Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remontrance de meffire Pierre de Brot, l·c. 70L tout Con recours & fa détenfe, enforre Remontrance d:i Clergé de France , affembié à Paris , faiie au Roi Louis ,f l V. le 2. !f. juin 16 61. par i!!uJlriOime & révérendiffime .Mre. Pierre de Broc, évêque d'Auxerre, affifle des archevêques, évêques & aucres d.fputés en ladite affemhlée , en prenant congé de Sa Majejlé. qu'elle puiffe s"écrier, comme Jérufa– lem au retour de Salomon? Enfin, après une longue abfence, je fuis anire. & me repofe fous ]"ombre, de celui après lequel j'avois foupiré. Voici l'Eglife de France qui Ce pré– fente devant V. M. comme une mere paflionnée, pour lui témoigner la ten– dreffe de fon amour: comme une fille très-obligée pour lui exprimer fa grati· tude, & lui faire paroître la profondeur de fes foumillions: mais; S1RE , fi tous ceux qui ont l'honneur de compofer cet illuflre corps, ne fuivent pas le mouve– ment du zele qui les follicice cous en par– ticulier à faire les protelhtions de leur obéilfance à V. M. c'ell parce que n'a– yant tous qu'un même cœur, ils ont ef– timé qu'ils ne devaient ovoir qu'une mê– lne bouche pour le faire connoîrre. · C' eH dtmc, Srn.E , de la part de cette fainte mere, que j'oi l'honneur de pa– roître devant V. M. pour lui dire avec tout refpelt, au nom de tous mes fre– .res, que le carall:ere le plus effentiel du clevoir des Souverains , & la proreaion de leurs fujers. Philon, Juif, les com– pare pour certe raifon à la palme; cette illulhe plante, outre les avantages que fa beauté naturelle &' la douceur de !es fruits lui donnent au-dclfns de tourcs les autres, a encore celo de particulier 11uc Ca vertu & Ca force virale n'ell pas comme celle des autres enfermée dans fes racines, mais placée dans fes bran– ches, afin que ceux qui cherchent leur refuge fous fon ombre, puiffent avec la fraîcheur fe relfemir encore de la vi– gueur de fes influence!. N'e!l- ce pas auf– fi de la feule puilfance des Rois, de leur feule autoriré, de leur juflice & de leur ·pi~té, & pour me fervir de cette com– paraifon, & parler aux rcrmes de l'écri– ture, de leur feule ombre, que l'églife, qui n"a d'autres armes que leur bienveil- 1.;.nce pour s'en g~rantir, doit attendre li.lais, S1RE, fi vous avez cette obli– gation co1nmt1ne a\·ec tous les autres Hois, par le caraéèere de votre fouve- . ' . ra1nere, n en avez~vot1s pas encore:: une particuliere par les rairons fin~ulieres de votre nailfance? Y a·t-il aucun royaume fur la terre où l'exercice de fa religion foir fi ancien q~e dans le vôtre ? Lorf– que l'univcrs prefqu"enrier éroir tout cou– vert des ténebres du paganifme, n"y obfervoit-on pas déjà queiques cérémo– nies qui avaient une image bien plus approchante du vni culte qu'en rous les autres lieux? On portait dès ce remps– là, au rapport de Céfar, un tel ref– pell: à ceux qui étaient ordonnés fur les chores divines, qu'ils déddoient en der– nier reffort rous les différends , tant ci– vils que criminels; & leur jugement était exécuté avec tant de rigueur, que fi quelques- uns refufoient d'y obéir , ils étaient interdits de leurs facrifices, mis ou nombre des impies, dégradés de leurs chugcs & de ~eurs privileges; & lors que la foi de l'évangile commença d'être annoncé dans le monde, ne for– ce pas encore dans ce royo.ume qu'elle jetta res premieres racines' N'efl-ce pas dans les cœurs de nos Rois que cet– te divine remence a commencé de for– mer fes premiers germes fous le regne de Clovis, &· de plufieurs de fes fuc– ceffeurs? L'églife a-t·elle eu d'autres en– fans parmi les Souverains que ces prc· mi ers Rois catholiques; Tous les au– tres n'étoienr-ils pas dans fa naiffance ou hérétiques ou payens? Et n'ctl-ce pas aulli ce qui a fait âire au grand S. Grégoire, que le royaume de France étoic autanc éJevé au~delfus des autres royaumes, que la dignité de Roi l'ell au- deffus de tous les ourres hommes? Que fi par le concours qui sell fait des autres Rois à l'églife, il ell arrivé que les nôtres ne fulfent plus les feuls, quelle force tourefois leur pourra arracher la gloire d'être les premiers chrétiens? · Ce zele, Sn\E, pour la religion a été fi inviol>ble dans la fuite des fiecles jufqucs à V. M, dans le cœur de vos ancê· ues, c;ue plufie11ts no11 feulement one http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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