Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~6j Âr&hevêque de Bordeau~. M. DC. LVII. 666 avec beaucoup de douleur une infinité lenevousapasreulementétédonnéepour de défordres dans la difcipline eccléfiaf- gouverner v_otre _état, mais plus enc~­ tique, & dans nos. diocefes , par les re pour mamtemr & pour defendre l'e· continuelles entrepnfes de vos parle- glife. mens , & de vos magilhats fur notre Ce qui nous fait efpérer cette gnce jurifdi.:l:ion; car ils ne nous bilfentpas avec plus de certitude, ell: quo nous feulement réprimer le crime, ils le favo- Commes perCuadés que ce grand minif– zifent même par les appellations comme tre, dont les lumieres & la conduite ont d'abus, qui ont obligé les atfemblées procuré tant d'avantage & de gloire ;l. précédentes du Clergé de s"en plaindre, cette monarchie, ne manquera pas d'ap- -& qui nous forcent aujourd'hui de re- puyer nos intérêts par ces Cages confcils; montrer à Votre Majell:é qu'elles font & de porter avec zele auprès de Votre venues à un rel excès, que pJr ce moyen Majdlé , nos julles & refpeElueufes Je vice tll: dans l'impunité, & la vertu plaintes, & d'autant plus que cette émi– dans le mépris, parce que i'Jutorité ec- nente dignité qu'il poffcde dans l"églife, cléfiailique Ce trouve prefqu'entiérement l'engage non-feulement à foutenir fort~­ anéantie; jufques là que les juges Cécu- ment fes droits & ces prérogHives , liers prenant l'encenfoir avec des mains ma's l'oblige Ùroirement à les dé– profanes, portent les yeux jufques dans fendre. le fantl:uaire; ils entreprennent de con- La derniere de nos pbintes regarde ks noîrre des chofes purement fpidtuelles, gens de guerre. ils reglent le fervice divin; ils ordon- S1RE, les grands défordres quïlscom· nent & levent les cenfures comme il mettent tous les jours dans votre état, leur plaît; ils prononcent fur les vœux nous rauchent fenliblement, mois lorf– de religion; ils donnent le pouvoir aux qu'ils vont jufqu"au facrilege, & au der· curés, & la million aux ptédicateurs; & nier mép1is des chofes fainres , c'dl: ils jugent même de la validité de nos pour lors que notre relfentiment paire: Carremens. 7ufqu"à l'indign,tion, & fi nous ne vou· Votre Majeilé y a déjà remédié en lops être les prévaricateurs de notremi– partie par fa déclaration, fur le cahier nill:ere, & trahir nos confciences, nous des plaintes que l'alfemblée lui avoit Commes indifpenfablement obligcés par préfenté ; il ne nous rcfie plus que d'en le devoir de nos chJrges, de les repré· obtenir la vérification, laquelle nous er- fenter à Votre Majell:é, & de lui remon– pérons de Vnrre l\1ajeilé, enfuite des trer que l'outrage que l'églife a fouffert, très-humbles & très-infiantes prieresqué: ne peut êrre vengé que par une aurorité nous lui en faifons. fouveraine. Le zele ardent que les Rois Par ce moren, comme cerce déclara· vos prédécefreurs ont tant de fois té– tion pourvoit à diverfes chofes qui ap- moigné pour conferver dans le cœur de paniennentde droit à la diünité, à laju- leurs fujcts le culte de la religion, &la rifditl:ion, à l'ordre & à la police ecclé- fainteté des autels, doir être & la meCure fiailique, elle fera que l'églife reprenant & la regle de la grandeur de votre cou– fon éclat & Con autorité, fera rétablie ronne, &Ju bonheur de votre peuple, fi dans [es fonétions avec la liberté & la vous les imitez en cela, comme on ne majefié convenable; & que nous ferons doit pas en douter. puilfamment protégés contre ceux qui Je ne touche qu'en patfant le grand nous oppriment de toutes parts en nos nombre de tant violences , d'injull:ices, biens, en nos dignités & en nos perfon- de meurtres, de profanations des chnfes nes; & pour repréfenter à Votre Ma- faintes, de facrilegcs & abominations jeilé l'étroite obligation qu'elle a de re- commifes dans les diocefes d'Auch, de médier à tous ces grands défordres eau- Cahors, de Rheims, de Châlons, Na– fés dans l'églife, outre celle qu'elle a yon, Boulogne, Laon & Amiens, qui récemment contraétée par le ferment font tellement jull:ifiées par des all:es ju– qu'elle a fait dans la fo!emnité de Con fa- ridiques & authentiques des officiers cre, nous nous contenterons de lui dire même de votre iull:ice, que la vérité de une feule parole du grand faint Léon à ces crimes horribles ne peut être con– un grand Empereur , S1RE, [ouvenez- ttedire que par leur grande malice, &_ vous que la puilfance & la majefié roya- leur exceffive énormité. ' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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