Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

, 17 ~v#que de Montau~an. M. DC. llV. 67'! fera mériter toutes celles du monde. guenotes, comme à l'égard des magi!lrars Ce grand Prince, S1RE, après une & des officiers: il parugea les uns com– guerre de plulieurs années ,contre une me il avoit partagé les autres; il divifa pariie de fes fuJets de la prerendue re- l~s académies & le,s colleges en quelques ligion, fit divers édits , donna plulieurs lieux , pendant qu en quelques autres il réglemens, pronon~a de fa bouche des priva ceux de la précendue religion d11 arrêts dont l'obfervation conferva du- droit d'enfeigner, ne jugeant pas qu'on rant quatorze ans une profonde rranquil- dût foumeitre la fcience à l'erreur; & lité dans les provinces & dans les villes, croyant au contraire que la foi di vina où il n'y avoir eu auparavant que trou- devoir prendre autorité fur les fciences bles & que divifions. Il connut par e:rc- humaines , il voulut avoir connoitfancc périence de quelle maniere il falloir agir des lieux où ceux dont il toléroit la avec eux, quels emplois il leur devoit créance, avaient befoin de temples pour donner, quel étoit le véritable fens des leur exercice ; il fupprima les inutiles, c'dirs de fes prédécetfeurs; & dans les il lit interdire l'ufa~ede ceux qu'on avoit affaires génerales & particulieres qui les établis contre la véritable intention des regarderent , il prit de li Cages & de li édits; & pour des raifons importantes, raifonnables réfolurions, que leur ayant il en transféra quelques- uns d'une place fait connaître que fa bonté écoit tout en une autre; il auto ri fa les capitulations leur appui , il leur fit avouer auOI que & les traités faits à la reddition de quel– les fautfes furetés qu'ils avoient cru trou- ques places, & défendit d'y apporter ver ailleurs, n'étoienr que des matieres fous aucun prétexte aucune efpece de d'une véritable défiance. Il fit entrer les changement; & il donna enfin un 111ou• richetfes & l'abondance par les brêches vement li régulier à fa politique, que de leurs villes conquifes; & s'étant atfu- jamais paix ne fut li calme, ni tranquil· ré contr'eux pari'abattement des murai!· lité li profonde que celle qu'il avoit éta· les de quelqu'unes, & par le rafement blie dans fes états, lorfqu'il patfa de cc des fortifications de routes, il leur ap- royaume terrefire à celui d'une heureu· prit que toute leur atfurance devoit être fe éternité. fondée fur fa modération & fur fajulli- La Reine votre mere, SrRE, par la ce. Il difpofa à leur égard des magillra- prudence. de fes confeils, par la gran· tures royales & municipales comme il le deur de fnn ame , & par la généralité trouva raifonnable:en quelques endroits de fon cœur, a maintenu durant plu· il les partagea entre les catholiques &: lieurs années la même maniere d'agir • eux, en quelques autres il les Ôta entié- & elle s'ell acquife en l'obfervant, les rement, & lorfque fa parole eut expli- plus beaux fleurons de la couronne de qué fes Cages volontés fur ce fujet, ja- gloire que la jullice de Dieu réferve au mais fon nom ne fut employé pour don- mérite d'une vie aufli belle , & d'une ner l'adminillration de la ju!lice, ou la conduire auffi innocente que la lien ne. conduite des finances à ceux qui faifoient Mais , S1RE , pendant celte éclipfe profeflion d'une foi contraire à celle de d'autorité , pendant ces tremblemen!i I'églife. Il ne vouloir pas avoir pour of- d'état , pendant ces convullions politi· liciers de fon royaume ceux qui n'avoient ques qui font arrivées en votre royau• P.oint de part dans le royau:ne de J. C. me durant ces dernieres années , quel– d croyait qu'un érat régi durant douze ques efprits inquiets & impatiens aimant fiecles par foixante Rois catholiques , la nouveauté , felon l'efprit de leur devoit avoir des magi!lrats catholiques croyance qui l'infpire toujours, & qui comme eux; & ces grands hommes , à en donne l'inclination aux ames les plus qui ce pieux prince avoit confié la garde fortes qu'elle touche, li elles n'y oppo· de fon fceau, furent li fi de les dans l'exé- fent la réfillance de leur raifon, fe font cution de fes ordres, & l'églife & l'état portés à des innovations éiranges; &: en reçurent deligrandsavanrages,qu'on s'étant érigés d'eux-mêmes en dépurés leur en doit une reconnoilfance pu- d'un corps qui ne s'ell point atfemblé , blique. & qui ne l"a pu faire, puifque V. ~1. Cc fage Roi fc conduilic envers les ne le lui a point permis, ont arraché in!litureurs de la· jeunetfe , & les pro- plutôt qu'obtenu, furFris plmüt c;uc fdTe"'s des fcieoces d;ins les villes h11- re~u, dans uoe déclaration qui Il .cc<; Vv ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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