Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

. - . J 6g J Remontrance t!e Me.ffire Pierre t!e Bertier, ·ss4 dalfent ces premiers elfais d'une con- avant la funefte & malheureure annee duite fi irréguliere , comme ks premièrs I 648. de laquelle , & des crois ou qua– elforts de la produél:ion d'un gouverne- tre fu1v2ntes qui ont été fi fecondes en ment incompatible avec celui de votre malheurs publics , nous demanderons état. toujours à Dieu qu'il les efface de la Et en elfet, SrRE, l'état mon•rchique mémoire des hommes, & qu'elles & de \'Otre royaume ne pouvantfoulfrirles toutes leurs produél:ions monlhueufes alîemblées que Votre Majellé n'> point périlfent, comme le jour de la nailfance permifes, ne foulfre non µlus les dépu- de ce faine homme qui en demandait tations qui fe difent envoyées par des l"anéantilfement i caufedes miferes dont corps qu'e:Ie n'a point approuvés, & il avait été accablé. Nous demandons qui ne peuvent être que des corps im· avec un très-humble refpeél: , & pour parfaits, puifqu'ils fe forment eux mê- l'extrême befoin de la religion & de l'é<– mes de h corruption des loix, & qu'ils rat , qu'il plaire à V. M. nous donner: font privés de l'ame de votre autorité. une déclaration qui ordonne ce réta• De forte que cout ce qu'on en peut dire blilfement , & qui commette dans les de plus doux, c'ell que ce font des œu- provinces des perfonnes intelligentes & \'res de l'efprit d'erreur qui engendre la lideles; afin qu'en travaillant à l'exécu– nouveauté , comme la nouveauté pro- tian d'un ordre fi nécelfaire, la religion cluit l'inquiétude, & que fi l'inquiétude & l'état reprennent leurs anciennes for• qui ell toujours feconde en delfeins ex- ces, & reviennent :l leur premiere beau• traordinaires, n'eft arrêtée par la puif- té : donnez. donc , SIRE, des bornes à. fance & par l'autorité légitime , on au- ces étranges innovations; & pour faire ra bientôt lieu d'appréhender le retour vivre vos fujets dans la p•ix etablie _par des anciennes divifions de l'état, puif- les viél:oires & par la piété du feu Roi que ces divers degrés en ont été les hor- votre pere, que V. l'-1. fe·ferve des mê– ribles caufes, & en com;>ofent la fonef- mes moyens qu'il a fi heureufement em· te généalogie. C'eft ce que faine Paul a ployés. Nous lui promettons, SÏRE, de voulu dire lorfqu'il a expliqué l'erreur continuelles bénédiél:ions au nom de ce· par la comparaifon d'une maladie qui lui qui nous a commis (on églife ; car porte en latin le nom d'un infeél:e qui Dieu qui en ell le pere ne les produi· ronge la terre où il rampe. qui la mi- fant que dans le fein de (on epoufe • ne, qui h pourrit, & qui p3(font d'une & elle ne les donnant aux Rois que par f. iece à l'autre , enfin les corrompt & le minillere & la main des prélats; c"etl: es gagne toutes, comme après que le par nous, SIRE, que V. M. les doit at~ venin de l'erreur a corrompu les regles tendre cle la miféricorde de Dieu. de la foi , il fait mourir les loix de la Les viél:oires du premier des Rois vos police;ce qui ellfi vifible, & les exem- prédécelfeurs qui fe fournit à l'églife, la pies de nos voifins Je découvrent fi évi- fondation de cette monarchie qu'il con· demmcnt, qu'il y a eu peu de lieux où lirma, & la fucceAion du bonheur & de !'altération de la foi del'églife n'ait palfé la puilfance qu'il a tranfmife à ceux qui iufques au gouvernement de l'état; & ont rempli fon trône , & porté fa cou· fi votre royaume , SIRE , s'eft garanti ronne, en cil une fi vifible démonllra· de. ce malheur , c'eft que l'efprit de vos tian , que les cœurs n'en font pas moins fuJets fi naturellement li deles, & le fang perfuadés, que les yeux s'en trouvent fr.mçois qui ell dans leurs veines, a cor· convaincus. Dieu bénit C lavis par l'é• rigé h maliitnité de l'erreur , & a em- glife. l'églife le fanél:ilia par S. Remy• pêché les elfcts qu'elle a produits dans & ce grand archevêque, au minillere du• les autres parties de l'Europe. quel le ciel contribua par des miracles, C..'ell donc, SIRE, pour empêcher ces attira fur ce puilfant Monarque, par m•ux que nous fupplions V. M. d'or- l"onél:ion chrétienne & royale, les gra• ~onner que les affaires générales & par- ces & les bénédiél:ions qui ont alfermi ucuheres c;iu_i regardent ceux de la pré- 'l'Otre trône , SIRE , depuis tant de lie· tendue rel1g1on , foient rétablies en mê- cles au milieu de tant de révolutions me éra~ où elles étaient à la mort du qui ~nt ruiné les plus grands royaumes feu Roi votre pere; & comme elles ont du monde. Nous faifons fur Votre lvla· tté conduites fous le regne de V, M. jefté , SIRE , une panic de ce qu'a fai& http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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