Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

"Evtque àe Mor.tauhan. M. DC. LIV. formaient dans les provinces voilines 1 Aulli efpéro11s-nqu5, SIRE, que V. M. dillipera par un ferme & ra1fonnable re– fus, les importunes foHicitauons de ceux qui ofent demander à V. M. le change– ment des ordres du Roi fon pere, & qui fans autre fondement qne celui de leur vaine im1gination, fe font perfuadés de trouver votre efprit oppofé j celui de ce grand Roi, de qui Io puilfance a établi vo– tre trône , & de qui les religieufes & héroïques allions préfentent à V. M. l'exemple d'une admirable conduite. Il y a des chofes, SIRE , que les Rois décident fur le upporrd'aucrui, comme il y en a dont ils jugent fur ce qu'ils ont vu.eux-mêmes; celles de la premiere ef– pece ne portent pas un cnaélere d'appro– bation li certain que celles de la feconde, parce que Dieu donne une plus grande lumiere aux Rois qu'aux juges dont ils fe fervent: de forte que quand leurs bouches royales ont prononcé Cur ce que leurs yeux ont vu , il n'y a rien qui doive être plus ferm.e ni plus inébranlable. Ce qu~ le feu Roi votre pere, SIRE, a ordonne à Montpellier lorfqu'il y a été lui· même diverfes fois , étant de cette nature , qui pourra croire que V. l'vl. n'en autorife pos les réfolmions, & qu'elle ne main– tienne point les feuls catholiques dans la direélion de cette illulhe ville 1 Ce qui s'e1' polfé à Cotlres, n'ell pas moins étrange que ce qui s'el~ fait à Montpellier, on y a réfolu de demander à V. M. de rendre fixe & perpétuelle une ch1mbre, que l'édit qui l'a créée conli– dere comme un membre qui doit être , nu réuni au parlement de Touloufe , ou tout 3 fair fupprimé: de forte qu'il or– donne mên1e jufq11es aux li,oindres cir– conll.onces de ce qu'il faudra faire de tous les officiers qui la compofent lorfque la chofearriver.. ; !Jquelle, SIRE, lil'onen juge felon ies maximes & felon les prin– cipes du feu Roi , ne devroit pas être beaucoup éloignée, puifquc par fon or– donnance de .J'aris de l'année 1619. en· régitlrée au parlement de T ouloufe , il déchu que le temps de la réunion de cette chambre à cc même p•rlementétoic déjà ven>J, & ordonna en effet qu'elle y feroit réunie. !Yfais contre la difpolition de l'édit de Nantes, contre la volonté de Henri-le– Grand qui en eft l'auteur , contre l'in– tenûon de Louis-le-Julle qui a fi bien en- terulu comment il devoit ërre exécuté; il _Ce.trouve des perfon!"es alfez paffion~ nees pour la nouyeoure , & allez enne– mies des anciens ordces, pour vouloir~ qu'au lieu que V. M. choifit tous les ans dJns le parlement de Touloufe des com– milfaires catholiques, qui avec ceux di: la prétendue religion cotnpofent une chambre qui rend la juJlice J. VOS fujers de Longuedoc, felQn l'attribution de l'é· die qui l'a étJblie. V. !vl. crée & inllitue des officiers fi-. xes & perpétuels , qui fJlfent un corps indépendant & fépiré du pailement de Touloufe, & do.nne à un établilfement qui n'a été fait que. pour durer amant que la chJleur qui rctloit entre les deux partis lprès la guerre civile, la nature des chofes perpétuelles, & le faire fub– li!ler, lors même que la mémoire des pre- 1nieres divilîons ell enrirrement éreinre. Les promoteurs de ce delfein fe per– fuadont que le gnnd nombre des deman– deurs 'rendroit leur pourfuite plus conli– dérable, fe font efforcés d'engager dans leur intérêt les principJles villes hugue– notes du Languedoc & de la Guyenne; & les ayant excitées par leurs pratiques à fe joindre à leur intention, en 0111 at– tiré des députés, à la t(te defquels ils fe font mis eux· mêmes, aprè.s s'être fait députer pJt quelques particuliers de leur complgnie, quoi.:iu'ils n'en foient ni les plus qualifiés en charge, ni les plus avan– cés en fervice: ce qui cil en effer un mé– pris injurieux des perfonnes qui avoient cer lVantage fur eux, & des voies ordi– naires que V. M. a prefcrites à ceux de la religion prérendue pour lui porrec leurs pl•intes. Jls ont fait un gros d'hom– mes unis fans aucun pouvoir légitime ; ils ont of~ f.:ire un c:ih:er de demandes nouvelles , dor1t celle·ci n'étoic qu'un article ; ils ont eu la hardielfe de folli– cirer une audience de V. !'.!.pour le lui préfenter comme députés d'une alfem– blée légitime, pendJnt que le plus grand nombre de ceux de leur religion drfa– vouant leur pourfuire, ont témoigné de· tirer leur rebut pour punition de leur étrange maniere d'agir, & craindre avec fondement que ceux qui ont connoilfan– ce des anciennes loix de vorre royaume. étant étonnés de cette nouveauté, n'en– tralfent en quelque foupçon que 1' on avoir delfein de former un corps nou• veau au milieu de l' anden , & ne regar~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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