Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

ll.emontrttnce de Mdfire Henri de Bethune ; L'in(olence & la cruauté des gens de guerre ne s'ell pas contentée de traiter indignement , & avec le dernier excès, des eccléfiafiiques en leurs maifons, en leurs biens & en leurs perfonnes , en ayant même fair mourir quelques-uns ; elle a paffé jufques dans les églifcs ,qu'ils ont enriéremenr défolées par le fer & par le feu; & après avoir renvcrfé les autels, abattu les images de Narre-Sei– gneur & des Saints, & brifé les croix que tant de Rois vos prédéceffeurs :avaient fi religieufcmenr érigées , & fi puiffamment défendues, ils ont pillé les ornemens & les vafes facrés ; i!s ont porté leurs mains facrileges fur les reli– ques & les otfemens des Saines ; mais il faut frémir d'horreur quand on contidere que les églifes, qui fervent d'afyle aux plus criminels , ont été fouillées par le fang de leurs minilhes; que ces cem;:>les augufles qui one confacré Il virginité des filles, & qui onr affuré la pudicité des femmes , (ont devenus des lieux d'infamie & de prollirution; & que les autels de Dieu, & les fépulcrcs des Saines one écé les témoins des viole– mens & des adulreres. Les régimens entiers d'hérétiques Ce font atfemblés dans les églifes comme ils euffenr pu faire dans une infame Ba– bylone, & ils ont profané la chaire de vérité par des prêches Ccand~leux que le chrifiianifme a en horreur. Ces eaux fanllifiéesparle fangde JESUS· CHRIST' qui vivifient les ames dans le facremenr du baptême, ont fervi pour abreuver des chevaux , & les fainres huiles ont écé rrai1ées avec tant de mépris, & em– ployées à des ufages fi profanes, que la honte & la confufion nous empêchent de l'exprimer. Mais par un dernier & exécrable at– tencac contre la divine majelté, ils ont enfoncé nos tabernac!es, ils en ont ci– ré les ciboires, ils one ieccé par terre les faintes hollies, & ont ranr de fois foulé aux pieds ce redoutable facrement que Votre Majellé adore cous les jours fur les autels, & devant lequel les anges du ciel tremblent incetfammenr; tellement, ~IRE, qu_e nous pquvons repréfenrer au- 1ourd'hu1 à Yorre Majellé, que l'on a vu de fan regne le malheur prédit & déploré dans ces paroles étonnantes de l'écritu– re, Que l"tabomination a été mife dans lt liev. faim. Ces impiétés & ces (acri!ege$ ont éré fuivis de la cetTarion du fervice divin, & de l'abandonnement funelled'une infinité d'ames qui éraient dellinées pour le ciel , & qui avaient coûté tant de fueur & de fang au Fils de Dieu. Ces fideles avaient des églifesoù ils porroiencleurs vœux, &: où ils rrouvoient quelque confolation à leurs maux , elles onréré ou ruinées , ou profanées ; ils avaient des autels où ils recouraient comme à des afyles, ils one été renver(és; ils avaient des prêtres Be des pallcurs, ils one éré ou maffacrés, ou mis en fuite: mais que peut-on plus attendre après qu'on a frappé lepalleur, linon ce qui efl die dans !'Ecriture, Que le rroup,au Je di!fipe, je veux dire que les lideles errans çà & là, vivent & meurent dans le péché, parce qu'ils font fans conduite, fans inllrullion, fans facrifi– ce & fans facremens 1 C'efl pourquoi Votre Majellé voit !'obligation indi rpenfable que nous avons de la fupplier inllamment , & dans un profond refpell, de faire réparer ces grands défordres plr les moyens qui lui font fuggért:s par fJ piété, & par Ca fa– geffe ordinaire; de vouloir donner (es ordres pour empêcher qu'ils n'arrivent plus à l'avenir, & en renouvellant Ca derniere déclaration contre les excès de ces gens de guerre, d'y ajourer quelques claufes plus expreffes, & de la faire févé– remenr obferver. S1RE, ce qui nous rclle maintenant à dire à Votre Majelté, ell, que fes commiffaires nous ayant repréfenté de fa plrt les nécdlités préfenres de fes af– faires & de fan érat , & demandé quel– que fubvention des revenus eccléfialli– ques ; nous avons examiné les contrats que nous renonvellons de dix en dix ans avec V. M. dans lefquels , & parti– culiéremenr dans celui qui a éré palfé dans cette atfemblée, il elt portéexpref– fément , & en termes formels, que du– rant les remps que nous paierons les dé! cimes, nous ne donnerons aucune aurre fubvenrion à Yorre Majellé. Nous avons encore confidéré les dons que Votre Majeflé a reçus par le paffé dn revenu de l'églife, nous la fupplions de fe fou– venir que par le contrat qui fut palîé en l'affemblée de 1646. fur le fujer du do_n gratuit, elle s'obligea, & nous promit formellement qu'elle ne nous demande– rait aucune fubvenrion durant Je temps http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=