Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

r;s 9 'Archev;que de Rouen. M. DC. LX. 6 9 0 d'arracher à la France fon augufie chef: d'olive, étancheroient cette inondation lors, dis-je, que uos jours étoient fi fom- de fang qui fe verfe depuis fi long-temps bres, & nos efpérances fi incertaines; en lt•lie, en Efpagne, en Flandres & en que néanmoins il avoir a1rê1éque V. M. Allemagne; que l'ombre de la poix gé· devoic con~inuer, & même achever dans né.raie e~tre l~s deux royaumes, J;rodui, fa plus floritfame JeunelTe, ce gund & ro1t le retabhlTemenc d'un grand Roi• pénible ouvrage du Roi Louis XI 11. & le miracle de la paix dans le royau– de triomphante mémoire, & que vous me d'Angleterre, & dans tout le pars deviez donner la tranquillité univerfel- du Nord; & acheveroient fubi1ement le, & en même temps la loi à toute la la conclufion d'une suerre de tant chrétienté. d'années. Ce n'eft pas, SIRE, que dans cette C'ell en ce rencontre, SIRE , qu'il produll:ion de la grace, plutôt que de la faut avouer que les jugemens de Dieu nature, la piété, la vertu & la foi de la font fecrets, & que fes abymes font im· Reine votre mere ne nous filTent entre- pénétrables: c'efi lui qui vous réfervoic voir une partie de ces grandes profpéri- pour acquérir par-detfus les titres de tés: nous confidérions fes larmes heu· Conquérant & de Triomphateur, que reufement exaucées, & fa patience nous le Roi votre pere vous a laitfés pour u11 l'aroilToit avoir fléchi la miféricorde de glorieux héritage, ceux d'auteur de'con– Dieu fur nous. corde , & de pere du peuple. que vou& Comme elle avoit donné des enfans a mérités la piété de la Reine voire me– à la France, & que Dieu les lui avoit re. afin qu'unitfant en vous ces beaux accordés au terme que fa providence noms par cette illufire alliance, & cc avoit marqué, nous liftons dan; ces pre- noble mariage qui fixe à jamais notre miers commencemens la rare félicité bonheur, on vit joindre en votre feule de Louis XIV. qui fait aujourd'hui l'é- perfonne. ce qu'à peine les fiecles patfés tonnement & l'admiration de toute la ont vu féparément en plufieurs, la gloire terre. de l'invincible David, & la profpérité Je dirai davantage, S1RE, 3 V. M. du pacifique Salomon. fans crainte de flatterie; car J'églife ne Souffrez, SIRE, s'il vous plaît, que flatte pecfonne, aufii n'ô1e-t elle à per- je dife encore à V. M. que c'en cette fonne les honneurs légitimement méri- grande princetfe , cette illullre infante tés. Nous nous promenions un bonheur d'Efpagne, cette jeune & verrneufe Rei· Jare. & un avantage fans pareil de la ne, qui par une heureufe contrainte, &– fublime capacité, & de la parfaite fi dé- une douce violence. vous oblige au• lité d'un aufii grand minilhe qu'eft M. jourd'hui d'être le pacilicateur de l'Eu– le cardinal Mazarin;c'efiluiqui affermi!- rope: c'en elle qui pour rendre le lien fant votre autorité, par la fagetfe de fes plus inviolable entre le Roi fon pere. confeils, & formant pari' agitation perpé- & le 1'11onarque fon époux, a fait paf– ruel!e de fa prudence, & les orages chez fer d'une main en l'autre ce qui pou· nos. ennemis. & le repos dans cet état, voit caufer la divifion, & faic céder après tant de fieges & de combats, tant tout aucre intérêt à celui de l'aff"étion de villes forcées, de provinces conqui- conjugale. fes, & de troubles domefiiques appai- Après cela, S1RE, que nous refie-t-il fés , projettoit de faire connoître au à confidérer, fi non que vous voyant monde qu'il pourroit pollible quelque monté fur un trône annobli de mille tro· jour infpirer i fon maître le généreux phées, les fources des rebellions étant mépris des fuperbes noms de Grand & fechées , les racines des fall:ions arra· de Viéto1ieux, pour s'attacher inviola- chées, la monarchie portée au dernier blement à celui de Pacifique. point de fon élévation & de fa gloire, Et néanmoins, S1RE, il fauc avouer l'églife, qui eft l'époufe du Fils de Dieu, que Io prudence ordinaire , & les con- vous demande aujourd'hui par ma bou– jell:ures humaines ne nous permet- c:ie la puitfante protell:ion de V. f\-1. C'eft roient pas de nous ajufier fi prompte- en ce rencontre, S1nE, qu'elle vous ment à de fi hautes efpérances; en effec doit ~ropofer les exemples des Clovis• qui eût dit que vos vill:oires couronne- d~'harlemagne, & des faint Louis: roient fi-tôt nos triomphes du qmeau il que non feulement vous égalie:<,, . Xx http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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