Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

7~η 'Evlque d'Auxerre. M. DC. LXI. 70 .~ regarder comme ron pere & fon bienfoic- offrent les prémices des biens qu'ils ont teur de qui elle a été infiniment obli- reçus des premiers dans lefquels le~r pa– gée ( c'ell une fille carelfée & confervée trimone ell enfermé. comme la. P,runelle de vos yeux. nou~- 111ais, ~IRE, quand on nous empê· rie & alla11ee de la mamelle des Rois chc de faire nos charges & d'exercer vos prédécelfeurs, au dire d'un prophe- ces faluraires emplois. quand vos offi– re, chargée de leurs bienfaits & de leurs cicrs veulent faire les évêques & mon– Jibéralités. Tous ces in lignes monumens ter fur nos trônes pour exercer la jurif– de piété qu'ils ont érigé en ce royaume diétion & l'autorité qui n'apparcient à la gloire de fes autels, font en li grand qu';) l'églife & à fes minillres, & quan.J JJombre. qu'il ell impofiible de jerter on nous ravit le bien de cette divine me– les yeux fur aucun endroit, même dans re, nous fommes dans une malhcureufe les défens les plus inhJbités, fans y re· impuilfance de leur pouvoir donner, & marquer quelques vetliges des bienfaits nous ne faurions plus les confoler dans dont ces grands princes ont honoré cette Jeurs gémilfemens, qu'en gémi If ant avec jJlullre fille. eux, lorfque nous voyons le premier or- Quelle plus grande marque, SIRE , dre de votre royJume confondu avec le 'de la vénération que vos ayeux ont eu , dernier, & tous les deux réduits dans une & que vous avez. pour elle, que celle même nécelliré & une même fujérion, qui a plru dans le choix de vos minif- puifque les prêtres & les peuples fe tres? Il a fallu fans doute, que ceux de trouvent fournis aux mêmes violences J'églife ayent été en etlime finguliere de ceux, lefquels fe parant du nom de dans voire cœur, pour les avoir éle- Yorre Majetlé & de fon autorité, ve– vés dans la haute région du minillere xent l'églife votre mere contre vos in· de votre royaume , & les avoir préférés tentions, & no no bilant la protcétion à tous les autres pour préfider à vos de vos déclarations & de vos arrêts• confeils; & cerres ce n'a pas été un mé- lui arrachent les mamelles dont elle diocre effet de la providence de Dieu allaite fes enfans, & s'enrichiffent de pour la religion, d'avoir donné des prin· ce qui appartient à la pauvreté de tant ces li chrétiens & li catholiques, des de miférables, & dépouillent de nou– perfonnes fi attachées à J'églife, par le de- veau & mettent à nud les membres du voir de leur propre condition. Il ell vrai , Fils de Dieu. SIRE, qu'après la p·erre que l'Eglife de SIRE, vous êtes Roi, vous êtes Roi~ France a faite d'un prélident li illullre Très-Chrétien, & le plus grand Roi du & li z.élé pour fes intérêts , elle aurait monde, mais vous êres Je Fils· aîné de fujec de craindre, li elle n'étoic affurée l'églife, & ces deux qualités pl rient de la proteétion enriere de V. M. avec pour elle en faveur de ces membres af– laquclle tous fes ennemis font fans pou· fligés: celle de Roi, parce qu'elle doit .voir de lui nuire. ouvrir les yeux à Votre Majefié pour Mais fi l'églife fe confole dans la pro- voir tous vos fuiets, & regarder les mi• retHon qu'elle reçoit & efpere toujours [érables avec compallion; mais comme de V. M. permettez.-lui, S1RE, de gémir Fils-aîné de l'églife, V. M. nous a bien dans les gémilfemens des pauvres dont fait J>lrOÎtre par fes paroles & les pro· nous femmes les tuteurs. dont nous melfes qu'elle nous a faites de mainte– polfédons le patrimoine dans le tempo- nir nos privileges & nos immunités, Jel de nos bénéfices. Les pauvres, SIRE, en faifant donner cous les arrêts de vé– font les membres les plus délicats du rification nécelfaires, pour nous faire corps de )Esus-CHRIST; c'ell pourquoi jouir de l'effet de fes édits & de fes jl n'en commet le foin principal qu'aux déclarations; & pourrions nous douter, prélats , il veut qu'étant abandonnés SIRE. après cette arrêt folemnel, que du monde qui les dépouille, ils foient V. M. en a donné dans fon cœur, & revêtus par ceux qui ont abandonné le qu'elle nous a li tendrement prononcé de monde pour fervir à fes autels. Il veut fa bouche royale en faveur de fa lainre que ceux qui vivent du bien de l'autel, mere,quece cœur royal &Très-Chré– fur lequel ils facrifient fon corps pré- rien puilfe fouffrir que l'églife cette cieux, trouvent dans les mains des pau- fainte mere fût réduite en vos états i la Yres de feconds .autels fur lefquels ils qualité de fervante, Be qu'a.y crai1ât avei; . y http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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