Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

' 5 5 Remontrance de Mejfi.re Franfois de Bofguet, 6 5' ces, dont l'hilloire nous repréfonte la pieufe princelfe, a infpirés dans votre fin lamentable, pour n'avoir pas répri- ame par fes fages inllrutèions, & par mé les ufurpateurs des biens eccléfiaf- fcs exemples, fortifient nos efpérances: tiques? Nous rejettons cette penfée, car la conduire qu'elle a tenue, nous a SIRE , comme une chofe impollible , & fait connoître que par cette heureufc nous la détellons comme la plus horri- materniré du premier de tous les Rois, ble & la plus éloignée de routes celles que le ciel a donné à fes larmes & i dont nous pounions craindre les caufes fes prieres , elle ell entrée dans les foins ma!heureulè:s; & toutefois nous fom- & dans les intérêts de l'églife, avec qui mes obligés de 11 repréfenrer à Votre elle partage la gloire d'être la mere de Majefté , de crainte de. trahir .~o~ fon fils aîné; & lor[qu~ n~us co~fidé­ confciences , de manquer a la fidel1Ce rons, SIRE , Votre lvlaJeile allillee du que nous lui avons jurée , & au foin fage confeil de ce grand homme, qui l'a epifcop1l que nous devons avoir de tout aidée par fa prudence à tenir Je timon. ce qui regarde le falur de Con ame ; & de l'état, dans la bonace & dans la tem– quand l'oubli de notre devoir nous fer- pête. Lorfque nous le voyons à la tête meroit la bouche en cette rencontre , ce de notre a!femblée revêtu de la pour· filence criminel ne feroit·il pas inter- pre facrée, qui l'engage à verfer Con rompu par la voix fecrete de votre con- fang pour la liberté de J'églife, dont il fcience, qui expoferoit à Votre Majellé ell prince, & à la tête des confeils de l'obligation qu'elle a contratèé en mon- Votre Majellé, dont il .en le premier tant fur le trône , & qu'elle a confit- minillre, unilfJnt avec une merveil– mée par un ferment folemnel devant leufe adrelfe, ces deux premieres fonc– les amels , de protéger la liberté, les tions, auxquelles la providence divine droits, & les biens de l'églife? Son ccrur l'a élevé pour fervir à 13 gloire de J'é– n'enrendroit-il pas la voix de }Esus- glife , & au bien de l'état ; pouvons– CHRIST , criant du haut du ciel contre nous douter que nos prieres ne foient les ufurpareurs de Con patrimoine, & fortement appuyées auprès de Votre du dot de Ion époufe? Er ne feroit·il Majellé? Nous avons eu déjà, SIRE, pas touché des plaintes & des g~milfe- en plufieurs occafions des gages précieux mens des pauvres, & des eccléfialliques de cette proteéèion royale qui a Couvent qui demandent à votre jullice la vie prévenu nos remontrances , dont nous qu'on leur ravit, avec les alimens? Ce lui rendons nos très-humbles aéèions de font les pitoyables voix dont nous Corn- graces avec. route foumillion. li a plu à mes les fideles inrerpretes. Nous Corn- Votre Majellé, SIRE , d'affurer mon– mes les organes de ces ames dépouil- lieur l'archevêque de Bourges depuis lées de leurs corps, qui jouilfent déji peu de jours, qu'il feroit rerabli dans du bonheur éternel, ou qui purgent en- les biens & les maifons de l'abbaye core les relles infortunés de leurs pé- d'Aubrac, dont il a été dépouillé par chés : oui , SIRE , ces ames faintes de une force ouverte; & nous efpérons que vos ancêtres , & de leurs Cujets , vous cette parole fera véritablement royale> prient par ma bouche, de ne point [ouf- c'ell-à-dire, qu'elle fera Cuivie de fon frir que leur gloire [oit en quelque façon effet. Nous prierons feulement Votre diminuée , ou leurs peines prolongées Majellé, dans cos très- humbles remer– par les ufurpations facrileges de leurs ciemens que nous lui rendons, de con· vœux, & du prix de leurs péchés, qui lidérer 3 quels excès & à quelles inju· étant employés fuivant leurs intentions, res doivent être expofés les autres ec· augmenteraient leurs joies, & finiraient cléfialliques de votre royaume, puifque leurs fouffrances. Nous ne croyons pas, I'injutlice & la violence n'ont point en Suu , qu'après que vos officiers ont fait de refpetè pour les av•ntages que M. de leur devoir, par la proteéèion qu'ils ont Bourges tire de fa nai!f.ince., de fes amis, donnée à la_ liberté de l'églife, le bras de fes biens, de fes propres vertus & de de_ votre pui.lfance & de votre jullice fa dignité. . foit racourc1; au contraire, votre piété L'églife jouilfant de fes biens d~ns nous perfuade qu'elle armera Con zele une_ pleine liberté , par la protelhon en cette rencont~e. Les faints mouve· de Votre Majellé , n'a rien 3 a)o~ter mens que fa Reine votre mere, cette à ces remontrances • que !a pne,re ues: http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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