Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

7 1 9 "lt.emantrtince de M. Jacques Adhemar de Grignan; 71 it falut: or ils n'y font pas, ils n'y peu- qu'on ne peut imputer qu'à cette mat• vent être converfant & demeurant avec heureufe fociété. des perfonnes qui peuvent les pervertir, Il ne tiendra qu'à vous, S1RE, de la & qui en effet les· pervertilfent impuné· rendre toute innocente, & de faire cef– ment. Que nous ferions confolés, fi fer le mal qu'elle produit. Il ne faut que nous pouvions exprimer à Votre Ma- fuppléer par votre autorité , ce qui jefié ces vérités importantes avec des pourrait manquer à celle de J'églife. larmes .de fang; puifque nous voyons Ses armes ne paroitfent pas toujours fi tous les jours que par cette voie_le dé- redoutables que les vôtres. Les catholi– mon arrache de nos mains une infinité liques indifférens ou libertins feront d'ames que nous voudrions racheter par bien plus touchés par la crainte des pei– Ja perte de nos vies. nes temporelles, qu'ils ne feraient hon– . Pour arrêter le cours de cette extrê- teux de fe voir féparés de la comma· me déréglement, nous n'avons que les nion des lidéles. Accordez donc, S1RE, =rmes de l'églife. On a jugé à propos .à nos infiantes prieres & i nos defirs jufqu'ici, pour des confidérations im- très-jufies & très-ardens une défenfe .fo– portantes, d"en fufpendre l'ufage, afin lemnelle à tous vos fujets catholiques Cie ne pas troubler la fociété civile & de fe pervertir , & permettez-nous de la liberté du commerce entre des per- vous dire que dans cetre défenfe il n'y a fonnes de diverfe créance, qui vivent rien qui puitfe donner la moindre at– fous les loix d"un même Souverain: teinte à la liberté de confcience que mais, S1RE, il faut que nous difions les édits les plus favorables ont accordé avec faint Paul , que la charité de JE- à vos fujers de la prétendue religion ré– sus-CHRIST nous pretfe infiniment. formée. Le: 1v. article de l'édit de 1577. Elle nous infpire le defir en même·temps le 1v. de ceux de Flex, le v1. de l'édit qu'elle nous montre l'obligation que de Nantes , & le premier des particu· nous avons indifpenfablement de faire liers, qui fq.nt les fondemens fur lef– toutes nos diligences avec le fecours quels cette liberté de confcience ell ap– de Votre Majelté pour tâcher de gué- puyée, doivent aulli fervir de regle pour ri; des maux extrêmes par des reme<les fa voir en quoi elle contifie précifémenr. vigoureux. Or ces articles dont j'ai recueilli li· Si donc _!'expérience nous apptend delen1ent les paroles, ne difent autre que les catholiques font dans le péril chofe, linon, que ceux qui font profef– ~vident, & dJns l'occalion prochaine de fion de la prétendue religion réformée• leur perte & de leur perverfion , lorf- de quelque condition qu'ils foient • qu'ils àemeurent avec les ennemis de pourront vivre & demeurer furement 8t leur falut, lefquels abuCant du pouvoir librement dans toutes les villes & lieux qu'ils ont fur les domefiiques & fur les de ce toyaume, fans pouvoir êrre in· ap;irentifs, les obligent par indufirie quiérés pour le fait de la religion, ni ou plr autorité, par menace ou par ef- contraints de faire aucune chofe con– pérance de violer les loix de Dieu , ou tre leur confcience. De ces principes de renoncer à la créance dans bquelle généraux dont nous demeurons d"ac· .ils font nés: combien grande efi I' obli- cord, la feule conféquence qu'on peut gation que nous avons d'empêcher ce tirer, c"cll que ceux qui font nés ou malheureux commerce? Mais quoique qui naîrront dans la P. R. R. Et pour J'églife nous ait donné route l'étendue me fervir des mêmes paroles de l'article ·de fon pouvoir pour le défendre par les v1. des particuliers, ceux qui font ou cenfurcs, comment pourrons-nous en feront de cette P. R. R. pourront avec venir i bout, li V. M. ne nous accorde une entiere liberté y vivre & y mourir, fa proteélion & [on autorité? S1RE , fi bon leur femble, fans que fous quel– nous vous la demandons avec une fer- que prétexte que cc foit, on puitfe let meté toute refµeélueufe pour la déchar- contraindre d'être catholiques. ge de nos conrciences, & nous efpérons A la bonne-heure, S1nE, que ceu:c que la vôtre étant touchée de la corn- qui ont demandé cette liberté, quoi– p~ffion ~e n_os pet.tes _p,d~c'cs, ~oudra que les armes à la main , en jouitfent bien fa11sf.11re a 1 obl1ga11on quelle a paifiblement puifqu'elle leur a été a~­ de preverur i:elles d'une infinité d' ames 'oHlée; ruais à moi!ls que de vouloir fermca. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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