Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'°' 7 f 'Evlque de Montauhan. M. DC. LIV. 674 Saint. relon le langage d'un Roi , que pui(fance. _par châtiment rar a:ux qui Dieu avoit également honoré.de l'un & ne reconno1lfent point cette mere des fi– de l'autre, & qui dans l'un de fes pfeau- de les par foi & par fourni Rion. Nous mes lui demande la 'onfervation de tous prenon! cette autorité du même efprit; Jes deux. une meme onéhon nous la donne; & Mais à caufe que le refpelt n'efi ja- comme nous Commes les bouches de mais mieux rendu, que par le témoigna- J' églife pour parler aux peuples de fa ge conlhnt, & par l'aveu fincere du be- part, & fa tete pour régir les ames en foin qu'ou a de la puilîancequ'onhono- fon nom, V. M. à l'honneurd'êire fon re, il faut. S1R~ , que nous ayons re- bras puilîant , & fa dextre vigoureufe cours à celle de Votre 1'1•jeilé; & que pour faire exécuter fes décrets, hono– d'abord nous lui déclarions né1nmoins rer fa puilîance , & augmenter la véné– que c'ell avec une maniere de confiance ration qui lui elt due, lorfqu'elle vous fi bien fondée, qu'elle rendrait crimi- en erie & jju'elle vous y exhorte. nels les doutes que nous formerions de Cette fil e unique de Dieu , aulli an· )"événement de nos prieres. cienne que fon pere, qu'il l'a con~ue En effet, SIRE, pourrions-nous, fans dans l'éternité. n'a point de plus grand faire injure à V. M. ne pas croire ce ennemi que la nouveauté ; & parce que qu'elle vient depromcttre fur les autels, de toutes les nouveautés l'erreur ell la à l'imitation de Dieu, qui pour être la plus criminelle, c'cll pour cette raifon premiere vérité, à qui coute ame doit que faint Paul voulant enfeigner en peu une fimple foi, & toue cœur une fincere de paroles tous les devoirs des fideles , 'royance, ne lailîe pas de jurer , pour & recueillirtoures leurs obligations dans déclarer la jullice de fes réfolurions, & un feu! commandement, il leur ordon– l'éternelle fermeté de fes paroles ? fe- ne de fuir lu profanes nouveautés; de rions-nous bien capables de nous perfua- ce commandement ,SIRE, fuir par une der, que maintenant que nous avons abfolue nécellité, l'obligation des Rois l'honneur d'être devenus freres de V. M. chrétiens & des évêques catholiques, par l"onélion d'un même chrême, com• d'employer ioute l'autorité qu'ils ont me auparavant nous étions vos peres, reçue de Dieu, pour s'oppofer à l'er· par celle que vous avez reçue avec l'eau reur lorfqu'elle fe forme, & pour la dé– du baptême, nous ne foyons pas alîez nuire lorfqu'elle ell formée; & ce fero;c confidérés auprès de vous pour obtenir manquer aux plus elîentiels devoirs de par jullice filiaie, & par amour frater· la royauté & de l'épifcopat, que de mé– nelle , ce que V. M. doit à fa condition nager fes forces en cette ocrafion, puif– & à I. nôtre ? & ne f<roit-ce pas enfin que Dieu à qui on doit tout, les deman– tomber dans le dernier des crimes, fi le de toutes. & que J'églife à qui on ne mérite de la caufe qui nous fait parler peul rien refufer, veut qu'il n'y ait étant tout divin & tout célelle, nous rien aulli dans les moyens raifonnables avions quelque foupçon, que V. M. à qu'on n'emploie :lune fi fainte & Jigé: qui Dieu a donné tant de graces , & néreufe ent:eprife. pour qui le ciel a fait tant de miracles, Il ell vrai, Suu. qu'il y a de cerrai· n'agît point avec la reconnoilîance & la nes erreurs que leur condamnation n"em– piété que nous attendons de votre con- pêche point d'être iolérées , & que les duite. Rois font contraints de fouffrir, comme Car c'ell pour l'églife, SIRE, que Dieu permet les m1ux, fans qu'il veuille nous parlons à V. M. ce font fes plus qu'on les falîe; ce font ces herbes nui– grands ~ fes plus religieux i_nrér~ts q_ue fibles ~ qui nailî~nt fa~s que le maître de nous lui recommandons; Dieu 1a m1fe la mo11Ton les ait femees; & cette ivuïe en nos mains pour la conduire, & dans maligne que le Fils de Dieu défend d'•r– celles de V.~: pour }•.protéger: nous racher en tout temps,~ dont il fu(pend avons fon ver11able ep1fcopat , & fa la ruine & 1~ feu 1ufqu a la moilfon. puilîance elîentielle & intérieure , dont Il efi encore vrai, SIRE, que les Rois l'autorité s'étend fur les fiddes , à gu_i vos prédécelîeurs ont éci: fcrcés par nous apprenons leur devoir; & V. M. une malheureufe nécellité qui e~Cl' re a une efpece d'épifcopat. & d'intendan- leurs loix & leurs édits, à donner cliel .'$ cxté{ie11Ie. qui l'oblige d'agir par fa que intervalle~ b jullice, t\: à uc' p.:; V v http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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