eft fi pref– fant, & que nous avons ranc de co11- fiance d'être favorablement écoutés? S1ll~, notre filence dans cette ren– C?on.rre ferait doublement criminel : car nous ferions infideles à !'églife dont nons avons !"honneur d'être les premiers nlinillres, & nous trahirons les véiita- M. ne. LXVT. bles intérêts de V. M. dont nous fom– mes les plus obligés & les plus lideles fu)ers, fi par notrL négligence nous lui !aillions perdre l'occafion d'acquérir la gloire d'avoir ciré l"époufe de JEsus– C n R1 s T de J'opprellion & de la fer• virude. Nous appelions ainfi le déplorable érac où l'ont réduite depuis quelque temps des officiers de V. M. qui !'one at– taquée dlns routes les parties de fa puif– fance. Nous appelions dis-je, une op– prefiion & une fervirude, l'effet que produiraient les arrêrs des grands-jours de Clermont, donnés par un égal at– tegrat conrre l'autorite de JE sus– CHRIST, & contre la vôtre. SIRE, par· ce qu'en dépolfédanr par une ufurpation fJcrilege les principaux minillres de J'églife, ils pourraient altérer fa foi Ile ruiner fa difcipline, qui font les deux parties e1Tencielles de la religion. Ils con– tondroient contre routes fortes de loix • de raifons & de coutumes la pui1Tancc temporelle avec la fpiriruelle , & ils dérruiroienc C:galemenr !"une & l'autre• pour élever une pui1Tancc chimérique & monftrueufe, qui ferait capable de renverfer la religion & l'état, s'il n'y éroit bientôt pourvu par la fage1Te de Votre Majellé. Ce que nous vous difons, S1RE,n'elt que J'expretlion n:iïve d'un fair fans au– cune ex:igération; & ce n'ell que le fiu•· pie récit d'une h;lloire. qui n'etl que trop véritable: mais afin que V. M. fait mieux i'cl:iircie de h vérité, il ne faut qu'expofer en peu de mots ce qu'était aurrefois l'églife, & ce qu'e!!e dl en nos jours; ce qu'elle éraie p:ir l'rnllim· tian de Notre-Seigneur, & ce qu'elle elt devenue par J'ufurpacion des hommes; ce qu'elle éraie avant l'héréfie de Cal– vin & le fchii"me d'Angkrerre, & ce qu'elle e!I depuis que ce fchi<me funef– tc, & cette abominable bc'réfie ont empoi[onné dans ce roya11111e l'efprit d'une partie de vos fujets. V. /\1. verri!. ce que l'on nous a ufurpé injullemenc, & ce que nou1 clevo~s attendre mainte– nant de fa re!,p,ion & de fa piété. Mais il ell nécdfaire que nous rc• mon rions Jlirques à l'origine des chofes • & que nous dilions avec faint Paul, & felon la créance de l'églife dlns tous les fiecles; que toute puij{ance \'Î<nt de Dieu: qu'en fortant de Dieu. qui en clt Zz ij • . ~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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