Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

695 Remilntrance de nzeffire Vincent de Tulles , me à (es Jideles minillres (qui font, aulC rennes, de faine Paul, les vrais ambaC– fadeurs de Dieu près des Rois ) d'ap– procher le trône de Votre Majetlé pour lui repréfenter l'excès de fa douleur; douleur qui ne lui ell caufée que pu fes ennemis, qui choquant fans celfe Con autorité, dchent de rompre l'unité qui I• m•intient; & quoique l'églife ne fait régie que par l'efprit de Dieu, qui ell fa vertu & fa force, qu'elle (oit animée par la puole du S. Efprir, & fourenue par fa puiffance, elle ,ne lailf~ pas pourtant., à ]'exemple du trone de Salomon, (qui en etl la ligure) de recourir aux deulC bras qui l'ont appuyée, dont l'un marquait la di– gnité du facerdoce, & l'autre la puiffan– ce royale, & veut par J'aurorité de l'un & la force de l'autre, érablir plus forte· ment dans nos cœurs les vérités qu'el– Jes nous onnocent: aufli pour perfec· tionner ceux qui font foumis à fes loix, elle ne leur propofe que des fciences di· vines, qu'une infaillibilité dans (es dé– crets, & que la fainteté dans (es paro– les; toutefois nous voyons, S1RE, que plufieurs au lieu de Cuivre ces maximes, fe réparent de cette mere qui les allai– te & qui le.s nourrit; méprife fon amou1 & les voies favorables qu'elle leur pro– pofe; rejeire fa doélrine comme fi elle n'é1oi1 pas infpirée du pere des lmnie– res; & mettant ainfi de la confufion par– mi les !fideles , ne peuvent à la vue de ces malheurs, qu'augmenter la douleur .& le gémiffemen1 de cette colombe , & qui nous oblige d'en porter (es plain· res à Voire l\hjellé pour en recevoir Je recours qu'elle luidemande, & qu'elle attend de Con incomparable piété. · En effet, S1RE, à qui le Clergé de France, affemblé par ordre de Votre Majetlé en fa ville de Paris, pourroit– il mieux recourir qu'à un Roi qui éta– blit toute la félicité de (on regne i y faire fleurir l'empire de JEsus·CHRIST; <JUi n'a jamais remporté de viétoires fur fes ennemis que pour lui en anribuer ]es triomphes, & qui en élevant la gloire de la France, fou1enan1 le trône de fes alliés , & portant la r~putation de fes armes bien loin au·delà de fes froniieres, n'a jamais eu d'autres deffeins en fes conquêtes, que de faire connaî– tre que la qualité de Roi Très-Chrétien · etl inféparable de fa couronne & le clevoir dL1 Fils-~îné de l'Çglife, cft de fa rendre par-tout viélorieufe & triom– phante: c'efl dans fon triomphe que Votre Majeflé doit trouver l'lffermiffe– ment de fon fceptre, la gloire de fa couronne, le repos de (es peuples, & la fouveraine puiffance de fan empire, pour faire voir à tous les fiecles , qu'otl il s'agit de la caufe de Dieu, du raviC– fement de (on honneur, du violement de Con églife, ou du renverfement de Ces temples, Coudain Votre Majellé s'animanr par le mouvement d'un zele très-chrétien , tourne toute! Ces pen– fées· à prendre fa querelle, & venger fes injures. Nous Commes, SrRE, en ces termes, que l'églife 9ue le Fils de Dieu s'etl: ac– quife aux depens de fa &loire, fe voit tous les jours opprimée par les entre• prifes de ceutt de la prétendue religion réformée , puilqu'on y bâtir de nou– veau" temples , que le nombre des fautC propheres s'y augmente pour y détruire fa <loélrine ; que Con honneur y etl violé par la profanation de Ces myfteres; que la fainteté & l'innocence qu'ils renfer– ment , n'y font plus regardées que com– me des caufes étrangeres : la vertu des cloîtres y etl méprifée par les fréquentes apotlafies; les irrévérences contre nos cérémonies y font conti– nuelles; le progrès de leur fautfe reli– gion s'y établit bien louvent par la voie de la force; les Joix du chriflianilme y font renverfées; la confufion s'y mê– le, & l'injutlice régnant parmi eux, ani– re des événemeos qui ne font pas moins funetles à J' état & à lempire oie V. tvl. qu'à celui de JESUS-CHRIST. & de fon églife. Ce qui fait que regardant les Rois comme les proteéteurs & les vrais dé· fenfeurs de (es faines décrets, elle s'a– dretfe à Votre }.1ajetlé pour y effacer jufques au veflige des malheurs que la feéte de Calvin a caufé depuis iam d'années dans vos provinces , & en ce– la elle marchera fur les traces du pre– mier Empereur chrétien le grand Conf– tantin, lequel, après tant de viéloires & de trophées arborées fur les rui· nes du paganifme , ne trouva rien de plus augufle pour le comble de .r~ gloire, que d'employer fon autor1re pour conlerver (es droits & tous (es avantages: c'etl à ce deffein que ce pri~­ ce panageoic ~vec les pr~lats le fom http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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