Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'. 4 i J!ylque ile Saint-Brieux. M. D. LXXIX. :.p. voyez, & votre état n'en a été plus riche telle ~harge étoit en péril _d_u courroux ni plus heureux. de Dieu, tant pour l'amb1neuCe & 1m- Broymar , chancelier de faint Louis, pudente importunité de plulieurs faite attefie que ledit faint Louis refufa le pou· aux princes, qu'auffi que c'ell une entre· voir à lui offert par volonnire conceflion prife faite contre les conllitutions des du Pape, de pourvoir aux bénéfices de faints décrets & obCervance de l'égliCe, fon royaume, difant qu'il entendoit alfez gardée dès le temps des apôtres. avec quel danger & de Con ame & de Aux abus & inconvéniens que l'on pro· fon royaume il accepteroit telle charge. poCe intervenir ès életlions, ell facile Au contraire, par une Cainte ordonnance, remédier par vous & votre Cage & pru– il déclara qu'il vouloit & entendoit que dent conCeil ; & ne .doit être mis en con– Jes églifes cathédrales, & autres de Con fidération le moyen que l'on dit vous royaume eulfent leurs libres éleéèions, être baillé à l'occalion de votre nomi– fu1vant la difpofition du droit commun, nation, pour récompenfer vos favoris & . des conciles, de I'églife de Dieu, & des Cerviteurs; car c'ell une piteufe récom– décrets des anciens peres. penfe qui fe fait avec le déshonneur & JI ne faut douter que ce faint Roi mépris de Dieu , dommage & Ccandale n'eût jamais accepté , & moins pour- de I'églife, charge & perte de votre ame. chalfé ce concordat , à préfent reçu en Sw.E, l'on ne doit pourvoir aux per- France. Connes par églife ; mais !'on doit pour- Encore que par conceffion du Pape , voir aux églifes par perfonnes. Charlemagne eilc puiiT•nce d'inlhtuer L'état de I'égliCe, Jurant que les élec– aux archevêchés , évêchés , abbayes , tions étoient en vigueur , comparé à & toutes autres prélatures Je la chré- celui qui ell enfuivi après vos nomina– tienté , il n'en voulut toutefois uCer ; tions, montre alfez combien im;'ortoit mais par ordonnance rapportée en fes à l'églife que le droit des éleéèions de– chapitres, & par Gratian rnférée en fon meurât en Con entier. Auffi votre par– décret , déclara qu'il vouloit & enten· lement prévoyoit bien la grande plaie doit que Jeç év{•ques f11lff>nr 1~l11i;;: f,,.lnn q1..:11; l'é~fjf?: de !'rance & votre iuy ., ... 1,1.;. les ftatuts des faims décrets & canons. recevroient, quand il n'a voulu jamais Le Roi Philippes - Augulle avoit le approuver l'abrogation de la pragmati– droit comme fes prédécelfeurs avoient , que f.inB:ion , laquelle il a Jugé être de nommer aux évêchés & abbayes qui confervatrice du droit commun, & de étoient en régale; toutefois il voulait la décence de I'églife, & un très-fort gue les éleéèions en icelle eutfent lieu. obllacle contre tous les abus qui depui& Et allant outre-mer , ayant laitfé le gou- y font entrés. vernement du royaume à la Reine, & à Le bon & vraiment catholique prince, Guillaume, archevêque de Rheims, car- non feulement doit bien fentir en la foi, dinai & légat .en France , Con .oncle , empôcher les abus & déCordres qui Jif– fit cette belle ordonnance rapportée ès forment l'églife, tenir la main à ce que chroniques de France , qui enfuit : S'il faims & doéèes pafieurs préfident en avicnt qu'un ftege épifi:opal, ou quelque icelle ; mais aufli doit honorer les minif– abbaye vaque en régale , nous voulons tres de Dieu, les maintenir , défendre '}Ut les chanoines de t lglife, ou les moi- & conferver avec leurs biens, droits• nes du monajlere vacant, viennent devant franchifes, libertés & immunités. /.a Reine & {archevêque , comme ils vien- Plutarque , grand philofophe, parlant tlroier.t devant nous ; qu·ils leur dcman- des prêtres de fa religion , dit que les dent librement té/et/ion , laquelle voulons cités leur portent honneur & les réve· fans contradiltion leur être oltroyée ; & rent , parce qu'ils prient les Dieux , admoneflons , tant les chanoines que les non feule1r.cnt pour eux-mê1nes , leurs moines , que tel [oit par eux élu pour amis & f.1mi~lcs; mais en comtntln, iJOUr pajleur, qui fait agréable à Dieu & pro- tous. Et !aillant l'exemple de Pharaon , firable au royaume. qui en l'extrême & univerfelle néceffité Ces bons, Cages & vertueux princes, de la famine nourrit les pr~rr~s facri– entendoient atfez la difliculn: de bien fians 3 fes Dieux, & con(crva Ienrs ter– pourvoir aux églifes ; & combien la res avec leurs immunités , elt mémora· Jonfcience de ceux qui eotreprenoient bic. Ce que Jules Céfar traitant de li!: http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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